Transmettre son patrimoine

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Le patrimoine net d’un particulier est constitué par la somme des biens qu’il possède diminuée de ses dettes. Construit tout au long de la vie d’une personne ou d’un couple, sa transmission est une problématique importante et complexe.

Comment préserver au mieux ses intérêts ? A qui peut-on transmettre son patrimoine ? Les conjoints et enfants sont-ils traités sur un pied d’égalité ?

Qui possède le patrimoine ?

Tout dépend de votre statut marital.

Qui possède le patrimoine si vous êtes marié

Sans contrat de mariage

Si vous vous êtes mariés avant le 1er février 1966, vous êtes soumis au régime de la communauté de meuble et d’acquêts. Si vous vous êtes mariés après le 1er février 1966, vous êtes soumis au régime de la communauté réduite aux acquêts. Seuls les biens acquis pendant la durée du mariage sont communs.

Plus d’infos sur le site du Service Public

Sous le régime de la séparation de biens

Chacun gère son capital de façon indépendante.

Sous le régime de la communauté universelle

L’ensemble des biens appartient au couple, y compris les biens acquis avant le mariage ou reçus en héritage.

Des aménagements à ces deux types de contrats sont possibles.

Qui possède le patrimoine si vous êtes célibataire, divorcé ou vivez en concubinage

Chacun possède les biens qui lui sont propres.

Qui possède le patrimoine si vous êtes pacsé

Le pacte civil de solidarité (Pacs) est un contrat conclu entre deux personnes, de sexe opposé ou non, majeures et vivant sous le même toit.

Il prend fin, soit suite à une décision unilatérale, soit au décès de l’un des partenaires. La répartition des biens dépend des termes du contrat signé. Le régime légal est celui de la séparation des biens, mais il est possible d’opter pour un régime d’indivision.

Anticiper la transmission : la donation

Outre l’établissement d’un testament (transmission à titre gratuit du fait d’un décès), la transmission de votre patrimoine peut également être effectuée de votre vivant grâce à la donation.

L’acte de donation existe sous trois formes : le don manuel, la donation simple et la donation-partage. Les principales différences résident dans leur caractère officiel ou non (acte devant notaire) et les répercussions à l’ouverture de votre succession (réévaluation des biens, partage remis en cause…).

Réduire le coût de la succession

Les frais de succession ont été très sensiblement allégés par la loi du 21 août 2007. La mesure la plus spectaculaire a été l’instauration d’une exonération totale des droits de succession entre époux (et partenaires de pacs).

Investir dans l’assurance-vie

Un contrat d’assurance-vie permet de transmettre jusqu’à 152 500 euros sans aucun frais de succession aux personnes de votre choix, à condition que les versements aient été effectués avant 70 ans. Si le montant transmissible par bénéficiaire est supérieur, s’applique alors un droit fixe de 20 % jusqu’à 700 000 € après abattement et de 31,25 % au-delà, bien inférieur au taux usuel et qui n’est pas applicable au conjoint ou partenaire de Pacs.

Renseignez-vous toutefois car des dispositions particulières s’appliquent dans certains cas, selon la date d’ouverture du contrat et l’âge de l’assuré au moment des versements.

Donner tous les 15 ans

Les droits de transmission sont calculés sans tenir compte des donations effectuées depuis plus de 15 ans. Celles-ci bénéficient d’abattements de montants variables selon le bénéficiaire (conjoint, descendant, ascendant). Les donations de son vivant à un enfant sont ainsi désormais exonérées d’impôt jusqu’à un montant de 100 000 € par donateur (200 000 € pour un couple) et par enfant. Cette opération peut être renouvelée tous les 15 ans.

Par ailleurs, il est possible de réaliser une donation en numéraire (espèces, virement, chèque) au profit de ses enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants sans payer de droits, dans la limite de 31 865 euros, tous les 15 ans.

Trois conditions sont néanmoins nécessaires :

1. le donateur doit avoir moins de 80 ans au jour du don,

2. le donataire doit être majeur et,

3. la donation doit être enregistrée au service des impôts du domicile du bénéficiaire le mois suivant le jour du don.

Les droits de donation sont calculés, comme les droits de succession, après application d’un abattement qui dépend du lien de parenté entre le donateur et le bénéficiaire de la donation. Ainsi, à hauteur du montant de l’abattement, les dons sont exonérés de tout droit.

Les abattements pour donation sont les suivants :

  • 100 000 euros pour une donation à un enfant, à un parent ou à une personne handicapée, quel que soit son lien de parenté avec le donateur;

  • 80 724 euros pour une donation entre époux et partenaires de Pacs ;

  • 31 865 euros pour une donation à un petit-enfant ;

  • 15 932 euros pour une donation à un frère ou une sœur ;

  • 7 967 euros pour une donation à un neveu ou une nièce ;

  • 5 310 euros pour une donation à un arrière-petit-enfant.

Les personnes handicapées, bénéficiaires d’une donation, bénéficient d’un abattement supplémentaire de 159 325 euros, ce montant s’ajoutant au montant de l’abattement correspondant au lien de parenté.

    11 commentaires sur “Transmettre son patrimoine”
    1. Bonjour, mon oncle (73 ans, sans enfants avec 3 neveux héritiers chacun d’1/3) souhaite m’aider à acheter ma résidence principale. Il a 450 000 euros en assurance vie, donc pourrait m’aider avec 150 000 euros. J’ai 62 ans.
      Quelle solution ?
      – recevoir 150 000 euros, payer tout de suite 60% d’impôts ? Alors que mes cousins payerait moins d’impôt puisque l’argent viendrait d’une asurance-vie ?
      – Payer l’impôt à son déces ? Cet impôt sera t’il calculé sur 150 000 euros ou sur la valeur de la maison, qui aura augmenté ?
      – SCI ? au prorata de l’apport ? Et j’ai moi-même 2 enfants auquels je souhaiterais donner la nu-propriété de ma part ?
      – Autre suggestion ?

      1. Bonjour
        Votre oncle peut vous consentir un prêt, qui pourra être déduits de votre part à son décès. Pour toutes les autres questions, il est conseillé de voir votre notaire.
        Meilleures salutations.
        L’équipe de lafinancepourtous.com

    2. Bonjour,
      On m’a dit qu’il est possible de transmettre son capital immobilier a ses enfants (une maison, par exemple) par donation avant d’avoir 61 ans ou 71 ans révolus et de payer ainsi des frais réduits de succession anticipés.
      Les enfants n’ont alors plus de frais de succession à payer au moment du décès de leur ascendant.
      Pouvez-vous détailler les avantages et les modalités de cette solution ?
      Merci d’avance,
      cordialement

    3. bonjour , dans le cas d une assurance vie ou transmission l abattement pour une soeur est de 15932 euros pour une belle soeur l abattement est de combien merci de l attention portee a ma demande avec mes remerciements anticipés et dans l’attente de votre réponse bonne réception cordialement

      1. Bonjour

        Aucun abattement n’est prévu pour les belles-soeurs ou beaux-frères. Mais vous pouvez la mettre bénéficiaire d’un contrat d’assurance vie qui permet une exonération des sommes versées. Lisez cet article https://www.lafinancepourtous.com/pratique/impots/fiscalite-de-l-epargne-2/assurance-vie-quelle-fiscalite/deces-de-lassure-une-transmission-facilitee/

        Meilleures salutations.
        L’équipe de lafinancepourtous.com

    4. Bonjour, mon papa a 90 ans. Nous avons rencontré une notaire dernièrement qui conseillait le don aux 5 petits enfants de 31865 euros.
      Ce serait-elle trompée ? Car dans les textes il semble que le donateur doit avoir moins de 80 ans. Merci.

      1. Bonjour
        Si le PEL est arrivé à échéance (plus de 10 ans), il est cloturé au décès. Toutefois, vous pouvez rédiger un testament pour l’attribuer à un des héritiers.
        Meilleures salutations.
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

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