Le traitement des enjeux économiques et les partis pris de l’essai reflète la pensée de l’auteur, et non celle de La Finance Pour Tous, qui joue le rôle de relais d’un travail riche et densément documenté.
Pour le budget 2026, le Gouvernement entend ramener le déficit à 4,7 % du PIB, afin d’amorcer une réduction pérenne, et d’atteindre moins de 3 % en 2029.
Enjeux des dépenses publiques : recettes en baisse, dépenses en hausse… une équation impossible ?
En 2025, les recettes prévisionnelles de l’État sont estimées à 545 milliards d’euros, réparties entre les recettes nettes du budget général (317 milliards d’euros) et celles provenant des budgets annexes et comptes spéciaux (228 milliards d’euros).
Les recettes du budget général se répartissent ainsi :
- 28 % de TVA
- 24 % d’impôt sur le revenu
- 22 % d’autres contributions fiscales
- 15 % d’impôt sur les sociétés
- 11 % de fonds, TICPE et d’autres recettes non fiscales
En face, les dépenses prévisionnelles de l’État atteignent 686 milliards d’euros, dont 457 milliards pour le budget général.
Le reste provient des comptes spéciaux et des budgets annexes, dont 69 milliards dédiés aux pensions. Le déficit, bien que légèrement réduit, reste massif avec -141 milliards d’euros, contre -156,3 milliards en 2024 et -173,3 milliards en 2023. Si l’on intègre les comptes de concours financiers (149 milliards d’euros), notamment les avances aux collectivités territoriales qui représentent 16 % du budget global, les dépenses totales atteignent 844 milliards d’euros.
Les principales dépenses du budget général sont les suivantes :
- Remboursements et dégrèvements : 17,6 % (+5,28 % vs N-1),
- Défense : 11,1 % (+27,46 %),
- Enseignement scolaire : 10,5 % (+1,75 %),
- Engagements financiers de l’État (charge de la dette) : 6,6 % (+3,29 %),
- Recherche et enseignement supérieur : 3,7 % (-3,23 %),
- Solidarité, insertion et égalité des chances : 3,6 % (-2,27 %),
- Sécurité : 3,1 % (+2,66 %),
- Cohésion des territoires : 2,8 % (+15,93 %),
- Écologie : 2,7 % (-5,15 %),
- Emploi et administration des ministères : 2,4 % (-15,66 %),
- Justice : 1,4 % (-16,68 %).
Derrière ces chiffres, une réallocation des ressources publiques qui traduit un changement de cap. La Défense passe désormais devant l’Enseignement scolaire, un glissement significatif qui reflète une nouvelle hiérarchie des priorités budgétaires. Pendant ce temps, la Recherche, l’Écologie, l’Emploi et la Justice voient leurs financements diminuer, au profit d’une hausse des moyens consacrés à la Sécurité et à la Cohésion des territoires.
Mais si l’État choisit où allouer ses dépenses, il peine toujours autant à stabiliser ses recettes. Les remboursements et dégrèvements s’imposent désormais comme le premier poste de dépense de l’État, devant certaines missions pourtant essentielles. Derrière cette ligne comptable se cachent les restitutions de crédits d’impôt, les exonérations fiscales et les remboursements de TVA, autant de dispositifs conçus pour stimuler l’activité économique et renforcer l’attractivité du pays.
Sauf que le pari ne semble pas tenir ses promesses. Ces allègements fiscaux massifs rognent les recettes publiques, sans pour autant enrayer la dynamique de hausse des dépenses. Résultat : un déficit qui se creuse, une dette qui gonfle, et une économie qui peine toujours autant à retrouver un véritable élan. Ajoutées aux chocs économiques successifs COVID-19, flambée des prix de l’énergie, inflation ces politiques ont fragilisé encore davantage l’équilibre budgétaire, éloignant toujours plus la perspective d’un assainissement durable des finances publiques
Merci encore à Antonin Batteur pour cette réflexion qui nous permet aussi de comprendre l’actualité.
La semaine prochaine, nous diffuserons le dernier extrait de la brillante production sur les dépenses publiques en traitant du déficit.
Vous pouvez télécharger l’intégralité de l’essai en pdf et nous continuons à vous proposer chaque semaine les meilleurs extraits de son analyse.