À combien s’élève le salaire moyen en France en 2022 ?

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Les salariés du secteur privé ont, en moyenne, touché 2 630 euros nets par mois en France en 2022. Si les salaires ont progressé au cours de l’année précédente, cette augmentation a été inférieure à l’inflation. Le pouvoir d’achat des salaires a donc reculé en France.

Distribution des salaires en France

L’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a publié, mercredi 8 novembre, une étude relative à la distribution des salaires en France. Selon celle-ci, le salaire mensuel moyen en 2022 s’est élevé à 2 630 euros nets de cotisations et contributions sociales.

Salaires en France : champ de l’étude de l’INSEE

L’étude citée ici porte sur l’ensemble des salariés de droit privé, y compris ceux travaillant dans des entreprises publiques. Seuls les salariés de la fonction publique en sont donc exclus. Ces données sont collectées par l’INSEE à partir des déclarations administratives des employeurs.

Par ailleurs, toutes les données de salaires de cette étude sont exprimées en équivalent temps plein (EQTP). Comme le note l’INSEE, un salaire en équivalent temps plein est « un salaire converti à un temps plein pendant toute l’année, quel que soit le volume de travail effectif ». Ce traitement statistique permet de comparer entre eux des salaires générés par des durées de travail différentes.

Cette moyenne ne renseigne, toutefois, que peu sur la distribution des salaires en France. Pour pallier cela, il est utile de s’intéresser aux différents déciles de cette distribution.

Déciles de la distribution des salaires mensuels nets en France

Commençons par la médiane (soit le 5e décile) : elle divise la population statistique en deux parts égales. En 2022, le salaire médian était de 2 091 euros nets. Cela signifie que 50 % des salariés gagnent plus et 50 % gagnent moins.

Il est également utile de s’intéresser aux extrêmes de la distribution.

Le 1er décile est de 1 436 euros : cela signifie que 10 % des salariés touchent moins de 1 436 euros nets par mois.

Le 9e décile atteint, quant à lui, 4 162 euros : autrement dit, les 10 % des salariés les mieux lotis gagnent plus de 4 162 euros nets par mois.

Le rapport interdécile, calculé en divisant le 9e décile par le 1er, est de 2,9. Cette mesure des inégalités est stable par rapport à 2021.

Recul du pouvoir d’achat des salaires

Un autre enseignement de l’étude de l’INSEE est la baisse du pouvoir d’achat des salaires. Le salaire net moyen a, en effet, baissé de 1 % en euros constants, c’est-à-dire après avoir éliminé l’effet de l’inflation. Autrement dit, les salaires ont progressé en 2022 mais moins fortement que les prix.

Évolution des salaires mensuels nets en euros constants

Cette baisse de pouvoir d’achat des salaires est davantage marquée dans le haut de la distribution.

Le 1er décile en euros constants recule de 0,1 %, contre une baisse de 1,4 % pour le 9e décile. Cela s’explique notamment par le mécanisme d’indexation du SMIC sur l’inflation. Celui-ci protège, dans une certaine mesure, les salariés les mieux bien rémunérés contre l’augmentation des prix.

L’écart de salaires entre les hommes et les femmes

En 2022, le salaire des femmes est inférieur de 14,1 % en moyenne à celui des hommes.

L’écart s’est sensiblement réduit par rapport à 2017, où ce chiffre était de 16,6 % ! De nombreux facteurs permettent d’expliquer cet écart.

Le plus important est lié aux différences d’emploi. Les femmes sont en effet sous-représentées dans les emplois les mieux rémunérés et sur-représentées dans les emplois du bas de la distribution. L’INSEE note qu’à « poste comparable, c’est-à-dire à profession identique exercée au sein d’un même établissement », l’écart de salaires entre les hommes et les femmes est de 4 %. Ce pourcentage demeure inexpliqué et peut renvoyer à de nombreuses causes : différences d’ancienneté, discrimination, etc.