À quoi correspondent les phénomènes de shrinkflation et de skimpflation ? Et en quoi diffèrent-ils de l’inflation ?

la finance pour tous

Question

Dans un article de presse, un journaliste écrivait qu’outre des hausses de prix, les économies connaissaient, actuellement, des phénomènes de shrinkflation et de skimpflation. Qu’est-ce que cela signifie et quelle est la différence entre ces deux concepts ?

Par Virgile

Réponse

La reprise économique mondiale, post-crise économique liée au Covid-19, a entraîné une accélération de l’inflation. Si l’inflation désigne la hausse du niveau général des prix des biens et des services, certains observateurs font remarquer qu’elle était également accompagnée de deux phénomènes : la shrinkflation et la skimpflation.

Ces deux expressions – shrinkflation et skimpflation – sont des néologismes construits à partir de termes anglais. Le premier est obtenu à partir de la contraction entre to shrink, qui signifie « se réduire », et inflation, qui a le même sens qu’en français. La shrinkflation, que l’on traduit parfois en français par « réduflation », désigne ainsi une situation dans laquelle la quantité d’un bien diminue, alors même que son prix demeure stable. C’est le cas par exemple lorsque le prix d’une canette de soda reste constant, mais que la contenance de cette dernière diminue. Ainsi, il n’y a pas de hausse de prix explicite, mais le consommateur reçoit une quantité moins grande de bien pour un tarif identique. Le terme skimpflation est, quant à lui, construit à partir de to skimp, que l’on pourrait littéralement traduire par « lésiner », et d’inflation. Il renvoie à la diminution de service pour un prix constant. Les exemples sont nombreux : la perturbation des chaînes d’approvisionnement peut entraîner des délais de livraison plus élevés ; le temps d’attente dans certains restaurants augmente, etc.

La shrinkflation et la skimpflation sont toutes deux des formes d’inflation. Le calcul de l’indice des prix à la consommation, mesure de l’inflation, ne tient que difficilement compte de ces deux phénomènes particulièrement ardus à circonscrire. S’ils se développent au cours des mois à venir, il s’agira, sans aucun doute, d’un sujet de réflexions pour les statisticiens nationaux.

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