Assouplissement quantitatif

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Le « quantitative easing » (QE) ou « assouplissement quantitatif » en français est une mesure de politique monétaire dite non conventionnelle mise en place par une banque centrale lorsque ses outils traditionnels  se révèlent insuffisants pour contrer les effets d’une crise de grande ampleur.

La première mention du concept d’assouplissement quantitatif et de l’expression « Quantitative Easing » est attribuée à l’économiste allemand Richard Werner, professeur d’économie internationale à l’Université de Southampton dans un article publié le 2 septembre 1995 dans le journal japonais « Nihon Keizai Shinbun ».

Concrètement, le Quantitative Easing (QE) consiste pour la banque centrale à acheter massivement des actifs financiers. Le but étant d’injecter dans l’économie les liquidités ainsi créées afin de relancer l’activité et l’inflation. Toutefois, l’efficacité de cette politique reste dépendante des conditions de sa mise en œuvre.

Le quantitative tightening (QT, littéralement « resserrement quantitatif ») est, de manière schématique, la politique inverse du quantitative easing (QE, pour « assouplissement quantitatif »)

 

    13 commentaires sur “Assouplissement quantitatif”
    1. Bonjour,

      Quelle est la différence entre la politique monétaire conventionnelle Open Market et la politique non conventionnelle Quantitative Easing?

      1. Bonjour,
        De manière schématique, la principale différence réside dans l’instrument utilisé par la Banque centrale pour mener la politique monétaire. Dans le cadre de la politique monétaire conventionnelle, elle utilise des taux d’intérêt, nommés taux d’intérêt directeurs. La politique monétaire non conventionnelle de type QE repose, quant à elle, sur des achats de titres. Vous pouvez approfondir ce thème en lisant les autres articles composant ce dossier consacré à la politique monétaire.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

      1. Bonjour,
        La signification donnée à l’expression « faire marcher la planche à billets » change selon les circonstances. Au sens strict, elle renvoie à une situation où la Banque centrale crée de la monnaie pour financer directement le déficit public. Si l’on adopte cette définition, les programmes d’achats de titres ne sont pas synonymes de « planche à billets », puisque les Banques centrales ne contribuent qu’indirectement (en rachetant des titres sur le marché secondaire) au financement des Etats. Dans le cas européen, un financement direct est d’ailleurs prohibé par les Traités.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    2. Bonjour, dans les mois qui viennent comment vont évoluer les taux d’intérêt pratiqués par les banques commerciales de la zone euro, compte tenue de la dernière annonce de Christine L. ?

      1. Bonjour,
        Il est impossible de prévoir avec certitude la trajectoire des taux d’intérêt dans l’économie pour les mois à venir. Toutefois, comme vous l’indiquez dans votre commentaire, Christine Lagarde a annoncé une « normalisation » de la politique monétaire de la Banque centrale européenne au cours de l’année. La BCE a, en effet, indiqué le 10 mars vouloir resserrer sa politique monétaire en cessant certains programmes d’achats de titres ou en en réduisant les montants. Dans cette perspective, une hausse des taux d’intérêt est loin d’être exclue. L’évolution du contexte macroéconomique, notamment à la suite de la guerre en Ukraine, sera, toutefois, scrutée de près par les dirigeants de la BCE.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    3. Bonjour,
      Pourriez-vous préciser le statut de ce type de politiques (QE) : qui en prend la décision, quel en est le financement, y a-t-il des limites ?

      1. Bonjour,

        Les mesures d’assouplissement quantitatif relèvent de la politique monétaire. A ce titre, elles sont décidées par les Banques centrales qui sont, pour la plupart, indépendantes et disposent d’organes de décision. A la Banque centrale européenne (BCE), qui gère la politique monétaire de la zone euro, il s’agit du Conseil des gouverneurs. Ce dernier se compose de six membres du directoire et des gouverneurs des Banques centrales nationales des 19 pays de la zone euro. Les Banques centrales, bien qu’indépendantes, sont tenues d’agir en respectant la législation en vigueur. Pour la BCE, il s’agit des Traités européens. A propos de la légalité de ces programmes d’achat de titres, le site de la BCE indique : « Le programme est légal. La BCE met en œuvre la politique monétaire de la zone euro. Elle remplit son mandat de maintien de la stabilité des prix en recourant aux instruments définis dans les traités. Les achats fermes de titres négociables sont mentionnés explicitement comme un instrument de politique monétaire (cf. article 18.1 des statuts du SEBC). Cela comprend la possibilité d’acheter des instruments tels que des obligations souveraines, à condition que ces achats soient effectués sur le marché secondaire auprès d’investisseurs et non sur le marché primaire, c’est-à-dire directement auprès des différents pays ».

        Meilleures salutations,

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

        1. Bonjour, et merci pour cette réponse.
          Les banques centrales sont indépendantes. Cependant, les montants des achats de titres qu’elles décident sont-ils illimités ?
          Bien à vous,

          1. Mdr la fed indépendante… ou banque des banques ? Et pour la BCE, aucune indépendance quand l’article 123 de Lisbonne interdit à la BCE d’émettre du crédit publique, la planche à billets ne sert donc qu’à renflouer les établissements en totale banqueroute depuis 2008.. Le BCE ne sert pas l’économie réelle, il n’y a aucun grand chantier d’avenir sauf quelques autoroutes en Espagne et un EPR qui ne parvient pas à sortir la tête de l’eau !

      2. Bonjour,
        A notre connaissance, la BCE décide seule des montants à allouer aux programmes d’achats de titres et les annonce clairement dans des décisions publiées au Journal officiel de l’Union européenne. La création monétaire liée à ces programmes pourrait donc sembler illimitée. La BCE doit, toutefois, rendre des comptes au Parlement européen. De plus, la conformité des décisions de la BCE peut être examinée par la Cour de justice de l’Union européenne. Cette dernière a, d’ailleurs, été à plusieurs reprises saisie pour statuer sur la légalité des mesures non conventionnelles de politique monétaire mises en œuvre par la BCE.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    4. cette politique a été utilisée depuis plus d’une décennie par la Fédéral Réserve aux USA pat la banque centrale japonaise et par la BCE plus récemment. Pourtant pas d’inflation ni ajustements à la hausse des taux . Il va falloir réviser la théorie.

      1. Bonjour,
        L’expérience historique montre en effet que le lien entre les politiques d’assouplissement quantitatif et l’inflation n’est pas systématique, comme nous l’expliquons dans notre article interrogeant l’efficacité de ce type de politique monétaire, disponible à l’adresse suivante : https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/politiques-economiques/theories-economiques/politique-monetaire/l-assouplissement-quantitatif/l-efficacite-de-l-assouplissement-quantitatif-en-question/.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

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