Politiques monétaires non conventionnelles

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Une banque centrale peut prendre des mesures non conventionnelles lorsque les circonstances les justifient : apparition d’un risque de déflation, krach boursier ou obligataire, faillite d’un établissement de crédit de taille importante, crise de confiance du secteur financier…

Ces mesures non conventionnelles prennent la forme de mesures d’assouplissement de certaines normes de la politique monétaire conventionnelle ou d’injections massives de liquidités dans le système financier. Dans le premier cas, on parle d’assouplissement qualitatif, dans le second, d’assouplissement quantitatif.

L’assouplissement qualitatif

L’assouplissement qualitatif consiste pour la banque centrale à alléger les règles d’accès à ses opérations de refinancements bancaires, en élargissant la catégorie des actifs éligibles que les banques sont tenues de lui apporter en échange des liquidités fournies.

Les actifs négociables sont les actifs éligibles par excellence au refinancement de la banque centrale. Il s’agit généralement d’obligations qui peuvent être vendues sur le marché financier, de faible risque et bénéficiant donc d’une bonne notation des agences de rating. Des actifs non négociables, essentiellement des crédits bancaires, sont aussi éligibles, dans la mesure où leur probabilité de défaut est considérée comme très faible. Certains crédits bancaires à de grandes entreprises non-financières, ainsi que les crédits aux États et aux institutions internationales et supranationales, tombent dans cette catégorie.

Le principe de limiter la liste des actifs éligibles à des actifs de faible risque revient à encourager les banques à adopter une gestion prudente de leur bilan. Sachant qu’elles n’auront pas accès aux liquidités si les actifs qu’elles présentent en garantie au refinancement de la banque centrale sont peu négociables ou de notation médiocre, les banques auront tendance à limiter leurs investissements risqués.

De facto, un assouplissement des critères d’éligibilité conduira les banques à moins hésiter dans leur prise de risques, et donc à accorder davantage de prêts à des entreprises de taille moyenne ou petite.

Par exemple, la Banque d’Angleterre a lancé en juillet 2012 le Funding for Lending Scheme (FLS) afin d’encourager les banques et les sociétés d’épargne logement à prêter davantage aux ménages et aux sociétés privées non financières britanniques.
Ce dispositif a permis aux établissements de crédit de refinancer des prêts à long terme en apportant en contrepartie une gamme élargie de collatéraux. Ce programme a également inspiré l’opération de refinancement à long terme ciblé (TLTRO) de la BCE.

    24 commentaires sur “Politiques monétaires non conventionnelles”
    1. Bonjour, serait-il possible que vous m’expliez s’il vous plait la différence qu’il y a dans la mise en place des politiques de quantitative easing destinées à « sauver » les banques et dans celle destinées à « sauver » l’Etat ?

      1. Bonjour,

        Nous ne comprenons pas cette distinction. En effet, les politiques d’assouplissement quantitatif ont pour objectif de faciliter les conditions de financement au sein des économies, ce qui bénéficie donc à la fois aux banques et aux Etats. A propos des canaux de transmission de cette politique à l’économie réelle, nous vous renvoyons à notre infographie dédiée au programme d’achats de titres actuellement mené par la BCE : https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/crises-economiques/crise-economique-covid-19/la-dette-publique-et-la-politique-de-la-bce-face-a-la-pandemie-de-covid-19/

        Meilleures salutations,

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

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