Qu’appelle-t-on « shecession » (ou récession rose) ?

la finance pour tous

Question

Qu’appelle-t-on « shecession » (ou « récession rose ») ?

Par Axel

Réponse

Les périodes de crises économiques violentes sont propices à l’émergence de nouveaux chrononymes, c’est-à-dire « d’une expression, simple ou complexe, servant à désigner en propre une portion de temps que la communauté sociale appréhende, singularise, associe à des actes censés lui donner une cohérence, ce qui s’accompagne du besoin de la nommer », selon la définition de P. Bacot, L. Douzou et J-P. Honoré.

Ainsi, la crise des années 1930, consécutive au krach de Wall Street de 1929, a été surnommée « Grande Dépression » et celle des années 2007-2012, suite à la crise des subprimes, « Grande Récession ».

La crise qu’ont traversée en 2020 la plupart des économies dans le monde à la suite de l’irruption de la pandémie de Covid-19 ne fait pas exception.
Pour caractériser ces turbulences, C. Nicole Mason, présidente de l’Institute for Women’s Policy, a proposé le terme « shecession ». Cette contraction du pronom « she » (« elle ») et du mot « recession » est une manière de mettre en avant le fait que la pandémie touche davantage les femmes que les hommes.

La crise actuelle, ou « récession rose », comme l’a également appelée C. Nicole Mason, se caractérise, en effet, par une destruction d’emplois plus forte dans les secteurs où les femmes sont davantage représentées : l’hôtellerie, l’industrie des loisirs, l’éducation, etc.

Ainsi, les femmes comptaient pour près de 55 % des 20 millions d’emplois détruits en avril 2020 aux États-Unis. Le taux de chômage des femmes a alors augmenté plus rapidement que celui des hommes. De même, en France, le taux de chômage des femmes a progressé d’un point de pourcentage entre mai et août 2020 (de 6,5 % à 7,5 %), contre une augmentation de « seulement » 0,2 point pour les hommes au cours de la même période (de 7,3 % à 7,5 %). Autre exemple : en Nouvelle-Zélande, 9 personnes sur 10 ayant perdu son emploi au cours du mois de juin 2020 étaient des femmes.

0 commentaire

Commenter