Premiers exemples invoqués : ceux de la Suède et du Canada, au milieu des années 1990.
Mais la leçon à tirer de ces exemples ne joue pas forcément en faveur de la politique de la zone euro. Confrontés à une dégradation insoutenable de leurs finances publiques, La Suède et le Canada n’ont pas mené une politique de réduction massive mais une politique degeldes dépenses publiques.
En second lieu ils ont mené des politiques de dévaluation de leur monnaie qui a perdu environ 20 % de leur valeur par rapport aux autres monnaies. C’est par définition impossible pour les pays de la zone euro en difficulté. L’environnement économique international était à l’époque plus favorable au développement des exportations.
S’agissant plus spécifiquement de la Suède, l’économiste Michel Aglietta souligne également deux autres différences marquantes avec la situation présente.
D’une part « une restructuration musclée et immédiate des banques (nationalisations partielles, création de bad banks pour loger les actifs toxiques) a permis aux banques, mises en danger par l’explosion de la bulle immobilière, de reprendre très vite la distribution de crédit, indispensable au reste de l’économie ».
D’autre part « une politique industrielle bien conçue qui a permis de se repositionner sur les secteurs en développement, comme les nouvelles technologies. Le budget a été largement redéployé, et un effort particulier a été mis sur la recherche et développement et l’éducation ».
Autre exemple plus actuel mis en avant par Christine Lagarde : celui de la Lettonie. En 2008/2009, l’ajustement a été particulièrement brutal : restrictions budgétaires de 15 % du PIB ; diminutions de salaires de 15 à 25 % dans l’administration, la santé et l’enseignement (éducation).
Résultat : en 2008-2009, l’économie de la Lettonie s’est contractée de 25 %, soit la pire récession dans le monde. Mais le petit État balte, s’est rapidement redressé : après une baisse de 0,3 % en 2010, le PIB a progressé de 5,5 % en 2011. Et pour 2012, la croissance en Lettonie devrait atteindre 3,5 %. Selon le FMI. « Il est important pour d’autres pays de s’inspirer de la Lettonie« .
A ceci près que l’économie a réussi à se stabiliser au cours de 2010 parce que le gouvernement n’a pas appliqué le programme de coupes budgétaires supplémentaires fixées à 6% par le FMI et a au contraire mis en œuvre un programme de restrictions beaucoup plus adouci.Un autre facteur de reprise a été constitué par les revenus envoyés en Lettonie par les 120 000 travailleurs lettons (10 % de la main d’œuvre) qui ont migré à l’étranger.
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