Enjeux des dépenses publiques [8/17] : une démocratie sous pression

Cet essai couvre une grande partie des problématiques des dépenses publiques, dans une période économique complexe et en proie à de nombreux risques (guerres commerciales, conflits armés, crise de la dette, souveraineté économique…).

Antonin traite entre autres les enjeux sociaux, territoriaux, régaliens, écologiques et économiques, permettant d’acquérir une vue d’ensemble du thème, données et graphiques à l’appui.

Le traitement des enjeux économiques et les partis pris de l’essai reflète la pensée de l’auteur, et non celle de La Finance Pour Tous, qui joue le rôle de relais d’un travail riche et densément documenté.

Une démocratie sous pression

Le paysage politique français est marqué par une montée des extrêmes et une fragmentation croissante. La poussée des partis
populistes, la remise en cause des institutions traditionnelles et l’influence des mouvements souverainistes accentuent l’instabilité. Le barrage républicain, censé empêcher l’accès au pouvoir des partis extrémistes, s’érode progressivement, faute de consensus parmi les forces politiques traditionnelles.

Les élections législatives de 2022 ont illustré cette fragmentation, aucun parti n’obtenant de majorité absolue, forçant l’exécutif à négocier constamment des alliances. Cette dynamique instable réduit la capacité de l’État à mener des réformes durables.

En parallèle, les réseaux sociaux jouent un rôle croissant dans la désinformation. L’absence de régulation efficace favorise la diffusion de fake news et l’amplification des discours extrêmes. La suppression du fact-checking sur Facebook et Instagram aux États-Unis et l’assouplissement des règles de modération sur X (ex-Twi er) sous Elon Musk illustrent ces dérives.

La crise démocratique s’exacerbe avec l’instabilité institutionnelle. L’usage répété du 49.3, permettant l’adoption de réformes sans vote parlementaire, renforce la défiance envers l’exécutif. Le régime de la Cinquième République, en centralisant le pouvoir autour du Président et du gouvernement, laisse peu de place aux contre-pouvoirs, accentuant le sentiment d’une élite politique déconnectée des attentes citoyennes.