Le surendettement n’a pas explosé en 2021

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Avec près de 121 000 dossiers de surendettement déposés en 2021, le nombre de dépôts passe en dessous de celui de 2019 pour s’insérer dans la tendance de baisse observée depuis quelques années, comme le constate la Banque de France.

120 968 dossiers de surendettement ont été déposés en 2021, soit 15 % de moins qu’en 2019. Et 112 968 ont été jugés recevables. L’endettement global des ménages surendettés s’établit à 4,9 milliards d’euros en 2021 (soit 20 % de moins qu’en 2019).

Un surendettement dû de plus en plus aux dettes courantes

Alors que, au sein de l’endettement global dans ces dossiers, les parts respectives des dettes liées au crédit immobilier (31,4 %) et au crédit à la consommation (36,3 %) reculent légèrement, celle des dettes courantes (loyers, impôts, énergie et communication…) a largement progressé (atteignant 15 % du total, en hausse de 17 %) ainsi que celle des « autres dettes » (découverts bancaires, cautions, dettes pénales, amendes…), qui sont, pour certaines, non éligibles aux mesures de traitement du surendettement. La hausse des tarifs de l’énergie, malgré les mesures prises pour la limiter (blocage temporaire, chèque énergie…), pourrait prolonger cette tendance.

Les femmes et les familles monoparentales sont plus touchées

Alors que la part des personnes de plus de 65 ans parmi les personnes concernées par le surendettement est inférieure à celle de cette tranche d’âge dans la population française et qu’il en est de même pour celle des jeunes adultes de moins de 25 ans (même si, sur ce segment, la situation s’est dégradée), les personnes de 25 à 54 ans sont surreprésentées parmi les personnes surendettées (2/3 des cas).

Et sont plus souvent surendettés des adultes isolés ou des familles monoparentales (moins de 45 % vivent en couple), ce qui explique en partie le taux élevé de femmes touchées (54 % des personnes surendettées de 25 à 54 ans), souvent à la tête de ces familles monoparentales (5 fois plus que les hommes) et recevant une rémunération inférieure de 28 % en moyenne à celle des hommes.

26 % des personnes surendettées sont au chômage et la Banque de France considère que la bonne tenue des chiffres de l’emploi induit une partie significative de la baisse du nombre de dossiers. 23 % sont sans profession, en congé maladie de longue durée ou invalides.

A noter également que 60 % des personnes surendettées ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté monétaire (1 102 €/mois) et que les 3/4 sont locataires ou hébergés gratuitement.

Le taux de surendettement est très élevé dans deux régions : les Hauts de France et la Normandie, dont la désindustrialisation est sensible. Le Centre Val de Loire et la Bourgogne Franche Comté ont également un taux sensiblement supérieur à la moyenne.

Le traitement constaté du surendettement

43 % des dossiers recevables ont été orientés vers un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire (effacement total des dettes) proposé aux ménages dont la situation est considérée comme irrémédiablement compromise et ne disposant pas de patrimoine.
56 % des dossiers sont orientés vers des mesures de réaménagement de dettes, avec ou sans effacement partiel.