Type d’émetteur des obligations
Les obligations d’État
Les États émettent des obligations pour couvrir leur besoin de financement à moyen et à long terme. Parmi les obligations les plus connues, on peut citer les obligations assimilables du Trésor (OAT) en France, les « Bunds » en Allemagne, les « Gilts » au Royaume-Uni ou encore les « Treasury Bonds » aux États-Unis.
En France, les OAT sont pour la plupart émises à taux fixes et remboursables in fine, c’est-à-dire que le capital prêté n’est remboursé que lorsque l’obligation arrive à échéance. Dans les faits cependant, les États remboursent rarement le principal et émettent de nouvelles obligations pour refinancer celles arrivant à échéance. En effet, un État, contrairement à un particulier, a une durée de vie supposée illimitée et ne fait donc pas face aux mêmes contraintes quant au remboursement de sa dette.
Théoriquement, les obligations souveraines sont considérées comme des placements sûrs. En effet, la probabilité de défaut (de non paiement) d’un État dont les finances sont stables est quasiment nulle. Néanmoins, certains présentent des profils plus risqués que d’autres. C’est le cas des obligations émises par certains pays émergents ou d’autres dont les difficultés économiques et financières dégradent la qualité de signature de leur dette.
En France, certaines collectivités locales émettent également des obligations à plus ou moins long terme pour couvrir leurs dépenses. En juin 2020, la région Ile-de-France a ainsi émis sur les marchés pour 550 millions d’euros d’obligations à 10 ans et 250 millions d’euros d’obligations à 20 ans. Ces titres présentent généralement un rendement plus élevé que les obligations d’État car ils se révèlent plus risqués.
Les obligations d’entreprises ou « corporate bonds »
Comme les États, les entreprises disposent de la possibilité d’émettre des obligations sur les marchés pour se financer, que ce soit à court terme (échéance inférieure à 5 ans), à moyen terme (échéance comprise entre 5 et 12 ans) ou à long terme (échéance supérieure à 12 ans). Pour les entreprises, l’émission d’obligations constitue une alternative au financement par actions.
Les détenteurs d’obligations d’entreprise ne disposent pas des mêmes droits que les détenteurs d’actions. Les premiers possèdent des titres de créance contrairement aux seconds qui détiennent des titres de participation. Ces derniers peuvent par exemple user d’un droit de vote en assemblée générale et percevoir une partie des bénéfices de l’entreprise (les dividendes) contrairement aux détenteurs d’obligations corporate dont la participation se limite à la perception régulière d’un coupon. Néanmoins, en cas de faillite de l’entreprise émettrice, le détenteur d’obligations est remboursé avant l’actionnaire.
Les obligations d’entreprises offrent des rendements plus élevés que les obligations d’État ou de collectivités locales car elles présentent un risque plus élevé. Plus l’entreprise est fragile, plus le rendement offert à l’investisseur est important selon le principe du couple rendement-risque. Il arrive cependant, en période de crise, lorsque personne n’a plus confiance en personne et qu’il y a une très forte aversion au risque, que les entreprises, même les plus saines, soient amenées à offrir des taux d’intérêt très élevés pour convaincre les investisseurs de prendre leur « papier ».
Modalités de versement des intérêts des obligations
Les obligations à taux fixe
Le taux d’intérêt nominal et le coupon de ce type d’obligations sont fixes. Son versement intervient de manière régulière, généralement tous les ans, et est fixé dès l’émission du titre jusqu’à son échéance.
Il existe des obligations assimilables du Trésor (OAT) à taux fixe émises par l’État français. Le versement des coupons intervient soit le 25 avril soit le 25 octobre de chaque année. Si son coupon est fixé à 3 %, l’investisseur perçoit chaque année 3 % de la somme qu’il a investie dans ces titres (le nombre de titres multiplié par la valeur du nominal de l’obligation). S’il a investi 1 000 €, il reçoit chaque année 30 € (1000 × 0,03).
Les obligations à taux variable ou « floating rate note »
Le taux d’intérêt de ce type d’obligation est par définition variable. Il dépend de l’évolution d’un taux du marché (par exemple l’Euribor) auquel s’ajoute un taux fixe. L’évolution de ce taux de marché varie à intervalles réguliers : tous les mois, tous les trois mois, tous les six mois. Dans la plupart des cas, il présente une faible volatilité. Les obligations à taux variable sont donc peu risquées. À noter que le risque pris par un investisseur sur ce type de produit devient plus significatif si l’indexation se fait sur un taux d’intérêt à long terme.
Prenons l’exemple d’une obligation émise par une société X dont la valeur nominale s’élève à 1 000 euros. Son taux d’intérêt nominal est égal à Euribor 6M + 2 %, c’est à dire au taux de l’Euribor à six mois au jour du paiement du coupon auquel s’ajoute un taux fixe égal à 2 %. Le paiement des coupons intervient le 15 octobre de chaque année. A supposer que l’Euribor 6M est de 0,385% par jour (c’est ainsi qu’on l’exprime), soit 1,40525 % par an, au moment du paiement du coupon en 2020, l’investisseur recevra donc 34,05 € (1 000 × 0,0340) le 15 octobre 2020.
Comme illustré dans l’exemple précédent, l’investisseur ne peut à l’avance déterminer le montant du coupon qu’il recevra dans la mesure où ces obligations sont indexées sur un taux de référence qui varie tous les jours.
Il existe également des obligations à taux révisable et des obligations indexées sur l’inflation. Ces obligations possèdent les mêmes caractéristiques que les obligations à taux variable à ceci près que dans le cas des premières, le montant des coupons est déterminé à partir d’un taux de référence à une date donnée (il est post-déterminé), tandis que celui des secondes est déterminé en fonction du niveau de l’inflation de façon à protéger les investisseurs d’une baisse de leur pouvoir d’achat.
Consulter les différents taux Euribor
L’État français émet depuis plusieurs années des OATi, c’est à dire des obligations assimilables du Trésor dont les coupons sont indexés sur l’indice des prix à la consommation hors tabac. Si l’inflation est nulle, l’OATi correspondra à une OAT classique. Le coupon versé et le remboursement à l’échéance correspondront à ceux déterminés au moment de l’émission des titres.
Les obligations à coupon zéro
Contrairement aux obligations classiques, les obligations à coupon zéro ne génèrent pas de coupons durant toute leur durée de vie. Ces derniers sont capitalisés et versés à l’échéance. Pour qu’elles restent attractives aux yeux des investisseurs, elles sont généralement émises en-dessous du pair, c’est-à-dire en-dessous de leur valeur nominale.
Une obligation zéro coupon de valeur nominale 1 000 euros d’une durée de vie de 10 ans sera émise pour une valeur de 700 euros. Ainsi, si l’investisseur décide de conserver cette obligation jusqu’à son échéance, il réalisera un gain de 300 euros en plus du versement des coupons à l’échéance.
Les obligations convertibles
Une obligation convertible donne le droit à son détenteur d’échanger son titre obligataire contre une ou plusieurs actions de l’entreprise émettrice à tout moment. A l’émission d’obligations convertibles, l’émetteur fixe le cours ou le rapport de conversion, c’est-à-dire le prix auquel s’échangent les obligations contre les actions. Ce prix sera toujours plus élevé que la valeur de marché de l’action au moment de l’émission. Par la suite, si la valeur de marché de l’action se révèle supérieure au cours de conversion, l’investisseur aura tout intérêt à convertir ses obligations. S’ il revend immédiatement ses actions converties, il réalisera une plus-value égale à la différence entre la valeur de marché de l’action et son cours de conversion.
Supposons une obligation d’une valeur nominale de 1 000 euros pouvant être convertie en 10 actions. Le cours de conversion est alors égal à :
L’investisseur pourra ici envisager une conversion dès que la valeur de marché de l’action dépassera les 100 euros.
Bonjour,
J’ai deux questions pour lesquelles je n’arrive pas à être certain de la réponse (à choix unique) :
1. Pendant la durée du produit, si les taux montent, la valorisation du zéro coupon…
a) Augmente
b) Baisse
c) N’évolue pas
2. Concernant les produits structurés, quelle est l’affirmation vraie ?
a. Au cours de la vie du produit structuré, une baisse des taux d’intérêt entraînera une baisse de la valorisation de la partie « placement » (obligation « zéro coupon ») et impactera négativement la valeur du produit
b. Au cours de la vie du produit structuré, une baisse des taux d’intérêt n’aura aucun effet sur sa valorisation
c. Au cours de la vie du produit structuré, une hausse des taux d’intérêt n’aura aucun effet sur sa valorisation
d. Au cours de la vie du produit structuré, une baisse des taux d’intérêt entraînera une hausse de la valorisation de la partie « placement » (obligation « zéro coupon ») et impactera positivement la valeur du produit
Pour la question n°1 je dirais réponse b) et pour la question n°2 je dirais réponse d). Êtes-vous d’accord ou me suis-je trompé ?
Merci pour tout le travail remarquable que vous faites. Votre site m’aide beaucoup.
David
Bonjour,
Nous ne sommes pas spécialistes de la valorisation des produits structurés, mais vos réponses semblent correctes. En effet, si les taux d’intérêt augmentent, alors les obligations nouvellement émises devraient avoir un yield plus élevé que les obligations zéro-coupon déjà en circulation. Ces dernières seront alors moins attractives et verront leurs prix diminuer.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
parlant d’obligation existe t’il une obligation qui n’est pas issu de deux personne
Bonjour,
Nous ne saisissons pas votre question; merci de nous préciser les choses.
Meilleures salutations
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Merci !!
Franchement merci pour ce cours de finance, sauf que pour l’exemple concernant l’obligation à taux variable, je nage complètement dans votre calcul :
Euribor 6M =0,385%/jour soit 1,40525%/an et au final 0,0340% le jour du paiement.
Les chiffres me semblent incohérents. Pardon.
Merci ,bien à vous .
Bonjour,
Conformément aux règle de calcul sur le marché monétaire, 0,385 % / jour donne sur 365 jours : 1,40525 %.
Pourcentage auxquels doivent être rajoutés les 2 % fixes, soit : 1,40525 % + 2 % = 3,40525 % soit 0,0340525.
Pour 1000 €, le montant payé à la date indiquée sera de : 1000 * 0,0340525 = 34 € 0525
Meilleures salutations.
L’equipe de Lafinancepourtous.com
Il me semble plutôt que 0,385 % par jour ça fait 140, 525 % par an…
0, 00385 % par jour font 1,40525 % par an.
Pas simple les mathématiques !
Bonjour,
Je reviens sur un vieux sujet, mais je cherche réellement à comprendre d’ou sort votre 1,40525% ?
Est-ce que vous pouvez donner le calcul exact.
Merci beaucoup
Bonjour,
Les données utilisées pour cet exemple provenaient de taux Euribor publiés par l’European Money Markets Institute pour différentes maturités. Ces données sont par exemple accessibles sur la page suivante : https://www.euribor-rates.eu/fr/taux-euribor-actuels/3/euribor-taux-6-mois/.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
c’est tres intéressant, tout est claire…merci
Pas de commentaire mon oeil
lol
Merci, plusieurs choses se sont éclaircis.
cest tres interressant
Bien
pas de commentaire