PIB (Produit intérieur brut) définition et enjeux

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PIB français en 2022 :
2 639,1 milliards d’euros

Croissance du PIB français (en volume) en 2022 : 2,5 %

Le Produit intérieur brut (PIB) est un indicateur économique qui permet de mesurer les richesses créées dans un pays au cours d’une période donnée.

Le PIB est utilisé pour mesurer la « croissance économique » d’un pays. Mais son utilisation est parfois remise en cause.

PIB (produit intérieur brut) méthode de calcul selon trois approches différentes

Le calcul du PIB correspond à la somme des valeurs ajoutées (du secteur public et privé) à laquelle s’ajoute la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) mais aussi les taxes sur des produits particuliers comme les produits pétroliers, le tabac et l’alcool ou encore les produits importés (droit de douanes). En contrepartie de ces taxes, les subventions reversées par l’État sont logiquement retranchées.

La définition précise du PIB se révèle complexe, nous en présentons ici une version schématisée.
Plus de précisions sur le site de l’OCDE.

Le PIB peut être restructuré en différentes composantes pour analyser le fonctionnement d’une économie. On parle d’approche du PIB par la production, par les revenus ou par la demande. En effet, la richesse créée par un pays est une richesse produite qui permet de constituer les revenus qui viendront alimenter la demande.

PIB : approche par la production

L’approche par la production permet de mieux saisir la provenance de la richesse créée en particulier les contributions par secteur d’activité (construction, industrie…) ou par type d’acteurs économiques (privés, publics, associatifs). Selon cette méthode, le PIB se calcule en additionnant les valeurs ajoutées des agents économiques publics et privés.

PIB : approche par les revenus

L’approche par les revenus permet de mettre en évidence la répartition de la richesse créée entre les salariés, l’État et les entreprises. Le PIB correspond alors à la rémunération des salariés, aux impôts perçus par l’État sur la production et les importations (corrigés des subventions reversées) et aux excédents d’exploitation dégagés par les entreprises.

PIB : approche par la demande

L’approche par la demande met en relief la manière dont la richesse produite a été utilisée : dans la consommation, dans l’investissement, dans la constitution de stocks ou par sa monétisation à l’étranger (solde des échanges extérieurs). Cette approche permet souvent de modéliser et piloter les politiques économiques conjoncturelles (relance par la demande des ménages, soutien à l’investissement, dévaluation ou revalorisation de la devise nationale…)

Les composantes du PIB dans son approche par la demande

  • Les dépenses de consommation finale : elles correspondent aux dépenses réalisées par les ménages, les administrations publiques et les institutions sans but lucratif au service des ménages pour acquérir des biens et des services destinés à la satisfaction de leurs besoins.

  • La formation brute de capital fixe (investissement) : elle correspond à la différence entre les acquisitions et les cessions d’actifs fixes réalisées par les producteurs résidents, c’est-à-dire l’investissement réalisé par l’ensemble des secteurs institutionnels. Pour une entreprise, cela correspond à un bien dont l’utilisation interviendra au moins un an dans la production. L’acquisition d’un logement par un ménage est également considérée comme un investissement.

  • La variation de stock : elle correspond à la différence de valeur entre les entrées et les sorties de biens (matières premières, produits semi-finis ou finis). Une variation de stock positive (entrées > sorties) contribue à augmenter le PIB. À l’inverse, si la variation de stock est négative (sorties > entrées) cela a pour effet de diminuer le PIB.

  • Le solde des échanges extérieurs : il correspond à la différence entre les importations (l’ensemble des biens et services entrant sur notre territoire en provenance d’un autre pays) et les exportations (l’ensemble des biens et services sortant de notre territoire en direction d’un autre pays). Si le solde des échanges extérieurs est négatif (on importe plus qu’on n’exporte), le PIB diminue et inversement si le solde des échanges extérieurs est positif (on exporte plus qu’on importe).

Le PIB en valeur et ses composantes dans l’approche par la demande en 2022 (en milliards d’euros)

en valeur

Dépenses de consommation finale

2 043

Dont ménages

1 352

Dont administrations publiques

634

Dont institution sans but lucratif

57

Investissement (Formation Brute de Capital Fixe)

665

Variation de stocks

32,3

Solde des échanges extérieurs

-102,3

Dont exportations

915,4

Dont importations

1017,7

TOTAL

2 639

Source : Insee 

Comme on le voit dans ce tableau, les dépenses de consommation finale des ménages, des administrations publiques et des institutions sans but lucratif représentent plus de 75 % de la valeur du PIB.

Les données du PIB sont régulièrement révisées par l’Insee qui doit parfois attendre trois ans pour obtenir des données effectives.

Le calcul et même la définition du PIB sont sujets à débat. Par exemple, doit-on ou non inclure certaines activités illicites (drogue, prostitution…) dans le PIB ?

De plus, son calcul implique de nombreuses estimations et approximations. On estime que, dans les pays développés, le calcul du PIB présente une marge d’erreur d’environ plus ou moins 5 %.

PIB en volume ou en valeur ? 

Le PIB peut être évalué en volume ou en valeur. En valeur, on parle de PIB nominal, c’est-à-dire non corrigé de l’inflation. Pour mesurer la croissance, on doit éliminer l’impact de l’inflation et calculer le PIB en volume (ou PIB réel). Il est donc logique que le taux de croissance en valeur ait été supérieur au taux de croissance en volume pour la France ces dernières décennies, puisqu’il y a toujours eu de l’inflation (contrairement, par exemple, au Japon, qui a connu une période déflationniste dans les années 1990).

Croissance française en volume et en valeurLe PIB permet de comparer les performances économiques de différents pays

Le PIB reste l’indicateur le plus utilisé pour illustrer la croissance économique et peut être utile pour comparer les performances économiques de différents pays.

PIB dans le monde

Les États-Unis sont de loin le pays générant le plus de richesses au monde. Ils sont suivis par la Chine. La France est la 7e puissance économique mondiale. En se rassemblant, les pays de l’Union Européenne cumulent un PIB de 16 641 milliards de dollars et se situent donc au troisième rang mondial.

Mais le PIB ne reflète pas forcément la richesse de ses habitants. En rapportant le PIB d’un pays à sa population, on obtient une autre lecture de la répartition de la richesse mondiale qui est plus proche de la réalité. 

PIB par habitant

Cependant, le PIB par habitant est encore imparfait puisqu’il ne tient pas compte du « coût de la vie ». De plus, le tableau précédent oblige à libeller toutes les valeurs en une même monnaie (ici le dollar) ce qui implique que les comparaisons peuvent être biaisées par des fluctuations du taux de change. Les économistes ont donc introduit la notion de la Parité du Pouvoir d’Achat (PPA).

PIB par habitant en parité de pouvoir d'achat

La PPA mesure le pouvoir d’achat d’une monnaie pour un consommateur pour se procurer le même panier de biens et de services qu’un autre consommateur dans un autre pays.

Contrairement au taux de change, ce taux de conversion entre les monnaies tient alors compte du « coût de la vie ». Il est donc plus près de la richesse réelle par habitant.

Pourquoi le PIB est-il un indicateur contesté ?

Le PIB est l’indicateur le plus utilisé pour mesurer la croissance et effectuer des comparaisons internationales. Il joue même un rôle particulièrement important pour mesurer les déficits et les dettes publics des États ce qui a des conséquences directes sur les politiques économiques des gouvernements et les décisions des Banques Centrales. C’est le cas dans la zone euro mais aussi dans les politiques de redressement imposées par le Fonds Monétaire International (FMI) quand un pays faisant face à des difficultés de solvabilité fait appel à son aide.

Le PIB au cœur des politiques européennes

Dans la zone euro, le Pacte de Stabilité et de Croissance adopté en 1997 à Amsterdam a pour objectif de coordonner les politiques budgétaires. Il repose sur des indicateurs dont les deux principaux sont un déficit public qui doit être contenu dans la limite des 3 % du PIB et une dette publique ne devant pas dépasser 60 % du PIB. A la suite de la crise économique mondiale de 2008, un nouveau traité est rentré en vigueur en 2013, appelé communément Pacte Budgétaire Européen, qui maintient les critères de convergence mais décide d’adopter une vision plus dynamique de leur respect. Ainsi, si la tendance vers ces objectifs est positive, l’État mis en cause pourra échapper à des sanctions.

L’IDH en remplacement du PIB ?

Pour autant, cet indicateur est souvent contesté. On lui reproche notamment de ne pas prendre en compte toute l’activité économique et d’exclure le travail bénévole réalisé notamment au sein du secteur associatif et le travail personnel (ménage réalisé sans recours à des personnes tierces, bricolage, jardinage…). En outre, il n’intègre pas les données sociales, environnementales ni le bien-être des individus. C’est notamment sur ce point qu’il a été le plus décrié puisque la mesure du bien-être de la population ne peut pas être uniquement appréhendée par une comptabilisation des richesses créées surtout lorsqu’il s’agit de mesurer la pauvreté ou encore les inégalités sociales.

D’autres indicateurs ont alors été développés comme l’Indice de Développement Humain (IDH) par exemple. Cet indicateur prend en compte l’espérance de vie, le niveau d’éducation et le PIB par habitant pour évaluer le bien-être collectif d’un pays et va donc au-delà de la simple mesure de la production économique.

    65 commentaires sur “PIB (Produit intérieur brut) définition et enjeux”
    1. bonjour et merci pour ces informations,
      je me demande quel est le lien entre le PIB et le PNB. voire quels sont les tenans et les aboutissants sur la mesure economique.

      1. Bonjour,
        La différence entre PIB et PNB tient à la nationalité du producteur. Par exemple, une voiture fabriquée par Toyota en France est comptabilisée dans le PIB français mais dans le PNB japonais. Pour la plupart des pays dont la France, la différence entre les deux est très faible.
        Meilleures salutations.

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    2. Bonjour,
      où puis-je trouver l’indice correspondant à la rémunération du capital en équivalent « point de PIB » et celle de la richesse créée par le travail dans la même unité ?

      1. Bonjour,
        Nous ne sommes pas certains de bien comprendre votre question. Si vous parlez du partage de la valeur ajoutée entre travail et capital, vous pouvez trouver des informations sous ce lien (tableau 5) : file:///C:/Users/s.bersinger/Downloads/ENTFRA17_g1_FTL02%20(11).pdf
        Meilleures salutations.

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    3. Bonjour j’ai une question purement théorique, sachant que le PIB comprend aussi la valeur non marchande (les sevices) dans le cas d’un pays qui voudrait gonfler volontairement son PIB pourrait t-il creer des emploies inutiles? Ces emplois subventionné par l’état seront prit en compte dans le calcul du PIB et donc contriburont a augmenter le PIB mais aussi le PIB/hab, on pourrais donc se dire à première vue qu’en moyenne la richesse pas habitant a augmenté, mais cela serait faux vu que ces emploi subventionné mais inutile sont payé par l’argent publique prélevé par les impots? Donc au final on aurait un PIB augmenté pour une production de richesse identique

      1. Bonjour,

        En effet, si l’État crée des emplois, même des emplois à faible productivité, cela crée du PIB à court terme. Cependant, pour financer ces emplois l’État devrait prélever des impôts et donc freiner la création d’emplois dans d’autres secteurs. Au final, on aura simplement « déshabillé Pierre pour habiller Paul ». De plus, si les emplois nouvellement créés sont peu utiles, la productivité globale de l’économie baissera et, à termes, le PIB baissera lui aussi.

        Meilleures salutations
        L’équipe de lafinancepourtous.com

      1. Bonjour,

        Sur le site du World Economic Outlook (FMI) vous avez (en anglais) la croissance de tous les pays du monde depuis 1980 (ainsi que beaucoup d’autres données économiques).
        https://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2019/01/weodata/weoselco.aspx?g=2001&sg=All+countries
        Sinon consultez le site du ministère de l’économie ou de la banque centrale, des données sont généralement disponibles.
        Meilleures salutations.

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    4. Bonjour l’Equipe de Lafinancepourtous.com,
      j’ai une préoccupation importante. Nous savons qu’augmenter le développement humain et réduire la pauvreté c’est plus que juste augmenter les niveaux de revenus/consommation. Cependant, l’analyse du développement et de la pauvreté est souvent entreprise en utilisant les indicateurs de revenu/consommation comme variables de substitution pour mesurer le développement. Maintenant, comment bien mesurer et analyser le progrès de développement socio-économique d’un humain ?

      1. Bonjour,
        Il existe en effet des indicateurs qui vont au-delà des mesures purement économiques pour mesurer le développement et qui prennent en compte des facteurs plus sociologiques et humains.
        Par exemple l’indice du capital humain (https://www.lafinancepourtous.com/2018/10/17/le-nouvel-indice-du-capital-humain/) ou l’indice de développement humain (https://www.lafinancepourtous.com/outils/dictionnaire/idh-indice-de-developpement-humain/).

        Meilleures salutations.

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

      1. Bonjour,

        Nous vous remercions de lecture attentive et avons corrigé le chiffre

        Meilleures salutations.

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    5. Bonjour,
      Pour le PIB, j’ai un souci avec la spéculation sur l’immobilier ou sur d’autres actifs du type actions.
      D’un côté je me dis que la spéculation n’est pas une nouvelle richesse crée, c’est une augmentation de la valeur de richesses déjà crées auparavant, donc la spéculation ne doit pas être comptabilisée dans le calcul du PIB.
      Mais d’un autre côté, si les « revenus » d’une personne donnée est uniquement due à des spéculations boursières ou immobilières, ces revenus devraient contribuer au PIB.
      J’ai une hypothèse pour lever ce paradoxe apparent qui consiste à dire que les « revenus » du spéculateur sont annulés par les « pertes » de l’acheteur puisque ce dernier dépense plus que s’il avait acheté plus tôt.

      J’aimerais avoir votre avis sur la validité de ce raisonnement. Merci

      1. Le PIB représente la richesse crée par un pays sur une année. Il se mesure en faisant la somme des valeurs ajoutés produites par les différents acteurs économiques (privés, publiques, associatifs). Les plus-values résultant de spéculations ne sont donc pas comptabilisées dans le PIB puisqu’elles ne résultent pas d’une création de valeur. Une façon de voir les choses est que le PIB mesure un flux de création de richesse et ne se préoccupe pas de l’évolution du stock de cette richesse (patrimoine). En revanche, la valeur ajoutée dégagée par l’industrie financière à partir des commissions, des intérêts ou des frais de gestion sur les opérations de spéculation contribue à l’accroissement du PIB.
        Meilleures salutations.
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    6. Bonjour,

      En 2013, les versements des pensions civiles et militaires ont atteint 50,2 milliards d’euros. Les cotisations salariales prélevées au titre des retraites des fonctionnaires se sont quant à elles élevées à 5,5 milliards d’euros cette même année, ce qui représente un peu plus de 10 % du total des recettes du régime des pensions de retraites civiles et militaires de l’Etat.

      Meilleures salutations.

      L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    7. Bonjour
      Question : quel est le montant de la charge correspondant aux pensions des retraités fonctionnaires dans le budget de l’Etat.
      En contrepartie combien rapportent les cotisations salariales pour la seule part retraite, prélevés sur les salaires des fonctionnaires ?
      Merci

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