Taux de change

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Le taux de change d’une devise (appellation d’une monnaie qui est acceptée à l’étranger) est le cours, c’est-à-dire le prix, de cette devise par rapport à une autre devise.

Sur les sites d’information financière ou les pages spécialisées des journaux, nous pouvons lire par exemple EUR/GBP=0,8250/0,8252. Le premier prix est le cours de vente de la première devise mentionnée, ici l’euro. Le second prix est le cours d’achat de la première devise.

En termes explicites, EUR/GBP=0,8250/0,8252 signifie qu’un euro (EUR) se vend à 0,8250 livre sterling (GBP) et qu’un euro s’achète pour 0,8252 livre sterling. La convention veut que ces taux de change soient exprimés avec quatre chiffres après la virgule.

Par souci de simplicité et afin d’établir un standard international qui permet de parler de toutes les devises où que l’on soit dans le monde sans barrières de langue, chaque monnaie a une abréviation en trois lettres. Souvent – mais c’est loin d’être une règle générale – les deux premières lettres indiquent le pays, et la troisième fait référence au nom de la devise. Par exemple, voici les abréviations des monnaies des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la Chine et du Japon :

USD US pour États-Unis, D pour dollar
GBP GB pour Grande-Bretagne, P pour pound (livre en français)
CNY CN pour Chine, Y pour yuan
JPY JP pour Japon, Y pour yen

À savoir : l’euro est une exception notable puisqu’elle a comme abréviation EUR.

Enfin, on ne peut pas évaluer la valeur d’une devise dans l’absolu. C’est pourquoi elle est toujours exprimée relativement à une autre monnaie par un taux de change, et en observant les variations de ce taux dans le temps. Chaque devise a donc un taux de change vis-à-vis de chacune des autres devises.On parle de taux de change bilatéral pour désigner le rapport d’échange entre deux devises et de taux de change effectif lorsque l’on considère l’ensemble des taux de change bilatéraux. Pour l’établir on pondère en général chaque taux de change bilatéral par la part du commerce international du pays réalisée dans cette devise.

Pourquoi les taux de change sont-ils importants ?

Les taux de change ont une grande importance pour l’économie d’un pays, et en particulier pour son commerce extérieur.

Par exemple, supposons que l’euro s’apprécie par rapport au dollar, c’est-à-dire que le taux de change de l’euro par rapport au dollar augmente et passe de 1€=1,35$ à 1€=1,50$ quelques mois plus tard.

S’agissant des marchandises et des services, les produits exportés par les États-Unis vers les pays de la zone Euro seront alors plus compétitifs. Exemple : 1 DVD  « made in USA » de 20$ valait dans la zone Euro 14,8€ (soit 20$/1,35$). Il vaudra 13,3€ (soit 20$/1,50$) quelques mois après. Inversement, les produits exportés à partir de la zone Euro auront un prix plus élevé en USD et seront moins compétitifs aux États-Unis par rapport aux produits locaux.

Mais, s’il n’y a pas de production nationale suffisante pour éviter d’importer plus – ce qui peut être le cas pour l’énergie ou les matières premières provenant souvent de pays émergents – cela peut être un facteur d’inflation dans le pays dont le taux de change baisse, en l’occurrence les États-Unis dans notre exemple.

Enfin, au niveau des particuliers, avec une hausse de l’euro/dollar, les touristes américains auront dans la zone euro un pouvoir d’achat en baisse, et inversement le séjour des touristes français ou allemands aux États-Unis leur reviendra moins cher. S’agissant des placements et des investissements, les actifs européens valent plus cher pour les investisseurs américains et les actifs américains valent moins cher pour les investisseurs de la zone euro : une baisse du dollar profite donc logiquement aux investissements vers les États-Unis.

Les taux de change des devises sont fixés sur le marché des changes. Chaque pays ou zone monétaire décide de son régime de change, fixe ou flottant.

Politiques de taux de change

Dans l’Union Européenne, la zone euro constitue une zone monétaire dans laquelle les taux de change des pays membres ont été fixés de manière irrévocable, les monnaies locales ayant été remplacées par une monnaie commune. En revanche, l’euro est dans un régime de change flottant vis-à-vis de la plupart des autres devises. En dehors de la zone euro, certains États comme la Pologne ou la Roumanie ont des régimes de change flottants. Le Danemark, à l’inverse, maintient un taux de change quasi-fixe par rapport à l’euro.

Dans le cadre des taux de change flottants, les États-Unis et la zone euro ont adopté une politique de laisser-faire vis-à-vis de l’évolution des taux de change. Ainsi la Banque Centrale Européenne n’intervient pas sur le marché des changes pour influencer le taux de change de l’euro. Depuis 2005, la Chine a, quant à elle, opté pour un taux de change flottant administré avec une référence à un panier de devises. Entre juillet 2005 et juillet 2008, le yuan (appelé aussi renminbi) s’est apprécié d’environ 21% face au dollar. Mais ce système a été suspendu en juillet 2008, rétablissant de fait le lien fixe entre yuan et dollar, au nom de la protection nécessaire de l’économie chinoise contre les conséquences de la crise financière mondiale.

Cette situation suscite des mécontentements du côté des partenaires économiques de la Chine – les États-Unis en tête – car ce contrôle exercé par la Banque Populaire de Chine (la banque centrale chinoise) sur la devise nationale conduit selon eux à une sous-évaluation du yuan sur le marché des changesDonald Trump a notamment accusé la Chine de maintenir sa monnaie artificiellement basse. Cependant, cette critique, fondée par le passé, semble avoir perdu de sa pertinence à partir de 2016 puisque le yuan chinois s’est apprécié et n’est plus considéré comme sous-évalué (estimer quel devrait être le cours « normal » d’une devise est cependant difficile et il existe des désaccords à ce sujet).

Suite à la crise qui a frappé la zone euro à partir de 2010-2011, le marché des devises s’est retrouvé face à un nouveau cas d’intervention d’une banque centrale en matière de change. En effet, la Banque Nationale Suisse (BNS) avait décidé de fixer un taux plancher euro/franc suisse suite à une très forte appréciation de sa monnaie en 2011 ; hausse due en grande partie aux incertitudes sur le remboursement des dettes souveraines dans la zone euro et aux États-Unis.

Cependant, ces interventions de la Banque Nationale Suisse ont pris fin en janvier 2015, entraînant immédiatement une hausse du franc suisse, c’est à dire le passage de l’euro en-dessous du cours plancher.

Taux de change d’équilibre ?

Des taux de change équilibrés, ni sur-évalués, ni sous-évalués, correspondraient en principe à une situation d’équilibre interne et externe des différentes économies. La détermination des taux de change d’équilibre n’est cependant pas une science exacte, et il est difficile d’estimer la sous (ou sur) évaluation d’une monnaie. Généralement, pour évaluer quel devrait être le taux de change d’équilibre, on utilise la méthode des parités de pouvoir d’achat, c’est-à-dire le taux de change censé équilibrer le prix d’un panier de biens entre deux pays. Par exemple, si un même panier de biens coûte 100 euros en Europe et 120 dollars aux États-Unis, alors le taux de change d’équilibre est estimé à 1 euro = 1,2 dollar (on divise 120 par 100).

La forte instabilité des taux de change

En fait depuis que les régimes de change flottants prédominent, c’est-à-dire depuis les années 1970, des taux de change d’équilibre ont beaucoup de mal à devenir réalité. L’instabilité des taux de change est au contraire une caractéristique majeure de l’économie mondiale actuelle. Ainsi, par exemple, de 1999 à 2002 le dollar s’est apprécié de 45 % par rapport à l’Euro naissant. Puis de 2002 à 2009 il a perdu 75 % de sa valeur. Des fluctuations de taux de change de 5 % ou plus sur un mois ne sont pas rares. Par exemple, entre fin octobre et fin novembre 2010, l’euro a perdu 8 % par rapport au dollar, suite à la crise financière irlandaise.

À titre d’illustration, on peut observer l’évolution du cours de l’euro/dollar depuis le lancement de l’euro en 1999 :

Taux de change euro / dollar

La stabilisation des taux de change semble donc difficile. Tout d’abord il y a une diversité des régimes en place : bien que la tendance depuis les années 1970 soit celle d’une expansion du régime de changes flottants, certaines devises gardent un régime de changes fixes, et certaines banques centrales n’hésitent plus à intervenir pour imposer un taux de change favorable à leur économie. Enfin force est de constater que le marché des devises est devenu plus spéculatif depuis la libéralisation des années 1970. Ainsi certaines fluctuations sur le marché des changes ne sont pas nécessairement en corrélation avec l’état réel des économies nationales des devises concernées.

Il est donc indispensable, surtout pour les multinationales et les banques qui gèrent des volumes très importants de liquidités et sont exposées à plusieurs monnaies, de se couvrir contre les fortes fluctuations de taux de change. Le marché des changes leur donne pour cela accès à des instruments de couverture variés comme les opérations à terme ou bien des produits dérivés plus complexes comme les swaps ou bien les options.

    147 commentaires sur “Taux de change”
    1. Bonjour,
      je voulais savoir quelles pourraient être les conséquences à court terme d’un augmentation du niveau des taux d’interêts sur le taux de change direct du dollar ? lorsque par exemple un pays souffre d’hyperinflation car elle produit et exporte des matière premières telles que le gaz ?
      merci d’avance pour votre réponse.

      1. Bonjour,
        Une hausse du taux d’intérêt conduit à une appréciation de la monnaie (les placements sont mieux rémunérés ce qui attire les investisseurs qui, en achetant la monnaie, conduisent à son appréciation).
        Meilleures salutations
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    2. Bonsoir
      Merci pour cet article qui m’a beaucoup aidé. Une petite question : Afin d’éviter l’appréciation de l’euro par rapport au dollar, est-il logique de penser que la Banque centrale européenne augmentera le taux d’intérêt officiel à court terme ?
      merci pour votre réponse

      1. Bonjour,
        Nous ignorons quelle sera la politique monétaire de la BCE. Cependant, si la BCE augmente son taux d’intérêt cela conduira (toutes choses égales par ailleurs) à une appréciation de l’euro car les placements en euro seront plus attractifs et les investisseurs achèteront de l’euro.
        Meilleures salutations.

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

      1. Bonjour,
        Il peut exister un lien entre la « planche à billet » qui risque de générer une hausse de l’inflation, ce qui incite les épargnants à placer leur argent à l’étranger, dans une monnaie plus stable.
        Meilleures salutations.

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

      1. Bonjour,

        Nous ne sommes pas spécialiste de la cotation du yen. Cependant, nous ne sommes pas certains de bien comprendre votre question, car le yen fluctue sur le marché des changes comme les autres grandes devises (euro, dollar…).

        Meilleures salutations
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

      1. Bonjour,

        Dans les pays où le taux de change est flottant (c’est-à-dire la majorité des grands pays aujourd’hui, y compris la zone euro), il est extrêmement difficile de prévoir les taux de change. En effet, ceux-ci varient en fonction de multiples facteurs eux-mêmes difficilement prévisibles (politique monétaire, commerce extérieur, moral des investisseurs…).

        Meilleures salutations
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    3. Bonjour, je m’appelle Solange, ce texte est très interressant, si j’ai bien compris le cours d’achat et soit plus haut ou inversement si la situation du pays est soit en crise soit en hausse economique? Malheureusement je n’ai que 12 ans et j’ai encore un peu de mal a comprendre. Merci de prendre la patience de me repondre, bonne soirée.

      1. Bonjour,
        Le taux de change fluctue selon de nombreux paramètres (régime de change, commerce extérieur, politique monétaire…) dont la santé économique d’un pays. Cependant, un pays en bonne santé économique n’a pas forcément une monnaie forte, et inversement une monnaie qui se déprécie n’est pas toujours signe de crise. Par exemple, une monnaie forte rend les exportations plus chères et peut donc freiner l’activité économique

        Meilleures salutations.
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    4. Bonjour, je souhaiterais comprendre la relation sino-américaine du « vendeur qui prête à son acheteur » au niveau des monnaies, de leur taux de change et des réserves. J’avoue que cela reste confus pour moi et j’espère que vous m’aiderez à clarifier ses notions.

      1) Lorsque les états-unis achètent des produits chinois :
      Ils doivent changer leurs dollars en yuans. Avec qui opèrent-ils cet échange? J’aurais tendance à dire que ce n’est pas sur les marchés puisque le yuan n’est pas en régime « flottant. C’est donc avec la banque centrale chinoise? Cela expliquerait l’accumulation de réserves en dollars (autres que les bons du trésor américain) de cette banque. Mais pour acheter les dollars, la banque centrale chinoise a-t-elle assez de yuans ou doit-elle en créer? Et si oui, doit-elle le détruire lorsqu’elle revend les dollars?

      2) Lorsque les états-unis vendent des bons du trésor à la chine :
      C’est la banque centrale chinoise qui les achète, sans doute avec des dollars. Je ne pense pas que ce soit avec les dollars de ses réserves, sinon ses réserves en dollars seraient bien plus faibles. Mais alors comment opère-t-elle concrètement?

      3) Question subsidiaire : Dans un régime flottant, par exemple dans la relation entre les Etats-unis et le Japon, quelles différences y-a-t-il?

      Si vous pouvez déméler ce sac de noeud, je vous en serais reconnaissant.
      Meilleurs salutations.

      didier

      1. Bonjour,
        Il est difficile de répondre précisément à vos questions qui font appel à de nombreux concepts et mécanismes, nous allons cependant essayer.
        Pour simplifier, disons que le taux de change est de 1 dollar = 1 yuan. Ce taux de change est en effet fixe, c’est-à-dire que la banque centrale chinoise intervient pour maintenir le taux de change à ce niveau.
        Les Etats-Unis ont en effet un déficit commercial élevé avec la Chine, c’est-à-dire qu’ils importent plus de produits chinois qu’ils n’en exportent vers la Chine. Mettons que l’excédent commercial chinois est de 100 yuans (ou 100 dollars puisqu’on a dit que 1 yuan = 1 dollar).
        Simplifions encore : il n’y a qu’un seul chinois (Monsieur Lin) et qu’un seul américain (Monsieur John). Monsieur Lin fabrique pour 100 dollars de chaussettes qu’il vend à Monsieur John. Monsieur John, lui, ne vend rien à Monsieur Lin. On a donc : exportations chinoises = 100 dollars. Exportations américaines = 0. Donc un déficit commercial américain (ou un excédent commercial chinois) de 100 dollars.
        Monsieur John paie ses chaussettes 100 dollars à Monsieur Lin. Monsieur Lin se retrouve avec 100 dollars en poche. Mais Monsieur Lin est chinois, et avoir des dollars ne l’intéresse pas, il a besoin de yuan pour payer ses impôts, ses employés, faire ses courses en Chine…
        En temps « normaux », Monsieur Lin demanderait à sa banque de changer ses dollars en yuans sur le marché des changes. Ce faisant, sur le marché des changes, il y aurait vente de dollars et achat de yuans. Cela aurait pour conséquence de rendre le yuan plus cher par rapport au dollar, autrement dit le yuan s’apprécierait par rapport au dollar (ou le dollar se déprécierait par rapport au yuan, la relation est symétrique). C’est en effet la loi de l’offre et de la demande : si un actif (une maison, une action, une monnaie…) est demandée (c’est-à-dire achetée) son cours monte.
        Seulement, les autorités chinoises ne veulent pas que le yuan s’apprécie car cela rendrait les exportations chinoises moins compétitives, donc, à terme, Monsieur Lin vendrait moins de chaussettes à Monsieur John. (plus d’explications de ce mécanisme sur : https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/marches-financiers/fonctionnement-du-marche/taux-de-change/).
        Alors, la banque centrale chinoise intervient pour maintenir le taux de change à 1 dollar = 1 yuan. Pour ce faire, lorsque Monsieur Lin veut changer ses 100 dollars, la banque centrale chinoise interdit que ces dollars soient changées sur le marché des changes comme cela se pratique généralement. Quand Monsieur Lin demande à sa banque de changer ces dollars, celle-ci est obligée de passer par la banque centrale. La banque centrale reçoit les 100 dollars, et crée en contre-partie 100 yuans qui seront donnés à Monsieur Lin. Le but de tout ceci est, pour la banque centrale chinoise, d’éviter que le yuan ne s’apprécie par rapport au dollar.
        Désormais, Monsieur Lin a bien « changé », via la banque centrale, ses 100 dollars contre 100 yuans comme il le souhaitait. La banque centrale chinoise, elle, se retrouve avec 100 dollars (que l’on appelle « réserves de change »). Ces 100 dollars, elle ne va pas les garder inutilement dans ses coffres, elle les place aux Etats-Unis, principalement en les prêtant au gouvernement américain (c’est-à-dire en achetant des bons du trésor américain). Le gouvernement américain finance ainsi ses déficits. Ces déficits se traduisent par exemple par une baisse d’impôts de 100 dollars pour Monsieur John, qui a ainsi les moyens d’acheter ses chaussettes à Monsieur Lin.
        La conclusion est que les Etats-Unis s’endettent vis-à-vis de la Chine pour consommer des produits chinois (à noter que les Etats-Unis ne sont pas forcément perdants à l’affaire et la Chine pas forcément gagnante, mais c’est là un autre sujet).
        Autre précision : ce système que nous venons de décrire est de moins en moins vrai. Il était très pertinent il y a quelques années mais beaucoup moins récemment, le yuan s’est apprécié et aujourd’hui les autorités chinoises craignent plus une dépréciation du yuan qu’une appréciation.
        Pour répondre à votre troisième question, en régime flottant comme dans le cas yen-dollar (Japon Etats-Unis), la banque centrale d’aucun de ces pays n’intervient pour stabiliser le change. La valeur des monnaies fluctue librement en fonction de l’offre et de la demande sur le marché des changes. Autrement dit, s’il avait été japonais, Monsieur Lin aurait pu changer ses dollars librement sans être obligé de passer par la banque centrale.

        Meilleures salutations.
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

        1. Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à ma question.

          Je me permets de demander une précision : que deviennent les yuans injectés dans l’économie chaque année par la banque centrale chinoise?
          A priori je ne vois pas par quel mécanisme ils pourraient être détruits ultérieurement (ce n’est pas de la création monétaire liée à une dette comme pour les banques privées). Du coup, cet argent neuf , puisqu’il accompagne une augmentation d’activité ne doit pas générer d’inflation (l’évolution de la masse monétaire suit celle du PIB).
          Mais du coup, si effectivement ils ne sont pas détruits cela semble tout de même étrange : à chaque transaction entre Lin et John, la banque centrale chinoise s’enrichit du montant de la transaction.
          Merci d’avance.

          1. Bonjour,
            D’une manière générale, un pays connaissant un excédent de sa balance commerciale (exportations supérieures aux importations) crée de la monnaie via le processus expliqué dans notre précédente réponse. Comme vous le dites, cette création monétaire n’est pas inflationniste car elle suit l’évolution du PIB : de la monnaie est créée en contrepartie d’une production de biens et services.
            Cependant, cette monnaie sera détruite si la Chine venait à connaitre un déficit commercial (inversement à un excédent commercial, un déficit commercial conduit à une destruction de monnaie).
            Attention à un point cependant : la banque centrale chinoise ne « s’enrichit » pas au sens où l’on entend généralement ce terme. Elle effectue des opérations de change et de création monétaire mais, quand elle crée de la monnaie, elle ne la crée pas « pour elle-même » mais pour la mettre à disposition de quelqu’un d’autre (Monsieur Lin par exemple).
            Meilleures salutations.
            L’Equipe de Lafinancepourtous.com

            1. Bonjour,
              Merci de votre réponse. Je reviens sur quels points qui me semblent encore flous.

              1) sur le non enrichissement de la banque centrale de chine : A chaque transaction de 100 dollars=100 yuans entre John et Lin, la banque centrale crée 100 yuans qu’elle met à la disposition de Lin, mais ses
              réserves augmentent toute de même de 100 dollars, qui peuvent servir à acheter des bons du trésor américain générateurs d’intérêts, ou encore à acheter d’autres actifs. A ce titre, ces 100 dollars ne constituent-ils pas un enrichissement de l’Etat chinois, propriétaire de sa banque centrale?

              2) sur la destruction monétaire :
              Si demain monsieur Lin veut acheter des produits à John, il va avoir besoin de dollars. Il va donc échanger ses yuans contre des dollars à la banque centrale de chine, cette dernière va détruire ces yuans qui ne servent pas à l’économie (puisque Lin achète à l’étranger). Est-ce bien cela le mécanisme?

              3) Vous semblez dire que ce processus de création monétaire en cas d’excédents et de destruction monétaire en cas de déficits commerciaux est général, cela signifie-t-il que c’est aussi valable en régime de change flottant?
              Par exemple si John achète à un chinois ou à un français, à quel moment des dollars sont-ils détruits?
              Inversement si Monsieur Lin achète à john, quand est-ce que des dollars sont créés?

              Meilleures salutations.
              didier

        2. Bonsoir,

          Donc si je comprend bien les chinois n’ont pas autre choix que de placer leurs réserves de change aux USA et au pire en Europe puisque leur position commerciale par rapport au monde entier est excédentaire et ils ne veulent pas vendre leur monnaie sur le marché monetaire.
          En outre, je pense qu’avec la politique de Donald Trump le déficit fédéral va augmenter dans un premier temps suite à la baisse des impôts et au fait que les entreprises USA continuent d’importer en plus chère de la chine à cause des frais de l’augmentation réciproque des droits de douane par les chinois, mais dans un second temps les USA vont augmenter leur production intérieur et sous le double effet d’économie d’échelle et de la baisse des importations la balance avec la chine va s’améliorer pour les USA et les prodiuts USA seront plus compétitifs. Surtout le plus important sur le très long terme de la politique Trump c’est que les entreprises USA vont continuer à investir dans la recherche developpement, car en europe on constate que la désindustrialisation s’accompagne de la chute de la créativité, donc une condamnation éternelle. Mieux vaut accumuler les déficits budgetaires sur 20 ans que d’accumuler un retard dans la recherche de 20 ans, car l’économie est de plus en plus sophistiquée, les entreprises deviennent des poles mondiaux plus puissants que les pays, et à terme celles qui seront plus avancées que les autres absorberont ces dernières.

          1. Bonjour,

            En effet, dans les grandes lignes vous avez bien compris le mécanisme concernant les réserves de change chinoises. Pour notre part, nous ne faisons pas de prévisions concernant la politique de Donald Trump, tant la prévision est un exercice délicat en économie.

            Meilleures salutations
            L’équipe de lafinancepourtous.com

    5. Mais il a fallu plus d’une trentaine d’annees pour qu’ils deviennent accessibles a tous. Pourtant, cette vision d’une finance democratisee est une constante des differents gouvernements des IV

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