Arrêt pour maladie non professionnelle et longue maladie : l’indemnisation

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Congé maladie de courte ou de longue durée : la prise en charge financière

  • Perception d’indemnités journalières (IJ) sous conditions
  • Délai de carence de trois jours (salariés du privé) ou un jour (fonctionnaires)

Attention : depuis le 1er juillet 2020, la majoration de l’indemnité journalière au-delà du 30ème jour d’arrêt maladie, pour les assurés ayant au moins 3 enfants à charge, est supprimée.

Vous êtes en arrêt maladie, sans caractère professionnel. Votre congé peut être de courte durée, de quelques jours ou semaines, ou se prolonger en cas de longue maladie. En fonction de votre situation personnelle et professionnelle, les modalités de prise en charge et les compensations financières diffèrent.

Vous devez prévenir sous 24 heures votre employeur et faire une déclaration auprès de votre caisse d’assurance maladie dans les 48 heures qui suivent.

Le régime général de la Sécurité sociale

En compensation de la perte de salaire durant votre congé maladie, vous pouvez bénéficier d’indemnités journalières (IJ), versées par votre caisse primaire d’Assurance maladie. Les conditions pour en bénéficier sont strictes et dépendent de la durée de l’arrêt maladie.

Pour les arrêts maladie inférieurs ou égaux à 6 mois :

  • avoir travaillé au moins 150 heures au cours du trimestre qui précède l’arrêt,
  • ou avoir perçu un salaire au moins égal à 1 015 fois le montant du Smic horaire (soit 11 692,80 € bruts sur la base du Smic horaire au 1er mai 2023) au cours des 6 mois civils qui précèdent l’arrêt ;

Pour les arrêts maladie de plus de 6 mois (considérés comme des arrêts longue maladie) :

  • être affilié à la Sécurité sociale depuis au moins 12 mois,
  • avoir travaillé au moins 600 heures au cours de l’année qui précède l’arrêt,
  • ou avoir perçu un salaire au moins égal à 2 030 fois le Smic horaire (soit 23 385,60 € bruts sur la base du Smic horaire au 1er mai 2023), au cours de l’année qui précède l’arrêt,
  • et justifier d’au moins un an d’affiliation à la Sécurité sociale.

L’application de ce délai de carence a été suspendue à de nombreuses reprises pour les assurés qui présentaient des symptômes ou qui étaient testés positifs au Covid-19, ainsi que pour les voyageurs devant respecter une mesure de placement en isolement, lorsqu’ils ne pouvaient pas télétravailler. Ce régime dérogatoire n’existe plus depuis le 1er février 2023.

Le montant des indemnités journalières

En tant que salarié, vous pouvez percevoir des indemnités journalières (IJ) égales à 50 % de votre salaire moyen calculé sur les 3 mois précédant l’arrêt. Chaque salaire mensuel pris en compte est plafonné à 1,8 fois le Smic mensuel, soit 3 144,96 € bruts (sur la base du Smic au 1er mai 2023).

Le montant maximum des IJ est de 51,70 € bruts/jour à compter du 1er mai 2023 (50,58 € bruts/jour du 1er janvier au 30 avril 2023).

Depuis le 1er juillet 2020, la majoration des IJ à partir du 31ème jour d’arrêt pour les assurés ayant au moins trois enfants à charge est supprimée (loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020 du 24/12/2019). Sont concernés par ce changement les arrêts de travail prescrits depuis le 1er juillet 2020 et les arrêts prescrits avant cette date, dont la durée n’a pas atteint 30 jours consécutifs.
Précédemment, les IJ majorées étaient  égales aux 2/3 (soit 66,66 %) de votre salaire moyen, plafonnées à 60,73 € bruts/jour en 2020.

Pour les salariés soumis au régime général de la Sécurité sociale, le versement d’indemnités journalières est plafonné à 360 jours par période de 3 ans consécutifs. Ce plafonnement s’applique quel que soit le nombre d’arrêts maladie au cours de la période considérée.

L’affection de longue durée (ALD)

Les salariés pris en charge dans le cadre d’une affection longue durée (ALD) bénéficient d’une durée plus longue de versement des d’indemnités journalières : des périodes de 3 à 6 mois renouvelables sur une durée de trois ans maximum. Les indemnités journalières versées pour une ALD ne sont pas soumises à l’impôt sur le revenu. Et les frais médicaux sont pris intégralement en charge par la Sécurité sociale.

Les ALD dites exonérantes (liste de 30 ALD) correspondent à des maladies graves (cancer, mucoviscidose, sclérose en plaques…) ou chroniques (diabète, insuffisance respiratoire, polyarthrite…) prises en charge à 100 % par le régime d’assurance maladie.

Au-delà de 3 ans, le salarié relève jusqu’à sa retraite du régime de la pension d’invalidité si sa capacité de travail est réduite des deux tiers. Le montant de son indemnité est de 30 % du salaire annuel moyen des dix meilleures années en cas d’incapacité partielle et de 50 % en cas d’incapacité totale.

Une indemnité complémentaire versée par l’employeur

Aux indemnités journalières versées par l’Assurance maladie, s’ajoute parfois un complément de rémunération de la part de l’entreprise à hauteur de 90 à 100 % du salaire brut de référence, incluant les indemnités journalières.

Une indemnité complémentaire légale, à hauteur de 90 % maximum, est versée par l’employeur sous conditions (notamment d’ancienneté), après un délai de carence de 7 jours.

Par ailleurs, un complément de rémunération peut être versé par l’employeur dans le cadre du régime de prévoyance de l’entreprise ou de la convention collective. Il est important de bien se renseigner sur le régime de prévoyance dont vous relevez car le montant du complément d’indemnité en sera impacté.

Le régime des fonctionnaires

Les fonctionnaires des trois fonctions publiques (d’État, territoriale et hospitalière) bénéficient d’un congé maladie ordinaire (CMO), en cas d’arrêt de travail pour maladie. Les trois premiers mois, ils bénéficient du maintien à 100 % de leur traitement indiciaire (primes et indemnités comprises). A partir du 91ème jour, ils perçoivent 50 % de leur traitement. Si le montant de ce demi-traitement est inférieur au montant des indemnités journalières versées par l’Assurance maladie, une indemnité différentielle est versée au fonctionnaire (pour assurer une indemnisation identique à celle d’un salarié du privé). La durée du congé maladie ordinaire est de un an maximum.

Comme pour les salariés de droit privé, la suspension dérogatoire du délai de carence en cas de Covid a été supprimée le 1er février 2023. 

En cas de longue maladie, les fonctionnaires (toutes catégories et administrations d’origine) bénéficient du congé de longue maladie (CLM). Ils sont indemnisés pendant 3 ans maximum, à hauteur de 100 % du traitement indiciaire pendant un an, puis de 50 % les deux années suivantes.

Pour certaines maladies (cancer, tuberculose, maladie mentale, poliomyélite ou déficit immunitaire grave et acquis), ce congé peut être prolongé, dès la fin de sa première année, en congé longue durée (CLD). Sa durée est de 5 ans maximum, avec une indemnisation à hauteur de 100 % du traitement indiciaire pendant 3 ans, puis 50 % pour les deux dernières années.

Passée cette durée et en cas d’incapacité de travail, les fonctionnaires sont mis en retraite (avec un minimum de 50 % du traitement hors primes), à condition d’avoir 15 ans de service effectif. Dans le cas contraire, c’est le régime général qui verse la pension d’invalidité.

Et la prévoyance individuelle ?

La prévoyance collective (au sein de l’entreprise ou de l’administration) est, en cas de longue maladie ou d’invalidité reconnue, une protection financière incontournable. Pour les salariés du secteur privé, la complémentaire santé collective est obligatoire depuis le 1er janvier 2016, avec une prise en charge de la moitié du coût par l’entreprise. Dans les autres cas, vous pouvez, à titre individuel, souscrire un contrat de prévoyance auprès d’un professionnel de votre choix.

La plupart des contrats garantissent le versement d’indemnités journalières et d’une rente d’invalidité. Le coût d’un contrat de prévoyance varie en fonction du montant et de la durée de l’indemnité versée.

Sachez que la grande majorité des contrats proposés par les mutuelles et les assureurs intègrent le volet « invalidité » comme une garantie complémentaire d’un contrat capital décès, d’autres limitent la durée du versement des indemnités journalières.

Dans tous les cas, il est important d’étudier attentivement les offres que l’on vous propose car les montants que vous percevrez auront un impact sur le niveau et la qualité de votre vie.

    279 commentaires sur “Arrêt pour maladie non professionnelle et longue maladie : l’indemnisation”
    1. Bonjour, je suis en ALD pour maladie psychiatrique et cette ALD se termine en aout 2022. Je ne sais pas comment se passe la suite car je suis en incapacité complète pour reprendre le travail. Je ne comprends pas comment se passe le remboursement des soins à la fin de mon ALD ni comment ça va se passer avec mon employeur qui me verse pour le moment 50% de mon salaire. Je n’ai aucune indemnité. Je suis fonctionnaire hospitalier. Si jamais quelqu’un a des indications sur le remboursement des soins et le maintien de mon salaire, je vous remercie beaucoup d’avance.

      1. Bonjour,

        Pour en savoir plus sur les conséquences d’une fin d’ALD, il convient de vous rapprocher de votre caisse d’assurance-maladie, qui en fonction de votre situation particulière pourra vous répondre précisément.

        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    2. Bonjour, j’ai été mis en arrêt maladie le 19/01/20219 par la médecine du travail. Or depuis ce jour, je n’ai pas repris le travail et je me suis mis à la retraite forcée depuis le 01/02/2022. Mes indemnités journalières versées par la CPAM ont pris fin le 19/01/2022. Mon arrêt de travail s’est terminé le 31/01/2022. Après avoir pris contact avec ma CPAM, il m’a été signalé qu’après 365 jours d’arrêt les indemnités cessaient d’être versées. Est-ce possible de contester cette décision pour les 12 jours non perçus ? Dans l’attente de votre retour. Recevez l’expression de mes meilleures salutations.

      1. Bonjour
        Votre situation est très complexe et nous ne voulons pas donner de mauvais conseils. mais sur le site du service public il est bien dit que l’indeminsation était de 12 mois.
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    3. je suis en arrêt depuis le 19juin 2021, je me suis fracturé le genou et le 28fevrier refracture. je vais être arrêté plus de 360j au total, sachant que j’étais intérimaire en fin de mission. la CPAM va t’elle encore m’indemniser après ?

      1. Bonjour
        Il faut voir cette question avec la caisse d’Assurance maladie dont vous dépendez. Nous ne voudrions pas vous donner de mauvais conseils, ne connaissant pas votre dossier.
        Meilleures salutations
        L’équipe de Lafinancepourtous.com

    4. Bonjour, j’étais en maladie professionnel depuis 18 septembre 2018. J’ai été hospitalisé du 24 janvier au 28 et après je suis sorti. Mais après sécurité sociale ne paye pas jusqu’à aujourd’hui. Je suis sorti le 28 janvier et mon généraliste elle a fait prolongation jusqu’au 27 février et 27 mars … Que est ce que je dois faire…merci..

    5. Bonjour, j’ai 49 ans et je suis fonctionnaire territoriale. Standardiste de métier, je ne peux plus continuer à exercer mon métier comme avant, malheureusement la maladie m’a rattrapée. Je souffre d’acouphènes suite à un accident cérébral avant de commencer dans la fonction public il y a 13 ans. J’ai eu des séquelles importantes : j’ai perdu l’usage de mon oreille (auditif). Mon médecin ORL veut me mettre en longue maladie mais j’ai peur d’un licenciement car je n’ai jamais déclaré mon handicap. Je l’ai toujours caché a mon employeur et j’ai toujours travaillé et fait du très bon travail sans que personne ne se doute de mon handicap. Je suis reconnue comme travailleur handicapé. Malheureusement ce n’est plus possible. La maladie et mon handicap sont devenus des obstacles dans mon quotidien. Est-ce que ma maladie et mon handicap peuvent bénéficier de longues maladies allant jusqu’à 5 ans, avec un régime indemnité de mon employeur a 100% les 3 premières années et à 50% l’année suivante. Merci à vous. Cordialement.

      1. Bonjour,

        Nous ne pouvons pas répondre précisément à votre question, qui dépend d’avis médicaux. Pour connaître précisément vos droits, il est préférable d’interroger les services de l’Assurance maladie et l’organisme gestionnaire de votre mutuelle de santé. En cas de difficultés financières, vous pouvez également contacter le centre d’action sociale de votre commune (CCAS) pour faire le point sur les aides auxquelles vous pouvez avoir droit.

        Meilleures salutations

        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

      1. Bonjour,
        Il faut voir cette question avec la caisse d’Assurance maladie dont vous dépendez et le service RH de votre entreprise. Nous ne voudrions pas vous donner de mauvais conseils, ne connaissant pas votre dossier.
        Meilleures salutations
        L’équipe de lafinancepourtous.com

        1. Je suis en longue maladie ma DRH a demandé au médecin conseil de me mettre en retraite invalidité. J’attends des nouvelles. Je suis diabétique tension. De plus j’ai une artérite des membres inférieure. Je suis en arrêt depuis fin 2017. Je veux déménager car F4 trop grand. J’ai 4 enfants. Ils sont tous partis vivre leur vie normale.

          1. Bonjour,
            Dans votre situation, il serait préférable de contacter le centre d’action sociale de votre commune. Avec celui-ci, vous pourrez faire le point sur les aides auxquelles vous pouvez avoir droit (aide au déménagement notamment). Vous pouvez également vous adresser au service social de l’Assurance Maladie (https://www.ameli.fr/paris/assure/droits-demarches/difficultes-acces-droits-soins/service-social ).
            Meilleures salutations.
            L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    6. Bonjour,
      je suis passée en invalidité en 2020 après des AT prolongés. J’ai plusieurs ALD. J’ai 43 ans. Je suis travailleur handicapé en poste depuis 1999. Mon employeur a voulu me licencier mais j ai pris un avocat et la procédure s’est arrêtée car il n’y avait pas au bout du compte de motif pour un licenciement économique. Ils ont tenté. Très déçue, j’ai demandé une RC mais ils ont refusé. Je suis renouvelée régulièrement de ce fait par mon médecin car pas en état pour le moment de reprendre. On m’a parlé qu’il serait possible au bout d’un moment que mon patron me licencie pour absences prolongées. Est-ce vrai ? Comment cela se passe ? Est-ce que je serai déclarée inapte ? Je ne veux pas car j’ai espoir un jour de reprendre même si cela ne se fait pas dans cette entreprise ? Pensez-vous que je doive sinon retenter une RC ? Merci.

      1. Bonjour,

        Pour connaître précisément vos droits, nous vous conseillons de prendre contact directement avec la caisse d’l’Assurance maladie dont vous dépendez. Celle-ci pourra vous apporter une réponse personnalisée.

        Meilleures salutations

        L’équipe de lafinancepourtous.com

    7. bonjour
      pour une personne ayant cotisé a la SS que 6 mois mais qui est en CDI dans son entreprise .Elle a ete indemnise par SS que 6 mois mais elle est reconnu en ALD .
      qui prend en charge son salaire ?

      1. Bonjour,

        La durée de versement des indemnités journalières maladie est plus longue pour les assurés en affection longue durée (ALD). Pour connaître précisément vos droits, nous vous conseillons de prendre contact directement avec l’Assurance maladie qui pourra vous apporter une réponse personnalisée.

        Meilleures salutations

        L’équipe de lafinancepourtous.com

    8. bonjour
      mon mari en arrêt maladie depuis juillet 2020,ald
      peut il se mettre en pres retraite ou pas?
      57 ans,la il va se faire opérer du dos
      merci

      1. Bonjour
        Nous ne connaissons pas assez le dossier pour vous donner une réponse satisfaisante. Il faut contacter l’assurance vieillesse à ce sujet pour expliquer votre situation. Mais sachant que votre mari a seulement 57 ans cela nous semble difficile. Vous pouvez également joindre l’assurance maladie.
        Meilleures salutations

        L’équipe de Lafinancepourtous.com

    9. Bonjour,

      Ayant eu deux grossesses tres compliquées à la suite, j’ai eu 360 jours d’ijss en 2 ans.
      Premiere fois que je m’arrete en 10 ans de travail. Du coup, peut on etre en arret de travail sans indemnisation ? Juste pour ne pas etre en absence injustifié?
      Merci beaucoup

      1. Bonjour
        Il faut voir cette question avec l’assurance maladie et le service RH de votre entreprise. Nous ne voudrions pas vous donner de mauvais conseils, ne connaissant pas votre dossier.
        Meilleures salutations

        L’équipe de Lafinancepourtous.com

      2. Je suis en ALD depuis juin 2020 pour dépression. J’ai été hospitalisée 2 fois en 2020 puis 2 semaines ce mois ci. Je suis en arrêt maladie depuis le 4 janvier 2022 et chômeuse indemnisée. Mon dernier jour de travail est fin août 2015. Je suis actuellement en IJSS depuis janvier. Je compte me faire hospitaliser à nouveau parce que ça ne va pas mieux. Serais je indemnisée en IJSS si je suis en arrêt maladie plus de 6 mois, n’ayant pas travailler les 12 derniers mois ? D’avance merci pour votre réponse.

        1. Bonjour,
          Pour connaître vos conditions d’indemnisation, il convient de vous rapprocher de votre caisse d’assurance-maladie et des services de Pôle Emploi, qui en fonction de votre situation particulière pourront vous répondre précisément.
          Meilleures salutations.
          L’Equipe de Lafinancepourtous.com

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