Les résultats du sondage réalisé par Odoxa pour l’agence Cicommunication (*) en novembre 2025 montrent à la fois une grande incompréhension sur ces sujets et une forte attente d’explication et de pédagogie vis-à-vis des professionnels, et notamment les banques et les assureurs.
Les Français ne comprennent pas l’économie et la finance
Les résultats sont éclairants : 80 % des Français estiment ne pas comprendre les sujets économiques et financiers, qu’ils considèrent à la fois « mal expliqués » et « volontairement opaques ».
Éducation financière : une forte incompréhension
Une petite majorité (51 % des Français) déclarent comprendre « parfois », selon les sujets, ce qu’ils entendent ou lisent dans les médias, alors que 19 % comprennent « rarement », et 5 % ne comprennent « jamais ».
Encore faut-il être plus précis, car tout dépend de l’âge et des revenus du Français : plus il est âgé et aisé, plus il s’y connait en économie et en finance. Par exemple, 37 % des plus de 65 ans « comprennent », alors que 18 % des 18/24 ans « ne comprennent pas ».
Inversement, seulement 20 % des personnes les moins aisées « comprennent la plupart du temps », contre 34 % des plus aisés. Fracture également entre hommes et femmes : 30 % d’un côté et 21 % de l’autre.
Une image négative du secteur financier
Au surplus, les sujets financiers conservent une image fortement négative auprès des Français. 83 % jugent la finance négativement (confuse, dangereuse, incompréhensible, mystérieuse, etc…), 19 % seulement la jugent « utile » « pédagogue » (5 %) ou « clairvoyante » (4 %).
Les Français attendent plus d’explications et de pédagogie
Une attente de la part du secteur financier
Mauvaise compréhension ne signifie pas pour autant rejet de ces sujets économiques. Bien au contraire, puisque l’importante actualité économique et financière (dette, fiscalité, retraite…. conduit 80 % des Français à souhaiter davantage entendre les professionnels de l’économie et du secteur financier, et tout premier lieu, les banquiers et les assureurs, mais 20 % considérant que ce n’est « pas leur rôle ». Loin devant la famille (13 %), les médias économiques (8 %) ou les amis (4 %). Et même 64 % jugent que ces acteurs du monde économique et financier sont « insuffisamment visibles » dans le débat public.
Une attente pour plus de clarté et de pédagogie
Il n’y a donc pas de défiance, mais seulement un fort besoin d’éducation financière : 72 % souhaitent ainsi avoir accès à plus de vidéos, postcasts, newsletters, à la condition pour 52 % que ces différents contenus soient « impartiaux et transparents ». Les plus légitimes pour éclairer le grand public sur l’économie et les finances d’aujourd’hui sont les économistes, placés nettement en tête (63 %), devant les professionnels du secteur financier, les chefs d’entreprise, les journalistes (23 %) et les politiques (10 %).
Une incompréhension qui a un coût économique
Cette défiance et cette frustration ont une conséquence économique importante : elles nourrissent les inégalités d’accès à l’information entre les investisseurs, qui sont ainsi freinés alors que l’épargne atteint en France des sommets.
Mais faute de compréhension sur les sujets financiers et économiques, d’interlocuteurs jugés légitimes et impartiaux, de difficulté à lier les concepts microéconomiques avec les concepts macroéconomiques, une majorité d’investisseurs peinent à faire les bons choix financiers et à en comprendre leurs conséquences sur l’économie générale.
(*) Enquête réalisée par Internet les 5 et 6 novembre 2025 auprès d’un échantillon de 1 002 personnes âgées de 18 ans, représentatif par la méthode des quotas.