Carlos Ghosn arrêté suite à des soupçons de fraude fiscale

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Le PDG de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn, a été placé en garde à vue au Japon suite à des suspicions de fraude fiscale. Plus largement se pose la question de la rémunération et du pouvoir des dirigeants des grandes entreprises.

Que reproche-t-on à Carlos Ghosn ?

Carlos Ghosn arrêté suite à des soupçons de fraude fiscaleCarlos Ghosn est suspecté d’avoir dissimulé au fisc japonais la moitié de ses revenus sur ces dernières années (soit environ 39 millions d’euros dissimulés entre 2011 et 2015) et d’avoir utilisé de l’argent de l’entreprise à des fins personnelles, notamment pour acheter une villa au Brésil et une autre au Liban (il est à la fois français, libanais et brésilien).

Actuellement, il est placé en garde à vue pour dix jours au Japon. En effet, en plus d’être PDG de Renault, il est aussi PDG du groupe automobile japonais Nissan, président du conseil d’administration de Mitsubishi et PDG de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Suite à cette mise en garde à vue, Thierry Bolloré,  numéro deux de Renault, a pris la direction exécutive du groupe à titre provisoire.

Quel pouvoir et quelle rémunération pour les grands patrons ?

Au-delà de ce cas particulier se pose la question de la rémunération et du pouvoir des dirigeants des grandes entreprises. Alors que les « gilets jaunes » manifestent pour demander une baisse des taxes sur le carburant et pour réclamer une hausse du pouvoir d’achat, les rémunérations mirobolantes des grands patrons attisent le mécontentement populaire.

En effet, selon Proxinvest, le salaire des dirigeants du CAC 40 a bondi de 14 % en 2017. Carlos Ghosn se classe troisième avec une rémunération annuelle de 13 millions d’euros l’an dernier.

En réaction à l’arrestation de Carlos Ghosn, l’économiste Thomas Piketty spécialiste des inégalités a twitté « Voici à quoi conduit l’idéologie des premiers de cordée et des rémunérations sans limite… Et si le gouvernement se souciait enfin de justice fiscale, en revenant sur ses mesures ISF/flat tax? ».

Sa remarque pointe une des dérives du capitalisme actuel : alors que les plus fortunés bénéficient de la mondialisation et mettent en concurrence la fiscalité des différents pays, les ménages modestes souffrent quant à eux d’une concurrence accrue avec les travailleurs d’autres pays. Il en résulte une inégalité forte dans la répartition des gains de la croissance économique.

En France, les patrons d’entreprises du CAC 40, gagnent 70 fois plus que le salarié moyen. Aux Etats-Unis l’écart est bien plus élevé : 265 fois plus. Cet écart s’est considérablement creusé au cours des dernières décennies dans la plupart des pays. En son temps, Henri Ford, patron du groupe automobile éponyme, estimait que le salaire du dirigeant ne devait pas être supérieur à 40 fois le salaire moyen