Dans son œuvre, Antonin mène une réflexion sur les problématiques des dépenses publiques, et aborde des enjeux sociaux, territoriaux, régaliens, écologiques et économiques, permettant d’acquérir une vue d’ensemble du thème, données et graphiques à l’appui.
Dans les épisodes précédents, nous avons traité des thèmes d’enjeux sociaux fondamentaux :
- Les défis du système de santé en France
- Vieillissement et migration, un équilibre menacé
- L’éducation, un investissement sacrifié ?
- La crise du logement, une pénurie chronique
- Le chômage, un mal français structurel
Cette semaine, Antonin traite le sujet de la précarité et des aides sociales.
L’augmentation des inégalités et la précarisation des ménages ont entraîné une demande croissante d’aides sociales.
En 2022, 14,4 % des Français vivaient sous le seuil de pauvreté, un chiffre en hausse depuis les années 2000. Cette pauvreté ne concerne plus uniquement les sans emploi : près de 2 millions de travailleurs sont pauvres, c’est-à-dire qu’ils occupent un emploi tout en restant sous ce seuil.
Face à une inflation galopante et à la stagnation des salaires, les aides sociales sont devenues un rempart essentiel : elles représentent 38 % du revenu des ménages pauvres et permettent d’atténuer les effets des crises économiques. Mais leur efficacité reste limitée. En 2022, les dépenses de minima sociaux se sont élevées à 30,6 milliards d’euros, soit 1,2 % du PIB, couvrant 6,9 millions de personnes (allocataires et ayants droit).
L’accès au logement est une autre ligne de fracture. 5,87 millions de foyers bénéficiaient d’aides au logement en 2023, un chiffre en recul après une baisse brutale de 8,9 % en 2021 due à une réforme du mode de calcul des aides.
Malgré tout, les ménages modestes consacrent toujours 38 % de leurs revenus à leur logement, et ce chiffre monte à 46 % pour les locataires du secteur privé en 2022.
Le fonds d’aide aux jeunes (FAJ), censé soutenir les 18-25 ans en difficulté, a aidé 56 7000 jeunes en 2022, avec un montant moyen de 29 euros par an. Une somme dérisoire face aux réalités de la précarité, alors même que 58 % des aides versées concernaient simplement l’alimentation.
Si les dispositifs de redistribution atténuent la pauvreté, ils ne suffisent pas à compenser les inégalités structurelles. La dépendance aux aides sociales est en hausse, sans que des solutions durables ne soient mises en place.
Merci encore à Antonin Batteur pour cette œuvre !
La semaine prochaine, Antonin se consacrera à la fiscalité.
Vous pouvez télécharger l’intégralité de l’essai en pdf et nous continuons à vous proposer chaque semaine les meilleurs extraits de son analyse.