Les contribuables doivent s’attendre à une année « blanche ». Dans l’attente des débats parlementaires qui commencent aujourd’hui, tour d’horizon des principales mesures.
Impôt sur le revenu : gel du barème
Le barème de l’impôt, à titre exceptionnel, ne serait pas revalorisé. Ce qui implique de facto une augmentation de l’impôt à payer pour les personnes ayant eu une augmentation en 2025. Et des contribuables jusqu’alors non imposables se verront soumis à l’impôt (environ 200 000 foyers fiscaux). La mesure doit rapporter 1,9 milliard d’euros.
Fraction du revenu imposable (pour une part) |
Taux d’imposition |
n’excédant pas 11 497 € |
0 % |
de 11 498 € à 29 315 € |
11 % |
de 29 316 € à 83 823 € |
30 % |
de 83 824 € à 180 294 € |
41 % |
supérieure à 180 294 € |
45 % |
Certains députés avancent l’idée de revaloriser seulement les deux premières tranches du barème afin que les foyers modestes ne soient pas impactés. À suivre.
Prestations sociales « figées » en 2026
« L’ensemble des prestations sociales sera maintenu au niveau de 2025. Cette mesure s’inscrit dans un contexte de faible inflation qui en limitera l’incidence sur le pouvoir d’achat des bénéficiaires, tout en ayant un effet majeur pour freiner l’évolution de la dépense sociale », explique le projet de loi de finances.
Cela implique que l’ensemble des aides (APL, aides aux handicapés, allocations familiales…) ne seront pas revalorisées.
Et le texte prévoit également que les étudiants étrangers hors Union européenne non boursiers ne pourront plus bénéficier des aides au logement.
Retraites : suppression de l’abattement de 10 % sur les pensions
Le texte prévoit de réformer l’actuel abattement proportionnel de 10 % sur les pensions de retraite en le remplaçant par un abattement forfaitaire de 2 000 € pour un célibataire et 4 000 € pour un couple. Actuellement les retraités bénéficient, comme les actifs, d’un abattement sur leur pension, de 10 %.
Selon plusieurs spécialistes, cela n’aurait pas d’impact pour les personnes non imposables, mais serait assez élevé pour ceux déclarant plus de 50 000 € de retraite.
Taxe sur les hauts revenus prolongée en 2026
La Contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), votée dans le cadre du PLF 2025, est une mesure temporaire qui vise à assurer une imposition minimale de 20 % à l’impôt sur le revenu des contribuables disposant des revenus les plus élevés.
Cette taxe sur les hautes revenus était censée être temporaire mais est prolongée d’une année. Elle s’applique aux ménages dont les revenus dépassent 250 000 € pour un célibataire et 500 000 € pour un couple, en fixant un taux minimal d’imposition de 20 %.
Réduction d’impôt Coluche : un rare « coup de pouce !
Le projet envisage de doubler le plafond de réduction d’impôt appliqué aux dons réalisés au profit d’organismes d’intérêt général sans but lucratif venant en aide aux personnes en difficulté (nourriture, logement, soins, violences domestiques…). Actuellement le taux de réduction d’impôt est de 75 % dans la limite d’un don de 1 000 €, il pourrait être relevé à 2 000 €.
Allocations familiales : majoration décalée de 14 à 18 ans
Le projet de loi de finance prévoit un recul de l’âge de l’enfant (de 14 ans actuellement à 18 ans) afin de bénéficier de la revalorisation versée pour les familles ayant deux enfants et plus. Cela permettrait d’économiser quelque 200 millions d’euros.
Aussi, la petite réduction d’impôt pour frais de scolarité serait supprimée. Elle s’élève à 61 € par enfant pour le collège, 153 € par enfant pour le lycée d’enseignement général, technologique, professionnel et agricole et 183 € pour l’enseignement supérieur.
Emploi à domicile : vers un tour de vis pour certaines dépenses
Le crédit d’impôt pour emplois à domicile coûte cher à l’État ! C’est la deuxième niche la plus coûteuse après le crédit impôt recherche (6,85 milliards d’euros).
Le coup de rabot n’est pas prévu dans le projet de loi de finances mais certains parlementaires avancent depuis quelques temps l’idée de réduire l’avantage fiscal, actuellement égal à 50 % des dépenses, dans la limite annuelle de 12 000 € (plus majorations pour personnes âgées ou handicap). Ce taux pourrait descendre à 40, 30, voire 25 % pour certains travaux.
La ministre des Comptes public, Amélie de Montchalin, a d’ores et déjà déclaré de pas vouloir réduire le taux pour la garde d’enfant et les personnes âgées.