La France, second exportateur mondial d’armement
La France se hisse au rang de deuxième plus grand exportateur d’armes sur la période 2020-2024, captant 9,6 % des transferts mondiaux (en valeur). Ses exportations ont été livrées à 65 États, principalement en Asie et Océanie (35 %) et au Moyen-Orient (28 %). L’Inde est de loin le premier client, représentant 28 % des exportations françaises, suivie par le Qatar (9,7 %) et la Grèce (8,3 %).
La France a su notamment profiter de l’effondrement des exportations russes, en baisse de 64 % en 2020-2024 par rapport à la période 2015-2019. Elle fait à présent face à de nouveaux exportateurs sérieux, comme l’Italie (notamment pour les navires) et la Corée du Sud (pour l’artillerie et les chars).
La croissance des exportations françaises est largement portée par le succès de l’avion de combat Rafale. Le nombre de Rafale livrés à l’export est passé de 23 sur la période 2014-2018 à 94 sur la période 2019-2023, représentant près d’un tiers des exportations d’armement françaises sur cette dernière période. Ce succès est cependant concentré hors d’Europe, où la concurrence américaine avec les F-16 et F-35 reste prédominante. Outre le secteur aéronautique, la France a également vu ses exportations de navires militaires progresser de 14 % entre les deux périodes.
Cependant, d’autres produits français phares portent les exportations : les sous-marin de Naval Group, de classe Barracuda et Scorpène, ont notamment été commandés par l’Indonésie et par les Pays-Bas. Le canon CAESAR, conçu par KNDS France, est utilisé dans une quinzaine de pays : résultat en partie de son engagement réussi en Ukraine.
Le tissu industriel de l’armement français
Le succès à l’export de l’industrie française repose sur une Base Industrielle et Technologique de Défense (BITD) solidement ancrée dans le territoire national. Elle est structurée autour de neuf grands groupes maîtres d’œuvre (MOI) d’envergure mondiale, qui s’appuient sur un réseau dense de plusieurs milliers de sous-traitants, PME et ETI innovantes.
La BITD représente environ 210 000 emplois directs et indirects, soit un poids comparable à celui du secteur de la production automobile. Ces emplois, souvent très qualifiés et peu délocalisables, sont répartis sur l’ensemble du territoire et jouent un rôle structurant dans de nombreux bassins d’emploi départementaux, que ce soit en Île-de-France, en Nouvelle-Aquitaine (aéronautique), en Bretagne et Provence-Alpes-Côte d’Azur (naval) ou encore dans le Centre-Val de Loire (missiles).
La montée en puissance de l’industrie de l’armement française est le fruit d’une conjonction de facteurs : un contexte international de réarmement, le succès commercial de plateformes majeures comme le Rafale, et un tissu industriel national dense et innovant. Cette dynamique positionne la France comme un acteur central sur l’échiquier mondial de la défense.
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