Les Français ont de moins en moins recours au crédit

la finance pour tous

En 2022, le taux de détention de crédits par les ménages (immobilier et à la consommation) poursuit son recul, surtout pour le crédit à la consommation. Pour 2023, les intentions de souscription sont également orientées à la baisse, notamment pour le prêt immobilier.

L’Association Française des Sociétés Financières (ASF) et la Fédération Bancaire Française (FBF), tous deux partenaires de La finance pour tous, ont publié le 14 février 2023 la 35ème édition de l’Observatoire des Crédits aux Ménages (OCM).

Cette édition de l’OCM met en avant trois évolutions :

  • un net recul de la détention de crédit en 2022, surtout pour le crédit à la consommation,
  • une dégradation de l’appréciation des ménages sur leur situation financière,
  • et une baisse des intentions de souscription, surtout pour le crédit immobilier, en 2023.

Net recul du taux de détention de crédit en 2022

En 2022, le taux de détention des crédits par les ménages a poursuivi sa baisse pour s’établir à 43,4 %, soit le niveau le plus bas depuis 1989. Il était de 45,2% en 2021 et de 46,5% en 2020. Cette poursuite de la baisse du taux de détention de crédit touche à la fois le crédit immobilier et le crédit à la consommation.

taux de détention de crédit

Pour les crédits immobiliers, le taux de détention recule à 30,1% contre 30,6 % en 2021 et 31,4 % en 2020, soit un niveau comparable à celui des années 2014-2017.

Pour les crédits à la consommation, le recul est encore plus prononcé, puisque le taux de détention passe de 24% en 2021 à 21,8% en 2022, soit la 5e année de baisse consécutive. C’est le niveau le plus bas constaté depuis 1989.

Dégradation de l’appréciation des ménages sur leur situation financière

En 2022, 46,7% des ménages endettés considéraient que leur situation financière s’est dégradée, pour la seconde année consécutive, contre 38,3 % en 2021 et 32,6 % en 2020.

Pour ces familles, la dégradation de leur situation financière provient de la perte de pouvoir d’achat et d’une reprise forte de l’inflation, constat partagé par les ménages non endettés.

Cependant, plus de 85 % des Français endettés estiment que leurs charges de remboursement sont supportables, même si ces ménages considéraient encore que ces charges restent élevées (pour 35,1 % des personnes détenant des crédits) tandis que la part des ménages estimant leurs charges trop ou beaucoup trop élevées (12,7 % en 2022) a « rarement été aussi faible depuis la fin des années 80 ».

Pour 2023, baisse des intentions de souscription de crédit

La dégradation de la situation financière des ménages en 2022 conduit pour 2023 à un recul de leurs intentions de souscription à de nouveaux crédits immobiliers ou à la consommation.

intentions de souscription de crédit

Ce recul est particulièrement marqué pour le crédit immobilier puisque seulement 3,9 % des ménages ont l’intention d’en souscrire un en 2023. C’est un des chiffres les plus bas atteints depuis ces 25 dernières années, et loin, selon l’Observatoire, de la moyenne de longue période qui est de 4,8 %.

La hausse constatée sur les taux des prêts immobilier provoque une augmentation du coût et des possibilité d’emprunt pour de nombreux ménages.

Ce recul du crédit se constate aussi dans les intentions des ménages à souscrire au moins un prêt à la consommation en 2023 : seulement 3,6 % des ménages en ont l’intention, contre 3,9 % l’an passé.

(*) Enquête conduite en novembre 2022 par voie postale auprès d’un échantillon de 13 000 ménages issus du panel « consommateurs » de Kantar. 8988 ont répondu (69,1%).