Assurance chômage : le Conseil d’État suspend l’application des nouvelles règles de calcul des allocations

la finance pour tous

Le nouveau mode de calcul de l’allocation chômage ne sera pas appliqué au 1er juillet 2021. Le Conseil d’État a prononcé, en référé, la suspension de ces nouvelles règles, en raison d’une situation économique trop incertaine.

Par une décision contentieuse rendue le 22 juin 2021, la juge des référés du Conseil d’État a suspendu l’application du nouveau mode de calcul de l’allocation chômage qui devait entrer en vigueur le 1er juillet prochain. Elle estime que les incertitudes sur l’évolution de la situation économique et du marché du travail ne permettent pas de mettre en place, à cette date, ces mesures qui sont censées favoriser la stabilité de l’emploi en rendant moins favorable l’indemnisation du chômage des salariés ayant alterné contrats courts et inactivité.

Report de l’application de la réforme du calcul de l’allocation chômage…

Le Conseil d’État avait été saisi en référé par plusieurs syndicats, dont la CFDT, la CGT, FO, l’UNSA, la FSU, la CFE-CGC et l’Union syndicale solidaire. Ils demandaient la suspension du décret du 30 mars 2021 portant diverses mesures relatives au régime d’assurance chômage, dont la réforme de la formule de calcul du salaire journalier de référence (SJR).

La juge des référés a considéré comme « sérieuse la contestation portant sur l’erreur manifeste d’appréciation entachant ainsi l’application immédiate de la réforme pour les salariés. »

… sans remise en cause du principe de la réforme de l’assurance chômage

Par sa décision rendue en référé, le Conseil d’État ne se prononce pas sur le principe de la réforme elle-même.

La ministre du Travail et de l’Emploi, Élisabeth Borne, souligne dans un  communiqué de presse que « La décision de suspension du Conseil d’État porte uniquement sur la date d’entrée en vigueur des nouvelles règles de calcul de l’allocation chômage et non sur ces règles elles-mêmes. »

Le recours des syndicats devant le Conseil d’État portait notamment sur le non-respect des principes d’égalité et de non-discrimination des chômeurs généré par les nouvelles règles de calcul des allocations chômage. Les demandeurs d’emploi ayant alterné périodes de chômage et d’activité seraient moins bien indemnisés, pour un même nombre d’heures travaillées que les chômeurs ayant eu des emplois plus durables. Le Conseil d’État examinera les recours des syndicats sur le fond dans les prochains mois.