Introduction en bourse

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Une introduction en Bourse (ou IPO pour Initial Public Offering) est une opération financière qui consiste à mettre en vente des titres d’une société sur un marché boursier.

Introduction en bourse

Elle permet aux entreprises de grande ou de petite taille d’ouvrir leur capital à de nouveaux investisseurs (institutionnels, individuels ou salariés) pour financer leurs projets, accélérer leur croissance ou encore développer leur notoriété.

Pourquoi s’introduire en Bourse ?

Une introduction en Bourse est une opération financière destinée à lever des fonds sur un marché boursier. Selon le profil et les objectifs de la société, trois situations peuvent se présenter :

  • L’entreprise souhaite réaliser de nouveaux investissements sans faire appel à ses actionnaires actuels ou à ses banquiers.

  • L’entreprise désire réduire son endettement. Pour rappel, une levée de fonds ne correspond pas à un emprunt en comptabilité. Elle est inscrite dans le bilan au niveau des capitaux propres de l’entreprise et non pas dans les dettes. Aussi, plutôt que de souscrire un crédit, l’introduction en Bourse peut se révéler avantageuse pour toute société qui souhaite maintenir voire réduire son endettement.

Dans ces deux premiers cas, l’entreprise émettra de nouveaux titres sur le marché (actions, souvent assorties d’un droit préférentiel de souscription, obligations convertibles, etc.) afin d’augmenter sa capacité de financement. Il s’agit d’une introduction par augmentation de capital.

  • L’entreprise peut décider d’ouvrir son capital afin de d’y faire entrer de nouveaux investisseurs. Dans ce cas, elle permet à ses actionnaires actuels de sortir en tout ou partie de la société ; c’est souvent une exigence des fonds de capital risque qui, ayant accompagné une entreprise pendant ses premières années, souhaite récupérer ses fonds avec si possible une forte plus-value.

Dans ce dernier cas, l’entreprise n’émet pas de nouvelles actions (ou d’autres titres). Ce n’est donc pas une introduction par augmentation du capital mais par cession de titres.

Une introduction en Bourse permet également de renforcer la crédibilité de l’entreprise vis-à-vis des nombreux intermédiaires avec lesquels elle assure le développement de son activité (fournisseurs, clients, banques, etc.). Par exemple, il n’est pas rare qu’une entreprise emprunte à des taux plus bas suite à l’opération.

Tous ces facteurs contribuent in fine à la croissance interne de l’entreprise, en y développant de nouveaux métiers par exemple, et à sa croissance externe (ouverture à de nouveaux marchés, rencontre de nouveaux partenaires commerciaux, etc.).

Comment s’introduire en Bourse ?

Pour s’introduire en Bourse, plusieurs procédures sont possibles. Le prestataire de services d’investissements (PSI) en charge de l’introduction fait en sorte que cette procédure réponde au mieux aux caractéristiques de l’entreprise et à l’état du marché. 

Les titres peuvent être proposés à la fois aux investisseurs institutionnels, aux investisseurs individuels (des particuliers) et aux salariés de l’entreprise à l’origine de l’opération.

En France, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) autorise une procédure d’introduction en Bourse lorsqu’au moins 10 % des titres sont destinés aux investisseurs particuliers.

L’offre à prix ouvert (OPO)

C’est la procédure la plus utilisée. L’entreprise souhaitant s’introduire en Bourse définit dans un premier temps un établissement financier qui sera chargé de constituer un « syndicat bancaire ». Chaque membre de ce syndicat doit assurer le placement d’une certaine quantité de titres auprès d’investisseurs institutionnels. C’est la procédure dite de « placement garanti ». Elle est généralement associée à une OPO.

Parallèlement, les titres sont proposés en Bourse aux investisseurs individuels dans une fourchette de prix déterminée à l’avance. Le prix d’acquisition et la quantité des titres à livrer seront définis une fois l’ensemble des ordres reçus.

Un investisseur souhaite acquérir des actions d’une entreprise X qui s’introduit en Bourse via une OPO. La fourchette de prix étant comprise entre 25 € et 30 €, il propose d’acheter 100 titres pour 28 €. Une fois l’ensemble des ordres reçus, le prix de l’action est fixé à 27 € et le taux de service (la quantité de titres à livrer) est égal à 60 %. Ainsi, notre investisseur obtient 60 actions de l’entreprise X à 27 €.

L’offre à prix ferme (OPF)

Dans ce cas, l’entreprise et l’intermédiaire financier définissent préalablement le nombre de titres mis en circulation sur le marché et leur prix de vente. Chaque ordre étant passé au même prix, la quantité de titres à livrer est ensuite déterminée en fonction de la quantité des ordres reçus, d’un côté, des investisseurs particuliers (premier groupe d’ordres) et de l’autre, des investisseurs institutionnels (second groupe d’ordres). En règle générale, ce sont les investisseurs institutionnels les moins bien servis car les ordres des particuliers sont mieux traités dans le cas d’une OPF.

L’offre à prix minimal (OPM)

Cette procédure d’introduction se rapproche du fonctionnement d’une vente aux enchères. Les titres sont mis en vente à un prix minimal. Seuls les ordres à cours limité sont acceptés, c’est à dire les ordres respectant la limite de prix minimal. Des tranches de prix sont ensuite déterminées en fonction des ordres reçus. La quantité des titres à livrer est définie en fonction du nombre d’ordres reçu pour chaque tranche de prix.

La cotation directe

C’est la procédure la moins utilisée. Selon cette dernière option, le nombre de titres émis sur le marché et leur prix d’achat minimal sont déterminés à l’avance. Les investisseurs sont autorisés à passer des ordres à cours limité ou « au marché », prioritaires sur tous les autres types d’ordre et exécutés au maximum des quantités demandées sans contrôle de prix.

Une fois l’ensemble des ordres reçus, deux conditions doivent être remplies pour que la procédure d’introduction en Bourse soit validée. D’une part, le premier cours coté du titre ne doit pas excéder un certain pourcentage du prix d’achat minimal. D’autre part, chaque investisseur doit obligatoirement recevoir une quantité minimum de titres.

Les introductions en Bourse ne sont pas systématiquement rentables pour les investisseurs même si elles présagent de bonnes perspectives de croissance pour les entreprises.

De fait, il existe toujours  un risque que la valeur du titre ait été surestimée dès le départ et qu’une fois sur le marché, son cours baisse significativement. De même, une forte valeur d’émission (montant des capitaux levés) n’entraine pas nécessairement la réalisation de bonnes performances, du moins dans les premiers mois de sa cotation.

Performance des actions des 5 plus grosses IPO européennes

Avant d’investir, renseignez-vous sur l’entreprise, ses objectifs, ses perspectives de croissance, ses performances passées. Toutes ces informations sont présentes dans le prospectus de l’AMF, obligatoire avant chaque IPO. 

Les conséquences d’une introduction en Bourse

Une opération d’introduction en Bourse présente des avantages mais induit également un certain nombre de contraintes.

Une fois cotée en Bourse, l’entreprise doit transmettre régulièrement à ses investisseurs (actuels et potentiels) un certain nombre d’informations sur sa situation financière (bilan, compte de résultat, etc.). Cette communication financière peut être réalisée au sein de la société ou par une agence de communication spécialisée. Dans tous les cas, le coût pour l’entreprise n’est pas négligeable.

Par ailleurs, toute entreprise cotée s’expose au risque de marché et donc aux fluctuations des cours boursiers, à la hausse comme à la baisse… ce qui n’est pas sans conséquences pour l’entreprise.

Enfin, une introduction en Bourse n’est pas gratuite. En effet, elle fait intervenir un certain nombre d’intermédiaires (sociétés de conseils juridiques, agences de marketing et de communication, audit financier, société boursière, etc.) qu’il faut rémunérer. Le coût de l’IPO dépend notamment de la taille de l’entreprise et du marché choisi mais on estime qu’il représente au total environ 5 % à 7 % des montants levés. Ainsi, une entreprise souhaitant lever 10 millions d’euros devra débourser entre 500 000 € et 700 000 € pour s’introduire en Bourse.

A ce coût, il faut ajouter la rémunération de la société de bourse ayant mis en circulation les titres (entre 30 000 € et 35 000 € par an pour Euronext Growth par exemple) et celle de l’agence assurant la communication financière de l’entreprise (entre 60 000 € et 150 000 € par an).

    73 commentaires sur “Introduction en bourse”
    1. Bonjour et merci pour votre expertise,

      Pour approfondir ou pour les professionnels, avez vous une plateforme de formation en ligne ou une récommandation à nous faire pour une brève formation continue au sujet des IPO (en France de préférence)?

      Merci infiment.

      1. Bonjour,
        Il existe de nombreuses formations en ligne. Notre objectif de neutralité nous empêche, toutefois, d’en promouvoir une au détriment d’autres. Nous vous conseillons de vous tourner, dans un premier temps, vers la documentation mise à disposition gratuitement par Euronext pour parfaire vos connaissances sur les introductions en bourse :
        – tout d’abord, la série de vidéos « Going Public with Euronext : What is an IPO ? », disponible à l’adresse suivante : https://www.youtube.com/watch?v=_wsv1Ub6FJ4&list=PLzeQWUzxm5D3s91l5xHZRutRCUQS6n7nd
        – ensuite, le guide « IPO Guide » préparé par Euronext, disponible à l’adresse suivante : https://euronext.microsoftcrmportals.com/ipoguide/
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

      1. Bonjour !

        Un grand merci pour votre message qui nous va droit au coeur !
        Nous vous souhaitons une excellente année 2023 🙂
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    2. salut à vous et merci pour votre travail remarquable.
      Je suis en train de mettre en place une entreprise et je veux faire une levée des fonds par exemple par vendre des actions. maintenant la somme que je veux c’est 100 millions fcfa et je veux vendre une action a 25000 fcfa. je veux savoir comment calculer les dividendes que je dois aux actionnaires à l’évaluation et le nombre de pourcentage du capital que je dois les actionnaires.
      Merci

      1. Bonjour,
        Le montant des dividendes distribués est décidé par l’Assemblée générale, en fonction notamment des résultats de l’entreprise. Par ailleurs, le pourcentage du capital dépend, du montant du capital avant l’introduction en bourse. Par exemple, si le montant du capital de l’entreprise double à l’occasion de la levée de fonds, alors les nouveaux actionnaires seront détenteurs de 50 % du capital de l’entreprise.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    3. bonjour, Merci pour votre travail.
      situation :
      deux dirigeants possedent a eux deux 100% des actions d’une SA a hauteur de 60 et 40. une introduction en bourse par augmentation du capital reduit donc telle leurs pourcentages d’actions ?
      est il possible de mettre 50% ou plus d’action sur le marché ?
      les actionnaires ont ils une place a la gouvernance de lentreprise, dautant s’ils representent 50% de lentreprise ?
      un trader est il limité sur le pourcentage/nombre d’action qu’il peut acheter ?

      1. Bonjour,
        Une introduction en bourse vise, entre autres, à attirer de nouveaux investisseurs. Il est donc impossible qu’un actionnaire unique (ou deux actionnaires) conserve 100 % du capital d’une entreprise lors de son entrée en bourse. La taille du « flottant », c’est-à-dire la partie du capital d’une société cotée en bourse qui peut effectivement être échangée sur un marché, est généralement déterminée par l’entreprise introduite, qui tient par ailleurs compte de la réglementation de la place boursière visée (celle-ci peut exiger une part minimum du capital admise aux négociations). Chaque actionnaire participe ensuite, en fonction de la part de capital détenu, à la vie et à la gestion de l’entreprise, notamment lors des votes en Assemblée générale. Enfin, il n’existe, a priori, pas de limite à l’achat de ce capital flottant : il faudra simplement, pour le trader, trouver des investisseurs disposés à vendre leurs titres. Attention, toutefois, au fur et à mesure des achats, le prix de l’action grimpera : une telle opération serait donc extrêmement coûteuse et risquée !
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    4. Bonjour,
      je possède des actions non cotées, si introduction future en bourse, je garde le même nombres d’actions ? (ou le nombre d’actions est revu par rapport au prix de l’IPO ?)
      exemple : j’ai 500 actions à 1€, si IPO sur un prix de 2€, j’ai donc 500 actions à 2€ ?
      le prix de l’IPO doit être en corrélation à la valeur des actions non cotées ?

      1. Bonjour,
        Lors d’une introduction en bourse, l’entreprise peut décider de procéder à une augmentation de capital. Si vous y participez, le nombre d’actions que vous détenez sera modifié. En l’absence de modification de la structure du capital, votre nombre d’actions restera inchangé à l’occasion de l’introduction en bourse. Par ailleurs, le cours d’introduction est décidé en fonction de plusieurs déterminants : estimation de la valeur de l’entreprise, anticipation de la demande pour les titres de la société, climat boursier au moment de l’introduction, etc. Le cours d’introduction peut ainsi différer sensiblement de la valeur des actions non cotées, ces dernières étant de toute façon difficiles à évaluer en l’absence d’un marché de négociations actif.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

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