Le marché de l’assurance-vie a fortement progressé en 2021, surtout en unités de compte

la finance pour tous

Après un repli en 2020 dans le contexte de la pandémie Covid, la collecte de l’assurance-vie est repartie à la hausse en 2021.

L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et France Assureurs (ex- FFA/Fédération Française de l’Assurance) publient des bilans voisins sur la collecte en assurance vie, les légères différences étant liées au périmètre des études de chacun de ces deux organismes.

Une progression sensible de la collecte nette

Pour l’ACPR, la collecte nette en 2021 a été de 18,3 milliards d’euros. Le marché est resté concentré, avec 6 organismes prépondérants (55 %), notamment des bancassureurs. Le surplus d’épargne de 2020 dû à la crise Covid a alimenté ces placements en assurance-vie et les nouveaux plans d’épargne retraite (PER), ces derniers étant souscrits par plus de 4,3 millions de Français.

France Assureurs indique qu’à fin 2021, l’encours des contrats d’assurance vie a atteint 1 876 milliards d’euros.

Pour mémoire, l’Insee estimait en 2018 que près de 40 % des Français détenaient un contrat d’assurance-vie.

Une part de plus en plus grande des unités de compte

L’autre caractéristique de cette épargne est la part de plus en plus grande des unités de comptes (UC). En 2021, la collecte nette des supports en euros a été négative (- 12,3 milliards d’euros) à l’inverse de celle sur les supports en UC (+ 30,6 milliards d’euros).

Ceci est dû principalement à :

  • l’évolution des marchés financiers avec des taux d’intérêt bas des marchés obligataires (qui constituent majoritairement les portefeuilles des fonds en euros) et le rebond des marchés actions qui dope la performance des UC ;
  • la stratégie des assureurs pour inciter (voire obliger) les assurés à investir dans des fonds en UC, afin d’éviter de porter le risque induit par l’évolution des taux d’intérêt.

Une progression encore modeste des placements financiers durables

Depuis 2020, la réglementation impose aux assureurs de proposer au moins une unité de compte relevant de la finance durable dans leurs contrats d’assurance-vie multisupports. Et depuis 2022, ils doivent proposer au moins une UC dans chacune des trois catégories : un fond ISR, un fond « vert » et un fond « solidaire ». Mais fin 2020 (derniers chiffres connus), seulement environ 5 % des actifs gérés en assurance-vie étaient placés sur des fonds labellisés (Greenfin, Finansol ou ISR). Ces montants devraient croître dans les prochaines années. Et les assureurs seront tenus d’accroître la transparence de l’information sur ces investissements en finance durable auprès de leurs assurés.

Attention aux frais

Les frais sur un contrat d’assurance-vie sont multiples et pas toujours très faciles à décrypter pour l’assuré : frais d’entrée, de rachat, de gestion, d’arbitrage e… Et ils s’empilent avec ceux des supports de placement (ex : les OPC en UC). Pour connaître ces frais, il faut lire le Document d’Informations Clés (DIC) fourni par le distributeur ou accessible sur le site de l’Autorité des marchés financiers (AMF).
Un accord de Place, signé en février de cette année, permet d’espérer une meilleure lisibilité : à partir du 1er juin 2022, les distributeurs et producteurs de contrats d’assurance-vie publieront sur leur site internet un tableau standard regroupant tous les frais supportés par l’investisseur, par catégorie, et pour chacun de leurs produits.