Précarité : la situation s’améliore légèrement mais reste préoccupante

la finance pour tous

Le Secours Populaire vient de publier en partenariat avec IPSOS la 19e édition du Baromètre de la pauvreté et de la précarité auprès des Français et des jeunes européens.

Selon le baromètre, un Français sur 5 déclare être aujourd’hui dans une situation précaire. Et une majorité de Français sont pessimistes pour eux-mêmes et pour leurs enfants, Néanmoins, par rapport à l’année passée, la situation s’est légèrement améliorée. Mais un tiers des Français craint de basculer dans la précarité. .

Le seuil de pauvreté subjectif baisse légèrement, à 1 315 euros par mois

 Par rapport à 2024, le seuil de pauvreté subjectif moyen est de 1 315 €/mois, soit une diminution de 81 € : cela signifie qu’une personne seule doit disposer de 1 315 euros par mois pour ne pas être considérée comme pauvre (1396 euros en 2023). À titre de comparaison, le montant mensuel du SMIC net est en septembre 2025 de 1 426,30 euros.

On définit le seuil de pauvreté subjectif comme le seuil en dessous duquel une personne se ressent comme pauvre.

Cependant le baromètre souligne que ce seuil varie fortement selon le profil du ménage.

Seuil de pauvreté subjectif 

  • selon la région : 1 295 € en province (- 93€/2024) et 1 404 € en Ile de France (- 53 €) ;
  • selon les revenus : 1 229€ (- 45 €) pour ceux dont le revenu mensuel net est inférieur à 1 400 € mais 1 374 € (- 83 €) selon ceux dont le revenu mensuel net est supérieur ou égal à 4 000 €

À lire aussi sur notre site

En vidéo

Outils de gestion du budgetEn vidéoDans l’univers des Influenceurs – ou plutôt Influenceuses – beaucoup vous recommanderont la méthode des...

La pauvreté au quotidien

Faire face à la précarité, c’est devoir faire des choix dans sa ve courante.

Pauvreté : arbitrage de consommation

À la question : « Rencontrez-vous des difficultés financières pour faire chacune des choses suivantes », les Français répondent « Oui » à :

  • 49 % pour partir en vacances au moins une fois par an (48 % en 2024)
  • 39 % pour payer ses dépenses d’énergie (39 % en 2024)
  • 43 % pour payer certains actes médicaux peu remboursés par la sécurité sociale (45 % en 2024)
  • 34 % pour régler ses frais de transport (39 % en 2024)
  • Et 28 % pour consommer une alimentation saine 3 fois par jour (38 % en 2024).

Les Français voient une légère amélioration mais la situation reste préoccupante

 En 2025, la situation financière des Français s’est légèrement améliorée mais le sentiment de précarité reste largement diffus :

  • 20 % déclarent que « leur situation financière est précaire » (24 % en 2024), mais « le risque de se retrouver en situation de précarité » est en nette baisse (34 % en 2025 contre 40 % en 2024),
  • 77 % déclarent que « ce sont leurs revenus insuffisants qui expliquent leur précarité » (72 % en 2024), mais pour 70 %, leurs revenus professionnels leur permettent de faire face à leurs dépenses (62 % en 2024),
  • 15 % vivent à découvert (16 % en 2024),
  • 52 % mettent de l’argent de côté (dont 5 % « arrivent à mettre beaucoup d’argent de côté » et 48 % « arrivent à mettre un peu d’argent de côté »,,
  • 33 % « arrivent juste à boucler leur budget » (35 % en 2024),
  • 8 % ne « peuvent pas boucler leur budget sans être à découvert » (10 % en 2024),
  • Les Français sont confrontés à la précarité dans leur vie quotidienne : 9 % dans leur famille (15 % en 2024), 15 % sur leur lieu de travail 20 %), et 19 % dans leur quartier (22 %),
  • Enfin 5 % déclarent qu’« ils s’en sortent de plus en plus difficilement et craignent de basculer dans la précarité » .

“Sur le terrain, les bénévoles voient les effets de cette précarisation. À Clermont-Ferrand, par exemple, les demandes d’aide ont connu une augmentation considérable, de l’ordre de 30 % entre 2023 et 2024”. Une bénévole du Secours Populaire.

Jeunes précaires : des conditions de vie inquiétantes

L’étude réalise également un focus sur les jeunes (18-34 ans) : leurs conditions de vie sont plus dures et plus précaires que celles de leurs aînés.

Ils sont 48 % à rencontrer des difficultés pour se procurer une alimentation saine et équilibrée. Le Secours Populaire souligne que 40 fédérations département apportent une aide aux jeunes. Et 60 % des étudiants sont contraints de travailler au cours de leur cursus afin de subvenir à leurs besoins.

Le pessimisme est présent, pour aujourd’hui et les générations futures

Le baromètre constate que les Français ont le sentiment d’une dégradation dans l’accès à l’emploi (pour 59 %), à la santé (pour 50 %), au logement (46 %) et aux vacances (45 %).

Et pour eux, cette dégradation va être encore plus forte pour les générations futures : c’est vrai pour un emploi stable (73 %), pour un service de santé (70 %) et pour un logement décent (64 %).

Au total, le risque que leurs enfants connaissent une situation de pauvreté est très élevée pour près de 60 % des Français.

À lire aussi sur notre site

Les aides au logement de la CAFIl existe trois types d’aides au logement : APL (aide personnalisée au logement), ALF (allocation...

*Le baromètre de la pauvreté et de la précarité a été mené auprès de 1000 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Elles ont été interrogées par téléphone les 26 au 28 mai 2025