Investir à long terme

la finance pour tous

On entend dire qu’il faut préparer son avenir, mettre de côté dès que possible pour les études de ses enfants, épargner très tôt pour sa retraite, voire même pour financer sa dépendance dans plusieurs dizaines d’années. Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement, dois-je bloquer mon épargne pendant 20, 30 ou 40 ans ? Y a-t-il un profil spécifique de l’investisseur.e de long terme ? Quelques éléments de réponses dans cet article.

Quand on a 30 ou 40 ans, on ne se soucie pas de sa retraite bien généralement. Elle est encore très loin, les réformes ne cessent d’être votées, et bien malin qui peut prédire comment on vivra dans trente ou quarante ans. Ce qu’on sait cependant, c’est que, compte tenu de la démographie actuelle et de l’allongement de la durée de la vie, le régime de retraite par répartition, qui est en soi un bon régime, équitable, intelligent et solidaire (les cotisations des actifs servent à payer les retraites des inactifs) servira des pensions plus faibles qu’aujourd’hui. Des pensions insuffisantes à elles seules pour vivre bien et longtemps. Il faut donc compléter ces revenus. Et ne pas s’y prendre au dernier moment.

Accumuler de l’épargne tout au long de sa vie

C’est le premier conseil à donner à toute personne qui veut préparer son avenir. Avoir toujours un peu d’épargne disponible pour faire face aux coups durs, et la reconstituer au fur et à mesure qu’on pioche dedans. Et si on n’a pas besoin de piocher dedans tout de suite, continuer néanmoins à épargner. Car tôt ou tard, pour financer sa retraite ou sa dépendance, ou faire des donations à ses enfants ou petits-enfants, on a besoin d’une épargne.

Cette épargne dont on a besoin pour financer ses projets qui se concrétiseront dans plusieurs, voire dans de très nombreuses années, peut donc trouver sa source dans l’épargne de précaution à laquelle on n’a pas touché ou qu’on a reconstituée ainsi que dans une épargne de long terme (10 ans ou plus).

Concrètement, il peut y avoir des étapes intermédiaires : on met de côté de l’argent dont on n’a pas besoin tout de suite, sans savoir si on en aura l’usage dans 5, 10 ou 25 ans, mais en se disant que de toute façon ce sera bien utile pour compléter sa retraite. On pourra en cours de route en utiliser une partie pour acheter un logement, faire construire une piscine, aider un enfant qui prend son indépendance… puis recommencer à investir son épargne pour une nouvelle période de 10 ou 15 ans.

Économiser de l’argent en le gardant sur un compte non rémunéré ou très faiblement rémunéré, c’est faire perdre de leur valeur à ses économies. En les plaçant sur des produits adaptés, on peut espérer un rendement supérieur à l’inflation et profiter de l’effet boule de neige.

Les produits d’épargne adaptés au long terme

Les miracles n’existent pas. Si on veut du rendement, il faut prendre un peu de risque. Mais pas n’importe lequel. Notamment pas celui consistant à confier ses économies à un inconnu, car la plupart du temps il s’agira d’une arnaque ou d’une escroquerie.

Le risque qu’un investisseur peut prendre c’est celui de l’entreprise. En investissant dans des entreprises en croissance, vous pouvez bénéficier de ladite croissance, grâce aux dividendes qui vous seront versés et aux plus-values que vous pourrez réaliser en revendant vos titres.

Ainsi les actions sont des produits adaptés au long terme, de même que, dans une moindre mesure, les obligations. Ces produits peuvent être achetés en direct ou via des fonds, sicav, ou unités de compte logées dans des contrats d’assurance vie. Ils bénéficient d’une fiscalité favorable, tout comme dans le cadre d’un PEA.

L’immobilier, un produit particulier

L’immobilier est bien sûr adapté au long terme, mais pour d’autres raisons, la valeur de l’immobilier n’est pas nécessairement corrélée à la croissance de l’économie.
Tout d’abord, parce que compte tenu des montants à immobiliser, il faut généralement s’endetter sur 15 à 20 ans pour financer une acquisition.
Ensuite, parce qu’il existe des coûts fixes (frais de notaire notamment) qu’il faut du temps pour amortir.
Enfin, bien que globalement l’immobilier, seul placement à avoir une valeur d’usage, soit un bon investissement, l’existence de bulles – qui éclatent – et de mauvais achats (malfaçons, problèmes de voisinage…) ne met pas à l’abri de catastrophes. Il faut parfois avoir les reins solides pour supporter les aléas d’une acquisition immobilière !

Placements financiers : les produits « tunnel »

Ce qu’on appelle des produits « tunnel », ce sont des produits dédiés à la retraite dont on ne peut pas sortir avant, ou très rarement. C’est le cas du Plan d’Epargne Retraite (PER). A l’issue de la période d’investissement et de blocage, on peut récupérer son argent, sous forme de capital ou de rente viagère.

Etre capable de garder longtemps son épargne

Différentes études montrent que sur 15 ou 20 ans les placements en actions sont les plus rentables. Sur le long terme, la volatilité, c’est-à-dire les fluctuations à la hausse et à la baisse, diminue fortement. Si vous avez fait le bon choix, les actions se valorisent au fil du temps et les risques de moins-values (par rapport au prix d’achat) diminuent. Même en cas de krach boursier, si vous vendez vos titres détenus depuis longtemps, vous ferez une moindre plus-value mais peut-être pas de perte.

Les données chiffrées démontrant la rentabilité des actions sont vraies pour des portefeuilles très diversifiés reproduisant des indices nationaux comme le CAC 40 (indice français), le DAX (indice allemand) ou le DOW JONES (indice américain). Mais cela n’est pas forcément vrai pour une action donnée, ni pour un investisseur qui, par malchance, ferait chaque fois de mauvais choix.

Le temps permet de choisir le moment où on désinvestit. De la même manière qu’il est recommandé d’investir par petits paquets pour lisser ses investissements, de la même manière il est recommandé de vendre à différents moments, pour lisser son prix de vente et éviter de vendre au plus bas.

Savoir arbitrer sur ses investissements financiers

Investir à long terme, cela ne signifie pas acheter un paquet d’actions un jour et les revendre trente ans plus tard, sans y avoir touché entre-temps. Cela peut arriver très exceptionnellement, mais ce n’est pas une bonne manière de faire. Car pendant ces trente années il peut se passer bien des choses. L’entreprise peut avoir des difficultés, peut même faire faillite, ou elle peut relever d’un secteur qui n’a plus le vent en poupe… Il faut donc rester aux aguets, et faire des arbitrages (entre catégories d’actifs financiers ou au sein d’une même catégorie).

Sur les marchés financiers (qu’il s’agisse d’investissement en direct ou via un fonds d’investissement), posez-vous les bonnes questions. Et faites régulièrement le point sur vos placements.

0 commentaire

Commenter