La retraite progressive permet aux salariés et autres assurés de bénéficier d’une partie de leur pension de retraite tout en poursuivant, à temps réduit, l’exercice d’une activité professionnelle. Et ce cumul permet de continuer à se constituer des droits à la retraite.
Deux décrets du 15 juillet 2025 (publié au Journal officiel du 23 juillet) viennent d’abaisser l’âge pour bénéficier de la retraite progressive à 60 ans contre 62 ans.
L’âge requis pour la retraite progressive abaissé à 60 ans au lieu de 62 ans
Actuellement, la retraite progressive est accessible 2 ans avant l’âge légal. Donc depuis la réforme des retraites de 2023 et le relèvement progressif de l’âge de départ en retraite jusqu’à 64 ans, le départ en retraite progressive devenait possible à 62 ans pour la génération 1968.
Avant la réforme des retraites de 2023, la retraite progressive était accessible dès 60 ans. Les assurés nés avant le 31/08/1961 ont été les derniers à profiter de cet âge d’ouverture de la retraite progressive.
Le retour à un âge de départ en retraite progressive à 60 ans a été obtenu dans le cadre de l’Accord national interprofessionnel (ANI) signé à l’automne 2024, après négociations entre partenaires sociaux (CFDT, FO, CFTC, et Medef).
« La fin de carrière ne doit plus être angoissante et strictement binaire – temps plein ou rien – mais au contraire s’adapter aux envies et besoins de chacun tout en favorisant le maintien dans l’emploi le plus longtemps possible » selon Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l’Emploi, auprès de l’AFP.
Qui est concerné par l’abaissement de l’âge de la retraite progressive ?
Le décret du 15 juillet 2025 liste les assurés concernés : du régime général du secteur privé, de la fonction publique d’État (FPE), des régimes spéciaux, du régime des salariés et non-salariés agricoles, des professions libérales et des avocats, ainsi que les agents des collectivités locales et les ouvriers des établissement industriels de l’État.
L’abaissement de l’âge d’ouverture du droit à la retraite progressive à 60 ans s’applique aux pensions prenant effet à compter du 1er septembre 2025.
Quelles conditions sont requises pour bénéficier de la retraite progressive ?
Trois conditions sont nécessaires :
- Avoir l’âge requis (60 ans pour une retraite progressive effective à partir du 1er septembre 2025) ;
- Disposer d’au moins 150 trimestres dans tous ses régimes de retraite de base (soit 37,5 années de cotisation). Ces 150 trimestres concernent les périodes cotisées mais également celle assimilées à des périodes d’assurance (chômage, maladie), les trimestres rachetés ou encore les trimestres de majoration de durée (au titre des enfants ou du Compte de prévention pénibilité).
- Exercer son activité professionnelle à temps partiel. La durée de l’activité professionnelle doit être comprise entre 40 % et 80 % du temps complet (dans l’entreprise ou dans la profession). La réduction de l’activité concerne également les salariés au forfait et les travailleurs indépendants.
Le salarié doit obtenir l’accord de son employeur pour passer à temps partiel. Comme le précise le site de l’assurance retraite, « vous devez obtenir l’accord de votre employeur pour travailler à temps partiel. Sans réponse de sa part dans les 2 mois qui suivent votre demande, elle est considérée comme acceptée. » Une décision de refus doit être motivée.
Pour fixer le montant de la pension de retraite progressive, un calcul provisoire de la pension de retraite est réalisé sur la base des droits acquis à la date de la demande. Une fraction de cette pension est versée en plus du revenu de l’activité exercée à temps partiel.
Une retraite progressive avec un temps partiel à 70 % permet de percevoir 30 % du montant de la pension de retraite.