La ligue nationale de rugby, une bouée de sauvetage
À l’instar de nombreuses compétitions professionnelles, comme la Ligue 1, Roland-Garros ou le Tour de France, le TOP 14 (1ère division du rugby français) prévoit de verser une prime en fonction de la place atteinte dans sa compétition. Cette dernière est intitulée “Méritocratie” par la Ligue Nationale de Rugby (LNR) mais dans le contexte financier compliqué que connaît le rugby, la LNR se laisse la possibilité d’ajuster son montant.
Ce montant peut paraître faible en vue du nombre de joueurs dans une équipe, pouvant atteindre jusqu’à 53 joueurs, comme au sein du Stade Toulousain (le plus gros effectif de la ligue). Chaque club participant au championnat pour la saison 2024/2025 se voit verser 3,4 millions d’euros pour la participation à une saison au sommet de la hiérarchie nationale en plus de la prime de classement.
Le bouclier de Brennus est né en 1892 pour récompenser le premier vainqueur du championnat de France de rugby à XV. Il a été créé sous l’impulsion du dirigeant du championnat, Pierre de Coubertin, qui en réalisa le croquis avant d’en confier la réalisation à Charles Brennus, graveur parisien. Ce trophée sert également à récompenser le vainqueur du championnat de France de jeu de longue paume.
Le monde du rugby nécrosé par des problèmes financiers
Le rugby souffre financièrement à travers le globe, de l’Australie à l’Angleterre, et de nombreux clubs affichent des résultats préoccupants. Post-Covid, de nombreux clubs ont déposé le bilan en Angleterre : les Wasps, les London Irish et Worcester durant la saison 2022-2023. Certains clubs refont récemment surface peu à peu, mais ce n’est pas le cas pour tout le monde. En France, la situation est également difficile : uniquement 4 clubs sur les 14 ont un résultat d’exploitation positif.
Parmi les 10 clubs ayant un résultat d’exploitation déficitaire :
- Trois club enregistre une perte entre 119 000 € et 1,9 million d’euros,
- Quatre clubs affichent un déficit compris entre 4 millions et 8,3 millions d’euros,
- Trois clubs présentent un résultat d’exploitation négatif supérieur à 10 millions d’euros,
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Le niveau d’endettement cumulé du TOP 14 est relativement élevé, représentant 70 % du bilan comptable. La dette à court terme se creuse depuis de nombreuses années, à contrario d’une dette à long terme suivant une tendance baissière.
Tout comme les clubs de rugby, la Fédération Française de Rugby et la Ligue Nationale de Rugby connaissent des difficultés financières.
Le rugby, un sport ayant la cote
Bien que des problèmes financiers touchent une majorité des clubs professionnels français (TOP 14 + Pro D2), le monde du rugby génère un engouement de plus en plus important. L’affluence dans les stades atteint des records, tout comme le nombre de téléspectateurs lors de match de l’équipe de France. Le rugby n’a rien à envier au football sur ce point-là. Selon l’Equipe, entre mars 2025 et le début de cette saison, les matchs de l’équipe de France de rugby ont attiré en moyenne 6,9 millions de téléspectateurs contre 4,8 millions pour le football.
Le chiffre d’affaires des clubs professionnels augmente grâce à des recettes matchs (billetterie + abonnements hors VIP), en nette augmentation durant la saison de 2023/2024 comparée à la saison précédente. Une augmentation qui représente près de 15 % pour les clubs de TOP 14 et plus 41 % pour les clubs de Pro D2. Idem pour les partenariats qui se développent dans les deux ligues professionnelles françaises. Ces deux postes en pleine expansion sont imputables à l’engouement rugissant du rugby professionnel tout comme amateur. Cette ferveur a encouragé le diffuseur historique Canal+ à renouveler les droits de diffusion jusqu’en 2031 pour un montant de 139,4 millions d’euros par année à partir de 2027, en hausse comparé aux 113,6 millions d’euros actuels.
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Malgré les bonnes nouvelles, les problèmes financiers persistent
Certes, les recettes augmentent, mais les dépenses également, et à un rythme plus élevé. En effet, les charges d’exploitation ont augmenté de plus de 25 % entre la saison 2021/2022 et 2023/2024, tandis que les recettes d’exploitations n’ont progressé que de 17 %.
La masse salariale représente près de 40 % des charges d’exploitations, accompagnées par des charges sociales comptant quant à elle pour 16 %. Le coût des salaires des joueurs, le poste comptable le plus important, est resté plutôt stable, passant d’un coût moyen pour un club de TOP 14 de 9,6 millions d’euros en 2021-2022 à 10,1 millions d’euros en 2023/2024. Les salaires des entraineurs, en revanche, ont explosé (+55 %), de même que les salaires du personnel administratif et commercial (+ 33 %).
D’autres dépenses à forte croissances sont également à relever : location de logements pour les joueurs et entraineurs (+55 %), réception (+25 %), organisation des match (+22 %). Ces hausses soutenues de charges n’aident pas à la soutenabilité financière des clubs.
En bref, les charges augmentent plus vite les recettes, expliquant les difficultés financières des clubs de rugby de la première division française.
Clubs de rugby : qui supporte les pertes ?
Les clubs sont détenus par des actionnaires privés et/ou public détenant une certaine part du capital du club.
La structure est hétérogène : investisseurs individuels (Toulon, Stade Français…), consortium (Racing Club 92…), entreprises, associations… En 2023, Michelin a acquis l’entièreté du club d’auvergnat, l’ASM Clermont Auvergne, alors en difficulté financière à cette époque qui avait perdu 6,5 millions d’euros cette année en injectant 11 millions d’euros. D’autres clubs sont détenus en premier lieu par des associations, comme le Stade Toulousain, à hauteur des deux-tiers du capital. Des actionnaires privés, comme Fiducial Médias, viennent compléter la détention.
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