Telles sont les deux principales conclusions de l’intéressante étude publiée récemment par la Banque de France sur l’usage des moyens de paiement de détail en France en 2024, à partir à la fois des collectes statistiques de la Banque de France sur les moyens de paiement scripturaux, et sur les enquêtes SPACE (study on the payment attitudes in euro area) de la Banque Centrale Européenne.
Progression des paiements scripturaux
Premier constat pour 2024 : la forte progression des paiements scripturaux en France à la fois en nombre d’opérations (32,7 milliards, soit + 5,2 %) et en montants échangés (34 730 milliards d’€, soit + 3,4 %). Cette progression nette est par exemple confirmée par la croissance des paiements en magasins réalisés par les ménages (803 milliards €, soit + 3,2 %).
On distingue les moyens de paiement fiduciaires (espèces, billets de banque) des moyens de paiement scripturaux (carte bancaire, chèque, virement, prélèvement, monnaie électronique) car « ils supposent des écritures sur des comptes ».
Forte progression des moyens de paiement « innovants »
Second constat 2024 en France : le virement instantané et le paiement par carte et par téléphone mobile sont, parmi ces moyens de paiement scripturaux, en forte progression et s’installent durablement dans les usages de paiement des Français.
Tant en volume (+ 46,5 %) qu’en valeur (+ 30,6 %). La progression 2024 du virement instantané est particulièrement nette, représentant même 10 % du total des virements émis. Des solutions « innovantes » comme Wero, de EPI (European Payments Initiative) expliquent en partie cette performance. A noter aussi que l’équivalence tarifaire avec le virement classique, obligatoire depuis janvier 2025, a conduit à la gratuité du virement instantané sur les espaces en ligne.
Même dynamisme pour le paiement par carte avec mobile (solutions Apple Pay, Google Pay, Samsung Pay,) qui progresse de 53, 6 % en volume et de 57,6 % en valeur, représentant 10 % des paiements totaux par carte et 15 % des paiements par carte de proximité.
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Quel usage des moyens de paiement ?
Des tendances de fond persistent néanmoins dans l’usage des moyens de paiement
En France, on observe tout à la fois que :
- Le virement reste le premier instrument de paiement utilisé ; 89 % des montants échangés (31 108 milliards €),
- La part de la carte bancaire est très élevée, avec 62 % du volume des transactions scripturales.
Les paiements par carte en France représentent 25 % du total des paiements par carte de la zone euro.
- L’usage du chèque poursuit son recul (- 12,1 % en volume et – 16,1 % en valeur), même si la France reste largement devant les autres Etats (87 % du total des opérations).
- L’attachement à l’usage des espèces reste fort : 60 % des Français (et 62 % des européens) estiment important de pouvoir régler leurs achats en espèces.
La forte numérisation des échanges, portée par des innovations réussies comme le virement instantané et le paiement par mobile, cohabite ainsi avec des usages de paiement plus traditionnels, perçus aussi comme plus surs et moins exposés à des arnaques en plein essor.
