Les financements en faveur du climat en France

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L’Institut de l’Economie pour le Climat (Institute for Climate Economics – I4CE), « think tank » créé en juillet 2015 par la Caisse des Dépôts et Consignations et l’Agence Française de Développement, est spécialisé dans l’expertise et l’analyse des questions économiques liées aux politiques climat-énergie en France, en Europe et dans le monde.

A travers son étude « Panorama des financements climat en France », l’I4CE a recensé les dépenses d’investissement en faveur du climat en France et a analysé la manière dont ces dépenses sont financées.

Il en ressort qu’en 2017, 41 milliards d’euros ont été investis en faveur du climat en France, essentiellement par les ménages pour améliorer l’efficacité énergétique de leurs logements, et que la sphère publique a contribué à environ 50 % au financement de ces investissements.

41 milliards d’euros investis en France en faveur du climat en 2017

Entre 2011 et 2017, les investissements en faveur du climat auront ainsi progressé de 11 milliards d’euros, essentiellement du fait des constructions neuves et des infrastructures de transport.

Répartition investissements en faveur du climat

Les ménages réalisent la majeure partie des investissements en faveur du climat

Les ménages, avec 16,6 milliards d’euros investis en 2017, arrivent largement devant les entreprises (10,5 milliards), les opérateurs parapublics comme réseau ferré de France, Voies Navigables de France ou la RATP, les bailleurs sociaux les collectivités locales et territoriales et l’Etat ont réalisé 14,1 milliards d’euros d’investissements en faveur du climat en 2017.

Les investissements climat des ménages a concerné leurs logements, et en particulier l’efficacité énergétique de ceux-ci, ainsi que l’acquisition de véhicules moins polluants.

Le bâtiment est d’ailleurs le secteur qui a généré les plus importants investissements en faveur du climat en 2017, avec un total de 19,8 milliards, investis pour renforcer l’efficacité énergétique et.

Plus de la moitié des investissements en faveur du climat sont soutenus par la sphère publique

Le panorama met en évidence le fait que 49 % des financements en faveur du climat en France en 2017, soit 20 milliards d’euros, sont liés à une décision publique, sous la forme d’investissements directs des administrations et des opérateurs publics, d’aides ou subventions ou de conditions d’emprunt avantageuses.

Sur ces 49 %, 34 % ont été réalisés dans le cadre d’interventions « traditionnelles » de la sphère publique, pour lesquelles les critères « climat » ont été prises en compte dans les actions conduites. Il en va ainsi notamment du soutien au logement social, de l’accession à la propriété ou des investissements dans les infrastructures de transport.

Le solde, soit 15 % des financements en faveur du climat qui ont été soutenus par la sphère publique, correspond aux incitations d’entraînement destinées à réorienter les financements privés en faveur de la transition énergétique.

Au total, l’étude souligne que si les investissements en faveur du climat ont progressé sensiblement entre 2011 et 2017, il serait néanmoins nécessaire d’en réaliser beaucoup plus  pour atteindre les objectifs fixés par la stratégie nationale bas-carbone. Les auteurs du Panorama estiment ainsi à entre 10 et 30 milliards d’euros annuels les besoins d’investissements additionnels en faveur du climat en France. Compte tenu des marges de manœuvre restreintes des finances publiques, cela nécessiterait de favoriser une plus forte réorientation du financement privé en faveur d’une économie bas-carbone.

Comparer les investissements décrits dans le Panorama avec ceux estimés nécessaires pour mettre en œuvre le projet de Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) s’avère délicat, en raison des différences de périmètre, de méthode et de problématique entre les deux exercices.

Par exemple, en ce qui concerne la rénovation des bâtiments, en plus des 14 milliards d’euros réalisés en France et couverts par le Panorama, les auteurs estiment qu’il faudrait des investissements supplémentaires de l’ordre de 7 milliards d’euros pour atteindre les niveaux annuels moyens estimés nécessaires à court et moyen terme dans le cadre de la SNBC.

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