CAC 40 : les résultats financiers semestriels

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Au mois de juillet, 38 des 40 groupes du CAC 40 ont publié leurs résultats semestriels. Alors que l’économie française croit très faiblement, le chiffre d’affaires et le résultat net de ces entreprises sont en hausse !

Le CAC 40 : de quoi parle-t-on ?

Le CAC 40 est lindice boursier de référence de la Bourse de Paris, le marché officiel des actions en France.  Il est calculé à partir de la capitalisation boursière de 40 groupes cotés sur ce marché, parmi les plus importants en valeur. Leurs résultats financiers sont une source-clef d’information pour l’investisseur.

Évolution du chiffre daffaires des 38 entreprises

31 dentre elles affichent un chiffre daffaires en hausse entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023, pour une augmentation moyenne (pondérée par leur capitalisation respective) de 8 %. L’année précédente, elles étaient 36 sur 38 à suivre la même tendance (moyenne pondérée de près de 20 %).

Pour ce premier semestre 2023, les groupes en tête du classement pour le chiffre d’affaires sont Total Énergie (108 067 millions d’euros) et Stellantis (98 368 millions d’euros).

Total Énergie est pourtant moins performant quen 2022 : son chiffre d’affaires a baissé de 23,65 % entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023. Cela s’explique en partie par la baisse des prix du pétrole et du gaz, après des niveaux records en 2022.

Né de la fusion des groupes PSA Peugeot-Citroën et Fiat Chrysler Automobiles en 2021, Stellantis symbolise bien le dynamisme actuel des industries automobiles et liées aux transports : Stellantis (+ 11,78 % de chiffre d’affaires entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023) est accompagné d’Airbus Group (+ 11,50 %), Vinci (+ 13,49 %), Renault (+ 27,31 %), Michelin (+ 5,94 %) et Safran (+ 27,86 %).

Chiffre d’affaires des 38 groupes ou entreprises du CAC 40 publiant leurs résultats financiers semestriels en juillet (montants exprimés en millions d’euros)

Classement Groupe
ou entreprise
1er semestre
2023
1er semestre
2022
Variation du chiffre
d’affaires (%)
1 TotalEnergies 108067 141540 -23,65%
2 Stellantis 98368 87999 11,78%
3 AXA 55700 54900 1,46%
4 Engie 47000 43200 8,80%
5 Carrefour 45448 42001 8,21%
6 LVMH 42240 36729 15,00%
7 ArcelorMittal 33734 43448 -22,36%
8 Vinci 32365 28517 13,49%
9 Airbus Group 27663 24810 11,50%
10 Renault 26849 21089 27,31%
11 Bouygues 26136 18531 41,04%
12 Saint Gobain 24954 25481 -2,07%
13 BNP Paribas 23395 23404 -0,04%
14 Veolia 22755 20196 12,67%
15 Orange 21545 21297 1,16%
16 L’Oréal 20574 18366 12,02%
17 Sanofi 20187 19790 2,01%
18 Schneider Electric 17633 16077 9,68%
19 Danone 14167 13325 6,32%
20 Michelin 14079 13289 5,94%
21 Air Liquide 13980 14207 -1,60%
22 Société Générale 12958 13944 -7,07%
23 EssilorLuxottica 12851 11994 7,15%
24 Crédit Agricole 12797 11203 14,23%
25 Capgemini 11426 10688 6,90%
26 Safran 10945 8560 27,86%
27 Kering 10135 9930 2,06%
28 Thales 8716 8256 5,57%
29 STMicroelectronics 7794 7288 6,94%
30 Hermès International 6698 5475 22,34%
31 Publicis 6318 5873 7,58%
32 Legrand 4295 4092 4,96%
33 Teleperformance 3960 3946 0,35%
34 Eurofins Scientific SE 3209 3412 -5,95%
35 Dassault Systèmes 2883 2709 6,42%
36 Worldline 2242 2051 9,31%
37 Endered 1163 922 26,14%
38 Unibail-Rodamco-Westfield 941 912 3,18%

Source : lafinancepourtous.com d’après les communiqués de presse de chaque groupe ou entreprise

Évolution du résultat net (part du groupe) des 38 entreprises

36 dentre elles affichent une hausse de leur résultat net (part du groupe pour les acteurs concernés) entre les résultats du premier semestre 2023 et ceux du premier semestre 2022, pour une augmentation moyenne (pondérée par leur capitalisations respectives) de 11 %. L’année précédente, elles étaient aussi 36 sur 38 à suivre la même tendance (moyenne pondérée de près de 30 %). Les profits sont très importants par rapport aux niveaux habituels, mais on remarque que leur croissance relative s’essouffle.

Pour ce premier semestre 2023, les groupes en tête du classement pour le résultat net sont Stellantis (10 918 millions d’euros), Total Énergie (8 768 millions d’euros), LVMH (8 481 millions d’euros) et BNP Paribas (7 245 millions d’euros).

On peut noter la présence importante des sociétés de la finance dans le classement des meilleurs profits : sur 38 groupes ou entreprises, BNP Paribas se classe 4e (7 245 millions d’euros), AXA 5e (3 833 millions d’euros), Crédit Agricole 8e (3 266 millions d’euros) et Société Générale 16e (1 768 millions d’euros).

Ces résultats nets sont en partie destinés à la rémunération des actionnaires, par le biais des dividendes. L’arbitrage aura lieu fin 2023, au moment des résultats annuels.

Résultat net (part du groupe) des 38 groupes ou entreprises du CAC 40 publiant leurs résultats financiers semestriels en juillet (montants exprimés en millions d’euros)

Classement Groupe
ou entreprise
1er semestre
2023
1er semestre
2022
Variation du résultat net (%)
1 Stellantis 10918 7960 37,16%
2 TotalEnergies 8768 10500 -16,50%
3 LVMH 8481 6532 29,84%
4 BNP Paribas 7245 4933 46,87%
5 AXA 3833 3852 -0,49%
6 Sanofi 3430 3184 7,73%
7 L’Oréal 3359 3223 4,22%
8 Crédit Agricole 3266 2207 47,98%
9 ArcelorMittal 2687 7951 -66,21%
10 Hermès International 2226 1641 35,65%
11 Renault 2093 -1367 -253,11%
12 Vinci 2089 1855 12,61%
13 Schneider Electric 2023 1519 33,18%
14 STMicroelectronics 1859 1593 16,70%
15 Kering 1785 1988 -10,21%
16 Société Générale 1768 -690 -356,23%
17 Air Liquide 1722 1305 31,95%
18 Airbus Group 1526 1901 -19,73%
19 Saint Gobain 1450 1724 -15,89%
20 EssilorLuxottica 1361 1174 15,93%
21 Michelin 1220 843 44,72%
22 Danone 1093 737 48,30%
23 Safran 1043 536 94,59%
24 Orange 877 1218 -28,00%
25 Capgemini 809 667 21,29%
26 Dassault Systèmes 739 709 4,23%
27 Legrand 651 548 18,80%
28 Thales 649 566 14,66%
29 Publicis 623 537 16,01%
30 Veolia 523 236 121,61%
31 Carrefour 326 310 5,16%
32 Teleperformance 271 274 -1,09%
33 Bouygues 225 147 53,06%
34 Endered 202 170 18,82%
35 Eurofins Scientific SE 151 308 -50,97%
36 Worldline 81 53 52,83%
37 Unibail-Rodamco-Westfield -538 601 -189,52%
38 Engie -800 5000 -116,00%

Source : lafinancepourtous.com d’après les communiqués de presse de chaque groupe ou entreprise

Des résultats surprenants au regard du contexte macroéconomique

Ces résultats impressionnants interviennent dans un contexte macroéconomique qui n’est pas des plus favorables :

  • la croissance mondiale n’est pas rayonnante : rien que pour la France, les projections macroéconomiques de la Banque de France en juin 2023 anticipent une hausse du PIB réel de 0,7 % pour l’année 2023 ;
  • l’inflation bride le budget des consommateurs, augmente les coûts des producteurs : l’IPC en France a connu des augmentations sur un an glissant comprises entre 4,5 et 6,1 %.

Les entreprises du CAC 40 déjouent ces difficultés par certains de leurs atouts, dont leur forte activité à linternational. Elles possèdent une marge de manœuvre non négligeable pour diminuer leurs structures de coûts, optimiser leurs processus de production et la répartition de leurs ventes. La baisse progressive du coût des matières premières a accompagné la tendance.

Ces entreprises ont également démontré une structure financière solide, en utilisant leurs réserves de trésoreries réalisées en 2022 pour diminuer l’impact de l’inflation.

La « greedflation » : une augmentation des prix de vente plus rapide que celle des coûts de production

La hausse des prix ressentie par les consommateurs depuis l’an passé a pu s’expliquer par la hausse des coûts des matières premières ; mais les grands groupes ont également été interrogés sur la structure de leur profits, et accusés de gonfler leurs prix et leurs marges artificiellement.

On remarque aujourd’hui que les chiffres daffaires et les résultats nets de lensemble des entreprises du CAC 40 ont augmenté significativement, respectivement à hauteur de 8 et 11 % entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023 (moyennes pondérées par leurs capitalisations boursières).  La hausse des résultats nets des entreprises du CAC 40 étant légèrement plus importante que celle des chiffres d’affaires, il semblerait que le débat de la « greedflation » soit toujours d’actualité.

Et ensuite ?

À périmètre comparable, la plupart des entreprises enregistrent des croissances bien plus faibles que celles précédemment annoncées. Elles annoncent également un second semestre 2023 plus difficile, notamment car elles ne bénéficieraient plus de cette baisse du coût des matières premières précédemment évoquée.