Pourquoi les banques espagnoles ont-elles besoin de 40 à 100 milliards d’euros ?

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Cet article et l’ensemble de ceux composant ce dossier ont été rédigés au moment de la crise de la zone euro. Ils doivent être considérés en se plaçant dans le contexte de l’époque.

Ce décryptage revient sur la crise qui a secoué l’Espagne, et plus particulièrement les banques, en difficulté suite à l’éclatement de la bulle immobilière.

Les banques espagnoles se divisent principalement entre d’une part deux grands groupes bancaires de banque universelle et de dimension  internationale (Santander et BBVA) à l’activité diversifiée et d’autre part le secteur des caisses d’épargne.

En s’appuyant sur la baisse des taux d’intérêt permise par la participation de l’Espagne à l’euro, les deux secteurs ont financé l’explosion des crédits des années 2000 stimulant la consommation mais  surtout le secteur immobilier se transformant rapidement en véritable bulle. L’explosion de cette bulle et les contre-coups de la crise financière mondiale ont eu cependant des effets différenciés sur les banques espagnoles. Les deux grands groupes commerciaux, plus diversifiés, sont restés solides.

Les caisses d’épargne, qui ont grossi jusqu’à détenir près de la moitié du marché du crédit espagnol en 2009, ont été considérablement fragilisées compte tenu de leur spécialisation sur le marché espagnol et  de leur concentration sur les activités liées à l’immobilier et à la construction.

Face au déclenchement de la crise en 2008, le gouvernement espagnol a mis en place, comme les autres pays européens, un plan de sauvetage des banques et de soutien de l’activité économique.  Un tournant vers une politique restrictive est pris en mai 2010.

Dans le secteur bancaire, il engage un programme de restructuration et de consolidation des caisses d’épargne qui passent de 45 à 18. Banxia, la troisième banque du pays, nait ainsi de la fusion de sept caisses d’épargne dont deux grandes caisses issues des régions de Madrid et de Valence.

Mais les banques restent fragilisées par  la sous-estimation des créances et actifs douteux du fait de l’ampleur de la récession et du marasme immobilier. Les  besoins de recapitalisation et de restructuration persistent et sont d’autant plus importants que les banques espagnoles doivent se conformer aux exigences de renforcement des ratios  de solvabilité (Lien avec mot de la finance) décidés après la crise de 200.

Le gouvernement espagnol a beau décider la nationalisation de Banxia, la méfiance des marchés financiers et des clients des banques menace l’ensemble du système bancaire espagnol.

Devant l’accélération des événements et des risques de généralisation de la crise à l’ensemble du système bancaire espagnol, le FMI a appelé à une recapitalisation rapide  des banques espagnoles chiffrée à au moins 40 milliards d’euro les banques.

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