La Fédération Bancaire Française vient de publier une étude sur les comportements d’épargne des Français, réalisée à partir de statistiques de la Banque de France et d’autres institutions. Cette étude confirme la forte épargne des Français avec un niveau de 18 % fin 2024, mais aussi une forte décollecte des principaux produits d’épargne réglementée : Livret A et surtout Livret d’Epargne Populaire (LEP).
Le taux d’épargne des Français
Après l’Allemagne (20,2 %), la France est un pays de la zone euro présentant le plus fort taux d’épargne, et ce taux est reparti à la hausse en 2024, après 17,5 % en 2023, et le pic de 26,1 % durant la période du Covid (second trimestre 2020). Depuis 2000, le taux moyen est en France de 15 %, en dessous de celui de l’Allemagne (17,9 %) mais nettement au-dessus de pays comme la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Espagne et les Etats-Unis (3,80 % en décembre 2024).
Le taux d’épargne mesure la part du revenu disponible brut qui n’est pas utilisée par les ménages en dépense de consommation finale. Il est égal au rapport entre l’épargne des ménages et le revenu disponible brut.
Les flux d’épargne brute
Les flux d’épargne brute ont été particulièrement dynamiques en 2024.
En 2024, du côté des ressources, les flux d’épargne brute ont nettement augmenté par rapport à 2023, passant de 315,2 Milliards € à 343,4 Milliards €.
Cette épargne massive sert principalement à acheter des logements (flux 2024 de 163 Milliards d’€), et à effectuer des placements financiers (flux 2024 de 112,8 milliards €).
Les principaux placements financiers rebondissent fortement au quatrième trimestre (39,2 Mds€) après un troisième trimestre modeste (19,7 Mds€), retrouvant un niveau supérieur à leur moyenne historique de 26,2 Mds€ (moyenne 2013-2024). Au total, le patrimoine financier des ménages s’élève en 2024 à 6 276 milliards € d’encours dont 3 856 en produits de taux et 2 420 en produits de fonds propres.
Le patrimoine financier
Le patrimoine financier d’un ménage se compose de l’ensemble des actifs financiers détenus par le ménage : liquidités sur son compte bancaire, biens mobiliers, épargne, placements, actions, obligations, …
Épargne réglementée : des évolutions contrastées
Fin 2024, l’épargne réglementée des ménages atteignait 955,7 milliards € soit 15 % du patrimoine financier des Français, en hausse par rapport à 2023 (935,5 milliards €),
En avril 2025, l’encours total sur les Livret A et Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) atteint 606,7 milliards €. Néanmoins, le Livret A enregistre en avril une décollecte de 200 millions d’euros, soit la plus forte depuis 2009, selon la FBF.
Rappelons cependant que le taux de rémunération du Livret A a de nouveau baissé en février dernier à 2,4 %. Toutefois, la bonne collecte du LDDS permet pour les deux produits une collecte positive de 110 millions € pour un encours total de 606,7 milliards €.
Les PEL (épargne logement) et LEP (Livret d’épargne populaire) présentent des évolutions contrastées : l’encours des PEL atteint 222,3 milliards € à fin décembre 2024 soit une nette baisse de 12,1% sur un an (moins 12% aussi en termes de nombre de PEL), tandis que celui des LEP progresse de 9% sur un an pour atteindre en avril 2025, 80,8 milliards € tandis que le nombre de détenteurs de LEP augmente de près de 1 million en un an (11,8 millions contre 10,9 millions fin 2023, pour un encours moyen de 6 579 euros.
Des évolutions « contraires » très logiques : Le PEL offre une taux de rendement très bas (1,75 % brut pour les plans ouvert en 2025), alors que le LEP présente un taux net de 3,5 %.
Toutefois le LEP reste encore trop peu développé. Le rapport d’information relatif à la rémunération de l’épargne populaire et des classes moyennes, présenté par Jean-Philippe Tanguy et François Jolivet, met l’accent sur la sous-utilisation du Livret d’épargne populaire, dont l’ouverture est soumise à des conditions de ressources, qui est pourtant « bien mieux rémunéré » que le Livret A.
« Il est jugé que 40 % des Français éligibles n’en disposent pas, alors qu’ils disposent d’un Livret A », estime François Jolivet.
Ils recommandent donc de simplifier les critères permettant d’ouvrir un LEP.