La crise des dettes souveraines de 2011/2012 est venue nous rappeler que même les obligations supposées les plus sûres, à savoir celles des États, pouvaient présenter des risques.
La longue période de taux d’intérêt très bas que nous avons connu pendant plusieurs années a réduit l’attractivité des placements obligataires tout en faisant peser un risque supplémentaire sur les détenteurs d’obligations (en cas de brusque remontée des taux, la baisse des prix des obligations peut être fatale aux détenteurs de portefeuilles importants). . C’est une des raisons qui a entraîné la faillite de la Silicon Valley Bank en mars 2023.
Le risque de défaut (ou débiteur)
Lorsque vous prêtez de l’argent à quelqu’un, il existe toujours un risque que ce dernier ne vous rembourse pas. Ce risque s’applique aux obligations. C’est ce que l’on appelle le risque débiteur ou le risque de défaut. Ce risque est naturellement fonction de la qualité de l’émetteur.
Par exemple, il sera plus élevé pour une obligation d’entreprise que pour une obligation d’État.
La probabilité de remboursement d’un émetteur est mesurée entre autres par des agences de notation. Ces dernières analysent la situation économique et financière de chaque émetteur et attribuent une note à chaque produit financier, dont les obligations. Plus la note adossée à un titre obligataire est élevée, plus le risque est faible. Néanmoins, plus le risque pris est important, plus le rendement espéré est élevé. C’est à l’investisseur de choisir.
À l’échelle mondiale, il existe trois principales agences de notations : Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch. La note la plus élevée pouvant être attribuée à un émetteur est AAA (le fameux triple A). Plus on s’en éloigne, plus le risque est élevé.
Le risque de liquidité
Le risque de liquidité correspond à celui qu’un investisseur pourrait prendre en détenant une ou plusieurs obligations dont le volume de transactions sur les marchés est faible. Autrement dit, s’il décide de vendre son obligation, il fait face à un risque de liquidité s’il ne trouve pas de contrepartie prête à la racheter. Plus le volume de transactions d’une obligation est important, plus le risque de liquidité est faible.
Le risque de taux
Les taux d’intérêt permettent de mesurer la valeur d’une obligation. Ils peuvent augmenter ou diminuer et ainsi rendre plus ou moins attractif l’investissement en obligations si on les compare à la valeur du coupon.
Si les taux montent, le prix d’une obligation déjà émise diminue. Les investisseurs préfèrent en effet placer à des taux plus élevés et donc revendent les obligations qu’ils détiennent, ce qui pousse leur prix à la baisse. Ainsi, les obligations déjà émises offrent le même rendement que celui du marché. Inversement, si les taux diminuent, la valeur de l’obligation monte.
Pour informer les investisseurs de ce risque, la notice de tout fonds obligataire doit indiquer sa sensibilité. Cet indice mesure l’incidence d’une baisse (hausse) de 1 % des taux sur la valeur du fonds.
Une sensibilité de 7 veut dire que toute hausse (baisse) brutale de 1 % des taux des nouvelles obligations provoque une diminution (augmentation) de la valeur de 7 %.
- Hausse des taux à baisse de la valeur du fonds
- Baisse des taux à hausse de la valeur du fonds
Plus le portefeuille est composé d’obligations à échéance longue, plus la sensibilité est forte. En cas de perte de valeur, le temps qu’il faut pour retrouver l’argent placé peut être assez long.
Ces mouvements n’ont pas de conséquences pour les investisseurs qui conservent leurs obligations jusqu’à l’échéance, puisqu’elles seront remboursées à leur valeur d’origine. Les épargnants supportent simplement un manque à gagner s’ils conservent jusqu’au bout une obligation qui leur rapportait moins que d’autres obligations émises plus tard (cas d’une hausse des taux).
Si les taux baissent, ils se seront privés d’une plus-value, en gardant leurs obligations, mais auront des revenus plus importants. Le choix dépend souvent de considérations fiscales.
Si les revenus sont plus imposés que les plus-values, on privilégiera les plus-values, à condition que la différence soit substantielle car il peut également y avoir des coûts de frottement (droits d’entrée sur le nouveau produit sur lequel on veut réinvestir).
Par ailleurs, plus l’échéance de l’obligation est courte, plus le risque de taux est faible. En effet, dans un intervalle de temps réduit, les variations des taux d’intérêt seront moins importantes. Elles auront donc moins d’impact sur la valeur d’une obligation dont l’échéance se rapproche.
Exemple du « krach obligataire » de 1994
Prenons l’exemple du « krach obligataire » de 1994, lorsque la banque centrale américaine (la FED) a décidé de provoquer une hausse des taux pour éviter une surchauffe économique.
Après la baisse des taux de 1993, la hausse brutale de 1994 dévalorise fortement le portefeuille du fonds composé d’obligations dotées d’un taux plus bas.
À fin 1994 le porteur est perdant de 35,04 € – 30,58 € = 4,46 €, partiellement compensé par le coupon de 2,00 € reçu courant 1994.
Il lui a fallu attendre presque 22 mois, de fin 1993 à fin 1995, pour que la perte en capital liée à la chute du cours de l’obligation soit compensée par les 4,00 € de coupons perçus en 1994 et 1995.
Seule la baisse des taux entre 1995 et 1996 « redonne de l’air » à l’investisseur et lui permet de compenser l’inflation et la fiscalité sur les coupons reçus.
Ce mécanisme est également valable pour une obligation détenue en direct.
Le risque de change
Certaines obligations sont libellées dans des devises différentes. Par exemple, si un investisseur détient des bons du Trésor américains, ce dernier s’expose à un risque de change. L’évolution du taux de change peut être favorable ou défavorable pour l’investisseur.
Supposons qu’un investisseur détienne une obligation d’entreprise américaine dont le prix est de 100 dollars. Si le taux de change EUR/USD s’élève à 1,35, le prix de l’obligation est de 74,1 euros. Si le taux de change s’apprécie et passe à 1,40, alors le prix de l’obligation baisse et passe à 71,4 euros. L’appréciation du taux de change entraine une perte de la valeur de l’obligation. À l’inverse, si un investisseur américain détient une obligation française dont le prix est de 100 euros, la baisse du dollar lui est favorable.
Le risque d’inflation
Tous les épargnants et les investisseurs doivent faire face à ce risque. Si l’inflation augmente, la valeur et les revenus d’un investissement se dégradent nécessairement. C’est pourquoi certaines obligations sont indexées sur le taux d’inflation. Elles garantissent à leurs détenteurs un réajustement quotidien de la valeur de leur investissement en fonction de l’évolution de l’inflation.
Comment limiter les risques obligataires ?
Le risque de taux est le risque auquel s’expose tout épargnant ou tout investisseur. Il est impossible de le supprimer. En revanche, tous les autres risques peuvent être réduits, voire annulés. Par exemple, en ce qui concerne le risque de change, il suffit, pour un investisseur français par exemple, de détenir des obligations libellées en euros. De même, le risque de liquidité peut être diminué en investissant dans des titres dont le volume de transactions est important. Enfin, investir dans des obligations dont la note est élevée limite considérablement le risque de défaut. Néanmoins, dans ce dernier cas, le rendement est lui aussi limité. Tout dépend du risque que l’investisseur est prêt à supporter.
Bonjour, quelles sont les procédures possibles en tant que créancier chirographaire pour récupérer tout ou partie d’un montant investis dans des obligations après que l’entreprise ait été placée en liquidation judiciaire ?
Gaussin pour la citer.
Je vous remercie, cordialement.
Bonjour,
Cette question relève d’une analyse d’un avocat fiscaliste, par exemple. N’hésitez donc pas à consulter un tel spécialiste.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bonjour, Que se passe -t-il de l’argent une fois le terme échu ? Est-il tout simplement viré sur mon compte bancaire majoré des intérêts ou est-ce converti en assurance-vie ou autre ?
Merci d’avance !
Bonjour,
Si vous avez acquis des obligations via un compte-titres, vous recevrez à l’échéance la valeur de remboursement sur le compte espèces associé.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
si à l’échéance la société émettrice d’obligation ne peut pas rembourser pour risque de défaut; sachant qu’elles ont droit au remboursement. que doivent faire être remboursé. salutations
Bonjour,
Si une société émettrice d’obligations n’est pas en mesure de faire face à ses engagements, un délai peut, dans certains cas, lui être accordé. Si l’émetteur ne parvient toujours pas à rembourser sa dette, une des trois procédures collectives suivantes peut être ouverte : la sauvegarde, le redressement et la liquidation judiciaire. Les obligataires y sont alors représentés par les mandataires de la « masse des obligataires ».
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com