Qu’est-ce que le microcrédit ?
Selon le rapport annuel de l’observatoire de la microfinance, « le microcrédit est avant tout un outil de développement économique et social, en permettant aux personnes de faibles ressources porteurs d’un projet personnel, de bénéficier de prêts que leur refuse le système bancaire traditionnel ».
Le microcrédit est né dans les pays émergents. Et c’est là qu’il y est le plus répandu. Au niveau mondial, et plus particulièrement dans les pays en développement, selon le baromètre Convergences, 112 millions de personnes ont emprunté 87 milliards de dollars en 2014, soit une progression de 12,6 % en un an. Et 81 % des emprunteurs sont des femmes.
Le microcrédit personnel
Le microcrédit personnel permet à toute personne exclue des crédits bancaires classiques d’obtenir un crédit pour financer un projet personnel. Il s’agit bien d’un crédit, avec un taux d’intérêt ! L’une des conditions d’octroi est même que la personne soit en mesure de le rembourser. Essentiellement, ces crédits portent sur des projets ayant pour but ultime la réinsertion professionnelle (achat d’un véhicule permettant de se rendre à son travail par exemple). En 2015, l’encours total des prêts distribués s’élève à 192,2 millions d’€, avec un montant moyen de 2 285 € par personne (données Caisse des Dépôts et Consignation).
Ces crédits sont compris entre 300 euros et 5 000 euros, ils ont un taux d’intérêt fixe et la durée maximale de 3 ans. La personne est accompagnée dans la gestion de son budget. Ces crédits (80 % des microcrédits) peuvent bénéficier de la garantie apportée par l’Etat dans le cadre du fonds de cohésion sociale.
Le microcrédit professionnel
C’est un prêt qui permet de financer la création, le rachat ou la consolidation d’une entreprise artisanale ou commerciale. Ce programme permet à son dirigeant de créer ou de conforter son propre emploi. Certains microcrédits professionnels bénéficient de la garantie apportée par le Fonds de cohésion sociale.
177 539 programmes étaient proposés pour un montant total de 1 051 millions d’euros en 2014.
Les acteurs du microcrédit
Les réseaux bancaires agréés
Un certain nombre d’établissements bancaires sont agréés par le Fonds de Cohésion Sociale pour participer au dispositif de microcrédit. Ces établissements étudient le dossier transmis par le réseau accompagnant et prennent la décision d’octroi ou de refus du prêt selon la situation personnelle du demandeur. En cas d’octroi, ils font signer le contrat de prêt au bénéficiaire et le suivent pendant toute la durée du prêt.
L’ADIE
L’Association pour le Droit à l’Initiative Economique (ADIE) a été fondée en décembre 1988 pour aider les personnes en difficulté à créer leur propre emploi. Elle finance et accompagne des entreprises créées par des chômeurs et des allocataires du RSA. Elle offre des possibilités de financement, mais aussi un accompagnement personnalisé.
Le Fonds de cohésion sociale
Le Fonds de cohésion sociale (FCS) a été créé à l’initiative de l’Etat (loi du 18 janvier 2005). Sa gestion est confiée à la Caisse des dépôts et Consignations. Le FCS dote un certain nombre de fonds de garantie gérés par France Active, France active garantie et aussi le Secours catholique. Ce dispositif permet de garantir des prêts bancaires accordés dans le cadre du microcrédit, ce qui constitue une sécurité pour les banques. En complément, une procédure d’accompagnement des demandeurs de microcrédit est mise en place, c’est le dispositif NACRE.
Les réseaux accompagnants
En partenariat avec la Caisse des dépôts et consignations, ils font un travail de financement des projets et d’accompagnement. Sont référencés : France Active, France Initiative, Restaurants du cœur, Secours Catholique…
Internet et le microcrédit solidaire
Depuis la loi du 21 janvier 2010, tout particulier peut faire un don par internet en faveur d’un projet de microcrédit. Babyloan, en France, est la première plateforme de micro-prêts solidaires. En 2014, Babyloan a financé 4 500 projets en France (22 % du total).
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