L’Autorité des Marchés financiers et l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) ne relâchent pas leurs efforts pour mettre en garde les particuliers contre les trop nombreuses escroqueries qui pullulent, notamment sur Internet. Au-delà des offres de produits de placements, se développent également des arnaques sur des faux sites de banque en ligne qui proposent notamment des prêts.
Et malgré les très nombreuses mises en garde de l’AMF, cette dernière estime la perte à plus d’un milliard d’euros entre le 1er juillet 2017 et le 30 juin 2019 !
Une promesse de rendement très rémunérateur
Face aux placements agréés dont le taux de rendement peine aujourd’hui à dépasser l’inflation, ces offres frauduleuses promettent quant à elles des performances très élevées, à deux chiffres, sur de courtes périodes.
Selon l’AMF, les plus de 50 ans représentent plus de 65 % des victimes et 81 % de l’ensemble des sommes perdues, la tranche d’âge la plus impactée étant celle des 60-69 ans. Pour l’AMF, ce constat « peut s’expliquer à la fois par un patrimoine plus important, une disponibilité pour des sollicitations faites par téléphone et certains facteurs de vulnérabilité comme l’isolement familial ou la recherche de sociabilisation ».
L’application Amf Protect Epargne, disponible également sur ordinateur) ou sur les stores, vous permet d’accéder en temps réel à la liste des acteurs non autorisés (par catégorie) régulièrement mise à jour par le régulateur, mais également d’évaluer le niveau de risque d’une offre commerciale, ou encore de signaler une fraude.
Escroquerie financière : une mécanique « bien huilée »
Généralement, le client est dans un premier temps amené à placer, à titre d’essai, une somme relativement faible. Ce premier placement, systématiquement présenté comme un succès, permet de gagner la confiance de l’investisseur qui sera très fortement incité à effectuer de nouveaux placements pour des montants de plus en plus importants.
Lorsque l’épargnant veut récupérer tout ou partie des sommes, il lui est souvent demandé un nouveau versement pour payer des frais divers (de garde, de douanes, de déblocage, etc…). Et à partir de là les pseudo-conseillers ne seront plus joignables, et l’investissement est parti en fumée.
Savoir faire des calculs basiques
Vous êtes joint par téléphone et on vous propose de placer une petite somme (pas si petite d’ailleurs 20 000 ou 50 000 euros !) sur une période courte (18 mois à 2 ans) et on vous promet un rendement correct. Au bout de 18 mois/2 ans votre capital aura doublé, ce qui n’est pas – tant s’en faut – présenté comme exorbitant.
Or, un capital qui double en 2 ans, cela correspond à un rendement de 40 %/an !
L’ordre de grandeur se calcule très facilement grâce à la règle d’Einstein
On divise 70 par le nombre d’années (ici 2), et on obtient le rendement annuel : 35 %. En fait dans le cas particulier, le rendement est même encore supérieur (40 %), mais cela vous donne tout de même une bonne idée de l’escroquerie dont vous risquez d’être l’objet. Amusez-vous à simuler vos rendements sur notre calculateur d’épargne.
Les nouveaux pouvoirs de l’AMF
Avec la loi « Sapin 2 » entrée en vigueur fin 2016, les pouvoirs du gendarme de la bourse ont été renforcés, notamment en renforçant les pouvoirs a priori de l’AMF sur les intermédiaires en « biens divers ».
En outre, la loi interdit la publicité par voie électronique à destination des particuliers portant sur certains contrats financiers hautement spéculatifs et risqués comme le Forex, les CFD et les options binaires.
Et dans le cadre de la loi Pacte, les prestataires de service sur actifs numériques (PSAN) non enregistrés auprès de l’AMF ou qui n’auront pas obtenu d’agrément optionnel, ainsi que les émetteurs d’initial coin offerings (ICO) qui n’auront pas demandé le visa facultatif ne pourront pas effectuer d’opérations de démarchage ou de publicité.
Nos conseils avant d’investir
Cela peut sembler assez basique, mais il ne faut jamais oublier :
- Qu’il n’existe pas de rendement élevé sans risque élevé
- Que le placement miracle n’existe pas
- Que les produits atypiques ne peuvent pas garantir un rendement, et que la revente est souvent très difficile.
Au-delà de ces conseils de prudence, veillez à
- Effectuer des vérifications
- Poser des questions à votre interlocuteur, (nom, numéro d’immatriculation, adresse, numéro de téléphone, etc.)
- Vérifier les autorisations sur les fichiers ORIAS et REGAFI.
Au moindre doute sur une arnaque financière, contacter :
AMF Epargne Info Service au 01 53 45 62 00 ou Assurance Banque Epargne Info Service au 0811901 801.
Commenter