Les déterminants des cours de Bourse

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En théorie, la valeur d’un titre (action ou obligation) est mesurée par la valeur actualisée du rendement global futur que l’on peut attendre.

C’est-à-dire qu’on ramène à une valeur d’aujourd’hui, la valeur estimée des dividendes ou coupons que l’on recevra pendant toute la période de détention ainsi que la plus ou moins-value de cession qui sera réalisée à la revente. Cela suppose de procéder à l’actualisation des rendements futurs et à une analyse des facteurs qui peuvent influer sur les rendements du titre.

Il existe des facteurs généraux et des facteurs propres au titre.

Les facteurs généraux

Ils sont nombreux, pas toujours faciles à prévoir, isoler ou analyser. Mais on peut en identifier quelques-uns qui ont clairement un impact sur la bourse:

  • l’environnement économique et politique : une croissance forte, notamment aux États-Unis, et une situation politique calme sont autant de facteurs de stabilité et de demande sur les marchés boursiers. Par exemple, s’il y a croissance, les profits des entreprises sont supposés augmenter, ce qui a un effet d’entraînement sur le cours des actions.

  • Les taux d’intérêt. Les taux courts, fixés par les banques centrales (à la hausse pour lutter contre l’inflation, à la baisse pour relancer la croissance), se répercutent sur les taux longs, qui déterminent le prix auquel les entreprises peuvent emprunter.  Quand les taux montent, le prix des obligations à taux fixe baisse et inversement. Pourquoi ? Parce que, en cas de hausse des taux, les obligations anciennes, qui servent un intérêt moins élevé, deviennent moins intéressantes, et ne trouvent preneurs sur le marché qu’à la condition que leur prix baisse.

Une obligation d’une valeur nominale de 200 € émise à un taux d’intérêt de 4,50 %, donne un coupon de 9 €. Si les taux montent, les nouvelles obligations seront émises à un taux supérieur (5 % par exemple). L’acheteur de l’obligation ancienne exigera que cette obligation lui rapporte la même chose. L’ajustement se fera par le prix de l’obligation, qu’il n’aura intérêt à acheter que si elle vaut « valeur du coupon/nouveau taux d’intérêt », c’est-à-dire dans notre exemple 9/0,05 = 180 €.

La hausse des taux rendant les obligations moins chères, les détenteurs d’actions peuvent arbitrer en faveur des obligations, vendre leurs actions, dont le prix, par conséquent, baisse. Mais dès que le prix des actions baisse trop, celles-ci deviennent plus rentables, ce qui encourage à nouveau les achats d’actions et provoque la hausse de leur prix.

  • L’évolution des prix peut avoir des effets contradictoires. Si les ménages anticipent une hausse des prix, ils peuvent avoir tendance à consommer davantage, craignant les hausses de prix futures, et donc à épargner moins. Inversement, s’ils souhaitent maintenir la valeur de leur patrimoine, ils sont incités à épargner davantage.

  • La fiscalité sur les valeurs mobilières influence plutôt la répartition, au sein des valeurs mobilières, entre actions et obligations.

L’analyse du titre

  • Certains analystes considèrent qu’on peut tirer des enseignements de l’évolution passée et qu’un titre aura tendance à toujours suivre le même type d’évolution. Ils établissent des graphiques et repèrent les points hauts, les points bas… C’est ce qu’on appelle l’analyse chartiste.

  • Une méthode plus répandue (et seule possible en cas d’introduction sur le marché) : l’analyse dite fondamentale, qui tient compte des caractéristiques de l’émetteur (autre nom de l’entreprise qui émet des titres).

Le PER (price earnings ratio) est le rapport entre le cours d’une action et le bénéfice prévu (déduit de l’analyse fondamentale décrite plus haut). Il permet de comparer des entreprises du même secteur, et de déterminer si une action est chère ou pas. Plusieurs autres méthodes sont utilisées par les analystes financiers.

S’il s’agit d’analyser une société afin d’acheter ses obligations, l’analyse porte plutôt sur sa capacité à rembourser ses dettes évaluée par des agences de notation, comme Moody’s, Fitch, ou Standard & Poor’s qui notent les entreprises en fonction de leur risque (du meilleur, AAA, au moins bon CCC ou même D). L’évaluation du prix des obligations est relativement complexe, et plutôt réservée aux spécialistes.

Passer des ordres en Bourse

La règle de la meilleure exécution

Outre le fait que les ordres des investisseurs pourront, s’ils le souhaitent, être exécutés ailleurs que sur un marché réglementé, les nouvelles règles introduisent le concept nouveau et essentiel de « meilleure exécution » des ordres, qui oblige le prestataire de services d’investissement (l’intermédiaire financier) à prendre en considération une série de critères pour s’assurer de l’obtention du meilleur résultat possible lors de l’exécution des ordres de ses clients.

Dans ce cadre, chaque prestataire de services d’investissement devra mettre en place sa propre politique d’exécution des ordres (manière dont il exécute les ordres, lieux d’exécution des ordres qu’il a sélectionnés), qui sera soumise à l’accord du client et dont l’efficacité devra être surveillée. Les nouveaux textes renforcent aussi de façon significative les obligations d’information des prestataires de services d’investissement envers leurs clients.

Les investisseurs jouiront du même degré de protection, qu’ils choisissent un prestataire de service national ou étranger.

Les différents modes d’exécution possibles 

Il existe trois modes d’exécution ou trois sortes de lieux où peuvent être exécutés les ordres d’achat ou de vente d’instruments financiers :

  • Les marchés réglementés. Les marchés réglementés sont les Bourses traditionnelles, telles qu’Euronext.

  • Les systèmes multilatéraux de négociation. Il s’agit de groupements de prestataires de services d’investissement qui feront directement concurrence aux marchés réglementés. Il existe 9 systèmes multilatéraux de négociations agréés en France par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), dont Alternext et le Marché libre.

  • Les prestataires de services d’investissement agissant par voie d’internalisation systématique. Cette fonction au nom barbare consiste pour un prestataire de services d’investissement, à s’interposer entre ses clients acheteurs et vendeurs, en se portant contrepartie de manière systématique des ordres à l’achat et à la vente de ses clients. Autrement dit, l’acheteur n’achète pas directement au vendeur, comme dans le système classique en vigueur en France, mais à l’intermédiaire, qui lui-même achète les titres correspondants auprès d’un autre de ses clients. C’est le système anglais du « book » et seul le solde d’ordres ne trouvant pas contrepartie dans ce système interne est porté sur le marché.

    5 commentaires sur “Les déterminants des cours de Bourse”
      1. Bonjour,
        Que souhaitez-vous savoir sur les bourses de marchandises ?
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    1. Je trouve cet article intéressant à deux niveaux. Premièrement, il est court, précis et concis. Et deuxièmement, il est thématique et illustratif.

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