Les taux des crédits immobiliers sont repartis à la hausse en mai
En mai, le taux moyen des crédits du secteur concurrentiel (hors assurance et coût des sûretés) s’est établi à 3,11 % (dont 3,04 % pour l’accession dans le neuf et 3,11 % pour l’accession dans l’ancien), contre respectivement 3,08 % en avril et 3,09 % en mars.
Après une forte baisse de 22 points de base au premier trimestre 2025, portée par la reprise de l’offre bancaire, la baisse des taux de la Banque centrale européenne et du coût des ressources de l’épargne des particuliers, « les trois produits phares (taux à 15 ans 20 ans et 25 ans) ont entamé leurs remontées » selon Crédit Logement, dans un contexte de ralentissement des intentions d’achats par les particuliers et de fortes inquiétudes sur la situation politique nationale et géopolitique internationale.
La durée moyenne des crédits recule
Même si la durée moyenne des crédits reste élevée, celle-ci recule légèrement à 248 mois, soit un peu plus de 20 ans, contre 249 mois en avril. Cela témoigne de la prudence financière des ménages et de la remontée des coûts des opérations financées par les ménages, tandis que de leur côté, les établissements bancaires s’efforcent de compenser pour les ménages la reprise de la hausse des taux par la préservation d’une durée élevée de crédit. Mais parallèlement, les prêts d’une durée supérieure à 20 ans augmentent : ils représentent 68,3 % en 2025 contre 65,5 % en 2024.
La production de crédits repart également
La reprise de la production entamée début 2025 se poursuit, mais par rapport à une année référence 2024 marquée par un effondrement de la production, conséquence des dispositions restrictives recommandées par le Haut Conseil de Stabilité Financière début 2022 dans les conditions d’octroi des prêts. Le HCSF a en effet demandé aux banques de respecter deux critères prudentiels : limiter la durée des crédit à 25 années et limiter le taux d’effort des ménages à 35 %. Les comparaisons doivent donc être prudentes. « L’activité constatée durant les 5 premiers mois de 2025 reste très inférieure à son niveau moyen des années 2016 à 2019 : – 32 % pour le nombre de prêts accordés et – 41 % pour la production de crédits », observe Crédit Logement.
Néanmoins, le rythme de progression de l’activité reste rapide : en niveau trimestriel glissant : + 44,4 % en mai 2025 avec pour la production de crédits et + 58,1 % pour le nombre de prêts accordés, et sur un an, la production de crédits a augmenté de 36,4 % en mai 2025 (contre – 34,3 % en mai 2024). En niveau annuel glissant, le nombre de prêts accordés a été de + 50,5 % en mai 2025 (contre – 24, % en mai 2024).
Un marché du neuf dynamique
Portés par la remontée des taux d’apport personnel des ménages candidats à l’accession dans le neuf, tirant la demande auprès des constructeurs de maisons individuelles, et un « effet PTZ », selon l’Observatoire, le marché du neuf a nettement repris des couleurs, après une année 2024 morose tandis que les transformations du financement du neuf (relèvement des apports) a contribué à redresser la solvabilité de la demande.
En termes de production de crédits, après les rebonds du premier trimestre, les chiffres de mai confirment le « regain de dynamisme » : en niveau annuel glissant, + 39 % en mai (contre 33,2 % en mai 2024). Et le nombre de prêt accordés a progressé de + 60,9 %.
Un marché de l’ancien à la peine pour les primoaccédants
Sur ce marché, les intentions d’achat peinent à se concrétiser, alors même que la hausse des prix a été générale sur l’ensemble du territoire. Le coût des opérations est ainsi en hausse début 2025 de + 2,7 % ainsi que le coût relatif à 4,5 d’années de revenus en mai 2025. Le plafonnement des taux d’effort recommandé par le HCSF a par ailleurs en partie conduit à l’éviction des ménages peu dotés en apport personnel, la plupart étant des candidats primo-accédants.
« L’activité constatée durant les 5 premiers mois de 2025 reste très inférieure à son niveau moyen des années 2016 à 2019 : – 33 % pour le nombre de prêts accordés et – 32 % pour la production de crédits », conclut l’Observatoire.