Le chèque est le moyen de paiement scriptural le plus fraudé en France

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La fraude sur les chèques, cartes, virements, prélèvements… est en hausse en 2019. Selon le rapport annuel de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, présenté le 22 septembre 2020 par la Banque de France, la fraude s’est élevée à 1,182 milliard d’euros, en hausse de 13 % sur un an, pour près de 7,5 millions de transactions frauduleuses.

La hausse de la fraude sur les moyens de paiement porte principalement sur le chèque. Les autres moyens de paiement scripturaux, carte, virement et prélèvement, enregistrent une fraude globalement maitrisée.
Confirmation : le paiement sans contact « explose » avec la crise sanitaire.

Hausse sensible de la fraude sur le chèque

Le chèque est le moyen de paiement le plus fraudé en France.

Le montant de fraude est près de 540 millions d’euros soit une hausse sur un an de + 20 % (450 millions en 2018, et 296 millions en 2017).

La fraude sur le chèque représente à présent 46 % du montant total de la fraude scripturale.

Cette hausse sensible s’explique à la fois par la réduction du nombre de chèques émis (- 9 % par an) par rapport à l’ensemble des paiements scripturaux, et par la hausse des montants fraudés.

Résultat : le taux de fraude sur le chèque progresse pour s’élever en 2019 à 0,066 %, soit l’équivalent de 1 € de fraude pour 1 510 €  de paiement.

Globale maitrise de la fraude pour les autres moyens de paiement

Les fraudes sur la carte et le virement progressent peu, tandis que celles sur le prélèvement baissent.

Pour les cartes de paiement émises en France (utilisées en France et à l’étranger), le taux de fraude est globalement stable à 0,064 %, soit l’équivalent de 1 € de fraude pour 1 560 € de paiement.

Les fraudes sont particulièrement maitrisées au niveau national, selon l’Observatoire, avec un taux de fraude de 0,040 %, en particulier sur les paiements de proximité (0,010 %), les paiements sans contact (0,019 %) ou les retraits (0,028 %), alors que les paiements à distance restent plus affectés (0,170 %) malgré une baisse du taux de fraude entamée depuis 8 ans.

Ce sont les transactions internationales qui sont les plus exposées à la fraude (0,262 %), mais ces fraudes se réduisent grâce, dans l’espace SEPA, au recours plus systématique à l’authentification forte (en remplacement de l’usage du code SMS à usage unique notamment).

La fraude sur les virements progresse aussi, mais son taux de fraude demeure au niveau le plus bas parmi les moyens de paiement, à 0,0006 % soit 1 € de fraude pour 160 000 € de virements émis.

L’Observatoire a mesuré, pour la première fois, le taux de fraude sur les virements instantanés SEPA, qui s’établit à 0,031 %, soit un taux près de cinquante fois supérieur au taux global pour les virements. « Si ce niveau est beaucoup plus élevé que celui de la moyenne des virements, il reflète surtout une utilisation par les particuliers via des canaux de type banque en ligne ou mobile, plus vulnérables à la fraude que les systèmes télématiques utilisés par les entreprises ».

La fraude sur les prélèvements se réduit fortement, après une année 2018 atypique, à 11 millions d’euros en 2019 (– 81 % sur un an). Son taux de fraude s’établit ainsi au même niveau que celui du virement, à 0,0006 %

Fraude moyens de paiement

Le paiement sans contact en très forte hausse

Bien que s’étant produite en 2020, la crise sanitaire et son impact sur l’utilisation des moyens de paiement scripturaux fait l’objet d’un développement dans le rapport annuel pour 2019 de l’Observatoire.

De nouvelles habitudes sont ainsi mises en évidence :

  • Une baisse significative (- 60 % en avril 2020) des paiements par chèque et des retraits d’espèces aux distributeurs. Malgré une reprise en juin, leur utilisation reste inférieure de – 20 % par rapport à leur rythme pré‑crise ;
  • Le remplacement du paiement en espèces et par chèque au point de vente par le paiement par carte sans contact, notamment pour des raisons sanitaires ; cette substitution a perduré à la sortie du confinement. Cette croissance très forte du nombre de paiements sans contact (supérieure à 60 % en volume et 120 % en montant par rapport à 2019 à compter de juillet 2020) a bénéficié de l’élévation du plafond de paiement de 30 à 50 euros en cours de confinement.
  • Un net recul des paiements par saisie du code : les paiements de proximité avec saisie du code confidentiel sont en effet en repli de plus de 20 % par rapport à leur niveau de 2019.