S’investir pour les publics en situation de fragilité financière : un axe majeur pour les banques

la finance pour tous

La Fédération Bancaire Française, membre de droit de La finance pour tous, organisait le vendredi 21 juin un évènement sur le thème « S’investir pour les publics en situation de fragilité financière », en partenariat avec la Fondation Crésus, qui fêtait son 10ème anniversaire. Placée sous le haut patronage du Président de la République, cette manifestation associait représentants bancaires, pouvoirs publics, banque centrale, associations, bénéficiaires accompagnés, et commission européenne.

La profession bancaire, en la personne de Marie-Anne Barbat-Layani,  Directrice générale de la FBF, a mis en avant le respect des engagements pris en 2018 en matière de tarifs bancaires. Aucune hausse de tarifs de services bancaires pour les particuliers n’a été appliquée en 2019. Toutes les banques ont mis en place, pour les clients identifiés en situation de fragilité financière, un plafonnement global des frais d’incidents de paiement. Ainsi, la profession marque son engagement pour l’inclusion bancaire et son objectif de favoriser un retour rapide à la normale pour les clients les plus fragiles. Les partenariats locaux avec la Fondation Crésus ont permis dans de nombreux cas ces « retours à la normale », même si beaucoup reste à faire.

La Fondation Crésus, avec Jean-Louis Kiehl, a confirmé que le mode collaboratif entre elle et les banques est le mode le plus efficace pour détecter les personnes en situation de fragilité financière et les accompagner dans leurs démarches auprès d’une banque ou d’une commission de surendettement. La Fondation propose également des formations aux conseillers clientèles des réseaux bancaires pour les sensibiliser à ce travail de détection, d’écoute et d’accompagnement.  Le jeu « Dilemme », qui est un jeu d’éducation budgétaire, rencontre sur le terrain un vif succès.

La Banque de France, représentée par Frédéric Visnovsky, a souligné les réels progrès constatés depuis plusieurs années en matière d’inclusion bancaire: accompagnement législatif (surendettement, droit au compte, …), charte de l’inclusion bancaire, puis expérimentation des Points Conseils Budget (PCB), et enfin suivi des engagements de la profession bancaire sur le plafonnement des frais d’incidents. Puis, Eric Laccourège, directeur général des Services à l’économie et du Réseau de la Banque de France,  a présenté l’action de la Banque de France en tant qu’opérateur de la stratégie nationale d’éducation financière, qui consiste principalement à « coordonner » les acteurs intervenant dans ce domaine. Il  a indiqué que ses publics principaux étaient la jeunesse, les enseignants et la formation des associations.

La Commission européenne, représentée par Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques et financières, à la fiscalité et à l’union douanière,  a rappelé à l’assistance l’importance qu’attache la Commission à la dimension sociale de la construction européenne. Malgré la croissance, il faut traiter la question des inégalités, de l’exclusion sociale et du surendettement. Il serait utile d’ailleurs qu’au niveau européen, émerge une vision harmonisée du surendettement. Il conviendrait que des campagnes d’éducation financière soient conduites dans chaque pays, car « l’éducation financière fait connaitre les droits et permet de les utiliser ».

Christelle Dubos, Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre des Solidarités et de la Santé a placé les actions en faveur auprès des personnes en situation de fragilité financière, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, rappelant que la moitié des personnes surendettées vivent en dessous du seuil de pauvreté. L’Etat doit soutenir des actions d’accompagnement et va accroitre sensiblement le nombre de PCB sur le territoire national. 24 millions d’euros seront déloqués jusqu’en 2022. Un « service public de l’insertion » devrait prochainement être présenté.

Il revenait à Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie et des Finances, de clôturer les échanges. Les banques ont tenu leurs engagements. Mais trop souvent, les personnes en situation de fragilité financière se heurtent à des « murs », et ressentent des difficultés à exprimer leur situation. Quant à l’ « offre spécifique », elle devrait pouvoir être davantage connue. Le travail des associations, sur le plan humain, est de ce point de vue remarquable. Il n’en demeure pas moins que l’exclusion bancaire recule, et qu’il faut savoir louer cette « finance responsable » développée par la profession, bien éloignée de la « finance cupide ».