Épargne : les Français continuent de privilégier les placements peu risqués et d’être inquiets pour la retraite

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Selon le dernier baromètre « Les Français, l’épargne et la retraite » du Cercle des épargnants, les Français ont à la fois l’intention d’épargner davantage et de puiser dans leur épargne dans un contexte inflationniste.

Le Cercle des épargnants a publié début février 2024, la 22ème édition du baromètre « Les Français, l’épargne et la retraite », réalisée avec l’institut de sondage Ipsos. (*)

Cette édition est d’autant plus intéressante qu’elle parait dans un contexte 2024 à la fois d’inflation, de hausse des taux d’intérêt et de réforme des retraites.

Si le Livret A reste le placement préféré, les préférences des Français pour des placements plus risqués sont en hausse, au détriment de l’immobilier et de la finance durable. En ce qui concerne la retraite, si les Français restent majoritairement inquiets sur le système de retraite, l’inquiétude sur leur propre retraite est en baisse, sauf chez les plus vulnérables financièrement.

Les Français ont modifié légèrement leur comportement d’épargne en 2024

Selon l’enquête, les personnes sondées se déclarent plus incités qu’auparavant à choisir des placements financiers plus risqués et plus rémunérateurs, et sont moins portés vers l’investissement immobilier (10 % en 2024, – 1 point en un an et – 9 points en 2 ans). Ces orientations confirment les nouveaux comportements observés fin 2022 début 2023, alors que prix et taux d’intérêt étaient en forte hausse. Près de la moitié des Français indiquent même qu’ils privilégieraient des produits financiers rapportant « beaucoup » (47 %) à des produits privilégiant la finance durable.

Souscription de produits d'épargne

Néanmoins, les livrets classiques (Livret A, LDDS, LEP et livret jeune) restent massivement les placements préférés. Plus de 4 Français sur 5 possèdent un livret règlementé (81 %, + 1 point en un an) loin devant l’assurance-vie (41 %, – 1 point en un an) et les produits d’épargne logement (PEL et CEL). En 2024, comme l’année précédente, les épargnants constituent d’abord une épargne de précaution (52 %), préparent leur retraite (26 %), s’assurent contre le risque dépendance ou déclarent aider leur famille (22 %, à égalité).

Retraite :  les Français actifs restent inquiets, tandis que les retraités sont plus positifs

Le Baromètre observe sur le sujet de la retraite des comportements contrastés.

Les Français qui sont financièrement les plus vulnérables expriment une nette inquiétude à la fois sur l’avenir du système mais surtout sur leur propre retraite : 70 % de ceux qui n’ont pas de patrimoine financier, 66 % des ouvriers et des employés, 64 % de ceux qui ont vu leur pouvoir d’achat diminuer, 57 % des femmes, et 67 % des Français qui partiront à la retraite entre 2034 et 2053. Plus généralement, près d’un Français sur 2 considèrent être mal informé sur le fonctionnement du système de retraite français.

Inquiétude face à la retraite

En même temps, la préoccupation pour le financement des retraites baisse nettement (51 %, – 8 points en un an) : si deux tiers des Français se disent toujours inquiets de l’avenir du système des retraites, ce sentiment a nettement diminué au fil des années (66 % sont inquiets, soit 3 points en un an et – 21 points en 7 ans – alors que 23 % sont confiants). Parallèlement, l’inquiétude vis-à-vis de sa propre retraite renoue avec la baisse (50% sont inquiets, soit – 11 points en un an – alors que 33 % sont confiants), mais elle reste majoritaire chez les actifs (58 %). Le manque d’argent est toujours la principale source d’inquiétude des futurs retraités (79 %).

Enfin, le baromètre souligne que les retraités eux, jugent leur niveau de vie plus positivement que ne le font les actifs : A la question : « estimez-vous que les retraités disposent des ressources suffisantes pour vivre correctement », les actifs répondent NON pour 66 % et OUI pour 34 %, alors que les retraités déclarent l’inverse.

Les Français connaissent mal les placements durables

Si les Français déclarent mal connaitre l’utilisation faite de l’épargne placée (Livret A, LDDS, …), ils connaissant encore plus mal les placements durables.

Par exemple, 37 % seulement connaissent l’existence du label ISR (Investissement Socialement Responsable). Les produits ISR sont aussi jugés moyennement adaptés à leur objet, qui est le financement de projets socialement responsables : A la question (échelle de 1 à 10) : dans quelle mesure les fonds ISR (‘c’est-à-dire labellisés « investissement socialement responsable) sont réellement consacrés à des investissements socialement responsables ? », la moyenne est de 5,2. Et seul 1 Français sur 10 estime que les taux de rémunération des fonds labélisés ISR sont « très inférieurs » à ceux des fonds qui ne sont pas labélisés ISR.

(*) Sondage réalisé auprès de 1 000 personnes selon la méthode des quotas (recueil en ligne du 8 au 11 janvier 2024).