Les caractéristiques d’un investissement à impact
L’investissement à impact représente un investissement « réalisé avec l’intention de générer un retour positif, ayant un impact social et environnemental mesurable (par exemple : limiter le réchauffement climatique, réduire les inégalités sociales, donner accès à l’éducation au plus grand nombre), tout en assurant un rendement financier », selon le GIIN (Global Impact Investing Network).
Il soutient des réponses entrepreneuriales à des enjeux sociétaux, avec un double objectif d’impact et de retour financier. Pour l’Autorité des marchés financiers (AMF), il consiste à investir dans des entreprises, souvent dans le non coté, qui cherchent à générer un impact social ou environnemental mesurable.
Depuis 2016 (sur appel à projet), il existe aussi des contrats à impact, partenariats entre le public et le privé, permettant d’expérimenter des projets innovants de prévention, par exemple dans la sphère sociale ou écologique, et souvent portés par une structure de l’économie sociale et solidaire.
L’État rembourse les investissements des investisseurs privés qu’en fonction de l’impact du projet et des économies réalisées.
Un investissement sur le long terme
L’investissement à impact est généralement à long ou moyen terme. Dans les faits, les investissements à impact peuvent prendre la forme d’apports en fonds propres (investissements au capital, fonds associatifs, etc.) ou en dette (obligations, crowdlending, etc.).
Quel impact de l’investissement ?
L’impact se réfère aux conséquences sociales et/ou environnementales positives attendues des investissements. Il est évalué par rapport à des objectifs spécifiques et définis ex-ante.
Les thématiques d’impact sont diverses dont, par exemple : création d’emplois dans des zones difficiles, accès aux services essentiels pour les populations à faibles revenus (accès à l’éducation, à la santé, à l’électricité), réduction de la consommation énergétique, etc.
Critères de base d’un investissement à impact
Trois critères sont pris en compte :
- L’intentionnalité : la recherche explicite d’un impact social ou environnemental positif
- L’additionnalité : l’engagement et la contribution (financière ou extra-financière) de l’investisseur permettant à l’entreprise bénéficiaire de l’investissement de maximiser son impact social ou environnemental
- La mesurabilité : la mesure de l’impact reposant sur la mise en place d’objectifs sociaux ou environnementaux, un suivi des résultats et un processus continu d’évaluation
A quoi sert l’investissement à impact ?
L’investissement à impact est utile pour les différents acteurs :
- Pour les investisseurs : il permet de générer une performance financière et obtenir une image plus positive des investissements
- Pour les sociétés financées, souvent en croissance : il permet de les soutenir au-delà du critère de retour sur investissement
Excluant de financer toutes les entreprises ou tous les secteurs ayant des impacts négatifs sur la société et son environnement, il privilégie, dans les pays émergents et développés, des secteurs comme la transition énergétique, la santé, l’agriculture ou l’éducation…
Quel rendement pour l’investissement à impact ?
L’investisseur accepte un rendement financier inférieur ou égal au taux du marché. Le rendement dépend aussi du support : obligations, actions, actifs réels…
Un investissement qui ne serait pas à impact et plus généralement qui ne serait pas inclus dans la finance durable ou ne respecterait aucun critère ESG (environnent, social, bonne gouvernance) pourrait se voir pénalisé à (court) terme.
Comment mesurer l’impact d’un investissement ?
Il n’existe pas à ce jour de méthodologie reconnue pour mesurer l’impact net ni de référentiel commun pour la mesure de l’impact social ou environnemental. Des travaux théoriques sont en cours, des propositions commencent à émerger, notamment venant d’associations ou groupements internationaux.
Nombre de fonds à impact ou d’investisseurs développent leurs propres indicateurs d’évaluation, ce qui provoque un risque important de déviance (équivalent du greenwashing).
L’évaluation peut être qualitative ou quantitative ou une comparaison avec un niveau de référence souhaité.
Les résultats de cette mesure d’impact doivent être communiqués et ce reporting de l’impact est complexe.
Pourquoi pas un label sur l’investissement à impact ?
Dans le domaine de l’ISR, des labels se sont développés, dont certains sont reconnus par l’État et/ou l’Europe (via le règlement européen SFDR – Sustainable Finance Disclosure Regulation.
Des labels existent aussi en matière d’investissement solidaire, notamment en France, le label Finansol émis par Fair. Il repose sur 3 types de critères :
– Des critères de solidarité, variables selon les mécanismes du produit : encours affecté au financement d’entreprises solidaires dans des secteurs prioritaires ou quart des intérêts versés donnés à des associations.
– Des critères de transparence et d’information. : information sur le produit et son caractère solidaire et données transmises à Fair pour contribuer à la mise en place d’indicateurs.
– D’autres critères dont : les frais de gestion, la promotion active des produits d’épargne solidaire ou la méthode de sélection des associations bénéficiaires de l’épargne de partage…
Part croissante de l’investissement à impact
Selon une enquête de l’AFG (Association française de gestion financière), 46 % des sociétés de gestion ont géré des fonds à impact en France en 2021 pour un encours de 60 milliards d’euros à fin 2021 (+ 148 % par rapport à 2020), soit près de 3 % de l’encours responsable en France (2 108 milliards d’euros à fin 2021, soit + 33 % par rapport à 2020).
En 2020, l’investissement à impact représentait 715 milliards USD dans le monde.
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