Change fixe, change flottant : les deux types de régime de change

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Le régime de change désigne l’ensemble des règles par lesquelles un pays ou un ensemble de pays organisent la détermination des taux de change. Il existe  une grande variété de taux de change correspondant  plus ou moins à deux grands types de régimes : le régime de changes fixes et le régime de changes flottants (ou flexibles). 

Le régime de change fixe

Dans un régime de change fixe, le cours d’une devise est fixé par rapport à un étalon – souvent une monnaie ou un panier de monnaies- par la banque centrale qui émet cette devise.

Le cours ainsi fixé est appelé le cours pivot (ou parité fixe) et constitue le taux de change de référence autour duquel une certaine marge de fluctuation peut être autorisée (de plus ou moins quelques pourcents). Les autorités monétaires sont tenues de défendre le cours pivot pour le maintenir à l’intérieur de la marge de fluctuation autorisée. Des modifications du cours pivot (dévaluation ou réévaluation) peuvent néanmoins être autorisées sous certaines conditions.

Il existe plusieurs formes de régimes de change fixe. Un taux de change pivot peut être fixé avec une marge de fluctuation autorisée plus ou moins large.

Dans un régime de monnaie unique (cas de l’euro), une banque centrale établit des taux de change fixes et  irrévocables, les monnaies locales étant remplacées par une monnaie commune.

Dans un système de caisse d’émission, en anglais currency board (cas du peso argentin de 1991 à 2001), l’émission de monnaie dépend strictement des quantités de monnaie de référence mises en réserve par la banque centrale du pays concerné. Parfois les deux monnaies, locale et de référence, circulent librement à l’intérieur du pays.

Le régime de change flottant

Dans un régime de change flexible (ou flottant), à l’inverse, aucun engagement n’est pris au sujet du taux de change, qui évolue librement, en fonction de l’offre et de la demande sur le marché des changes.

Il existe de même plusieurs formes de régimes de change flottant, depuis le régime « pur » dans lequel seul le marché définit l’équilibre, jusqu’au régime de flottement administré dans lequel les banques centrales interviennent de façon coordonnée pour informer le marché des taux de change souhaités. Ce qui est notamment le cas de la Chine

Avec le poids grandissant de la Chine dans le commerce international, la maîtrise du taux de change de la devise chinoise, le yuan, par la Banque Populaire de Chine est devenue un thème de débat récurrent lors des sommets économiques mondiaux.

La Chine est en effet souvent accusée de ne pas jouer le jeu des changes flottants, comme la plupart des pays développés, en maintenant sa devise sous-évaluée afin de favoriser ses exportations. Cette politique monétaire plus dirigiste qu’ailleurs est considérée comme une forme de concurrence déloyale par ses partenaires commerciaux, en premier lieu les États-Unis.

La convertibilité d’une monnaie

La convertibilité est la possibilité pour une monnaie d’être librement échangée contre une autre monnaie. Si la majeure partie des pays les plus avancés (États-Unis, Canada, Grande Bretagne, zone euro, Japon, etc) ont des devises librement convertibles, de nombreux pays continuent d’avoir une politique monétaire qui tend à maîtriser la quantité de monnaie convertible.

Il ne faut pas confondre la convertibilité d’une monnaie avec le régime de change mis en place dans un pays ou une zone monétaire. En d’autres termes, la libre convertibilité n’est pas synonyme d’un régime de change flottant. Ainsi le Brésil ou l’Inde qui ont opté pour un régime de change flottant limitent tout de même la convertibilité respective du real brésilien et de la roupie indienne.

On peut observer que le cours de ces monnaies varie chaque jour, comme celui de l’euro ou du yen, mais les banques centrales brésilienne et indienne gardent un contrôle strict sur la masse monétaire de devises en circulation. 

    122 commentaires sur “Change fixe, change flottant : les deux types de régime de change”
      1. Bonjour,
        IS-LM-BP, ou modèle de Mundell-Fleming, est un modèle macroéconomique en économie ouverte. Il est notamment utilisé pour étudier l’efficacité des politiques économiques. Celle-ci diffère selon le régime de changes adopté par le pays. En effet, sous les hypothèses du modèle IS-LM-BP, on peut montrer que la politique budgétaire est efficace dans un régime de changes fixes, tandis que la politique monétaire l’est dans un régime de changes flottants.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

      1. Bonjour,
        Le principal avantage prêté au système de changes fixes est la stabilité des taux de change. Celle-ci limite l’incertitude des agents économiques et devrait donc être favorable à l’investissement et au commerce international. En revanche, le recours à la politique monétaire pour tout autre objectif que le maintien de la parité est impossible dans un système de changes fixes. Le passage à un système de changes flexibles permet e retrouver l’autonomie de la politique monétaire et de s’affranchir des contrôles de change sans craindre le déclenchement d’attaques spéculatives.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    1. pourriez vous m’expliciter le parallélisme qui pourrait exister entre la politique monétaire expansionniste en régime de taux de change fixe et en regime de taux de change flottant

      1. Bonjour,
        Dans le cadre du modèle Mundell-Fleming, ou « IS-LM-BP », la politique monétaire est efficace uniquement dans un régime de changes flottants. En cas de changes fixes, toute expansion monétaire entraînera en effet une baisse du taux d’intérêt et donc une tendance à la dépréciation de la monnaie. La Banque centrale devra donc réduire la masse monétaire de manière à défendre la valeur de sa devise afin de respecter la fixité des changes. Cela provoquera une augmentation du taux d’intérêt et annulera tout l’effet de la politique monétaire expansionniste.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    2. Bonjour,

      mon pfe est sur le régime de change, pourriez vous me consseiller des livres/ articles à lire
      et pourriez vous vous m’expliquer l’étalon d’or svp ?

      1. Bonjour,

        Nous vous conseillons en guise d’introduction au sujet la lecture de l’ouvrage Les taux de change de Dominique Plihon paru aux éditions La Découverte. Vous trouverez ensuite dans la bibliographie de cet ouvrage des publications plus avancées sur des thèmes précis. Par ailleurs, l’étalon-or correspond au système monétaire international en vigueur avant la Première Guerre mondiale et dans lequel les parités entre les différentes devises étaient fixées par rapport à une certaine quantité d’or.

        Meilleures salutations,

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    3. Bonsoir, après lecture, nous pouvons donc dire que le régime de change flottant est un gros risque pour une monnaie? (on a pu le voir avec la crise asiatique en 1997).

      1. Bonjour,

        Un régime de change flottant peut induire une plus grande volatilité de la devise concernée. Toutefois, les économies asiatiques se caractérisaient davantage en 1996-1997 par des régimes de change « semi-fixe », avec notamment des ancrages des devises locales sur le dollar. Ce sont ces ancrages qui ont été « attaqués ».

        Meilleures salutations,

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

      1. Bonjour,
        Pouvez-vous nous fournir des éléments de contexte supplémentaires ? Il est difficile de répondre à votre question en toute généralité.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

      1. Bonjour,

        Tout dépend du régime de change adopté par le pays en question. Dans un système de changes fixes, il revient à la Banque centrale de maintenir et de défendre la parité définie. Dans un système de changes flexibles, la Banque centrale peut intervenir, mais elle peut également tout à fait laisser le marché déterminer librement le cours de sa devise.

        Meilleures salutations,

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

      1. Bonjour,
        Nous ne sommes pas spécialistes de cette question, mais vous pouvez utilement consulter les deux publications du Fonds monétaire international suivantes : « The Relationship Between the Foreign Exchange Regime and Macroeconomic Performance in Eastern Africa » (https://www.imf.org/en/Publications/WP/Issues/2016/12/31/The-Relationship-Between-the-Foreign-Exchange-Regime-and-Macroeconomic-Performance-in-25971) et « Exchange Rate Regimes in Sub-Saharan Africa : Experiences and Lessons » (https://www.elibrary.imf.org/view/IMF086/23581-9781513595979/23581-9781513595979/ch02.xml?redirect=true)
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    4. Dans l’hypothèse d’un taux de change fixe. Un pays A décide que sa monnaie s’échangerait sur le marché des changes une certaine somme, exprimée dans la monnaie d’un pays B – admettons la parité. Dans cette hypotèse que ferait ce même pays si, par une politique accommodante la monnaie du pays B se déprécie (augmentation de la masse monétaire) ? Le pays A est-il tenu d’utiliser ses réserves de change pour acheter de la monnaie du pays B (et donc d’apprécier la monnaie B) au risque d’acccroître la masse monétaire du pays A et donc d’importer l’inflation ?

      1. Bonjour,
        Dans un régime de taux de change fixe, la Banque centrale a la responsabilité d’assurer le maintien de la parité. En cas d’appréciation de sa monnaie, comme dans le cas que vous soulevez pour le pays A, elle devra offrir de sa monnaie en échange d’autres devises afin de maintenir la parité. La Banque centrale a alors la possibilité de « stériliser » son intervention en retirant de la monnaie nationale du système financier, afin de maintenir le stock global de monnaie nationale.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

      1. Bonjour,
        En matière monétaire, les États-Unis bénéficient d’un « privilège exorbitant », selon l’expression utilisée pour la première fois dans les années 1960 par Valéry Giscard d’Estaing. Le dollar joue, en effet, le double rôle de monnaie domestique et internationale. Les États-Unis peuvent ainsi financer leurs importations avec leur propre monnaie, ce qui leur permet d’accumuler des déficits extérieurs depuis de nombreuses années, sans risquer de crise de leur balance des paiements. L’utilisation du dollar dans les échanges mondiaux permet également aux États-Unis de bénéficier d’un financement extérieur à bon marché, ce qui favorise le développement du pays.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

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