L’impact de la crise de la dette sur les épargnants

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Cet article et l’ensemble de ceux composant ce dossier ont été rédigés au moment de la crise de la zone euro. Ils doivent être considérés en se plaçant dans le contexte de l’époque.

Ce décryptage a été rédigé à l’époque du pic de la crise de zone euro. Il permet d’analyser les événements tels qu’ils ont été vécus sur le moment. 

La crise de la dette publique affecte les grands équilibres économiques et inquiète les marchés. Du coup, les bourses s’effondrent ou au moins jouent au « yoyo ».

Les investisseurs (professionnels ou particuliers) qui achètent et vendent des titres cotés en bourse voient bien l’impact de cette crise sur leur portefeuille.

Mais les épargnants qui ont des comptes bancaires et produits collectifs, OPCVM ou assurance vie ?

Quelques éléments de réponse aux questions qu’ils peuvent se poser sur le lien entre la crise et leurs économies.

Pas d’inquiétude sur les dépôts

Une première certitude, il n’y a à ce stade aucun risque de faillite des banques françaises et donc pas d’inquiétude à avoir sur les dépôts à vue ou sur livret effectués dans des banques françaises.

En tout état de cause ils sont garantis contre le risque de faillite à hauteur de 100 000 € par déposant et par établissement.

Réserve à l’égard des actions

Les inquiétudes actuelles sur les cours boursiers impactent négativement la valeur de l’épargne placée en actions, ou investie dans des OPCVM. Cela risque de conforter les épargnants français dans leur attitude de grande prudence à l’égard des placements en actions. Selon le baromètre TNS Sofres de l’épargne de juin 2011, la détention de valeurs mobilières est au plus bas (17 % des Français en sont détenteurs directement ou via des fonds de placements collectifs contre 22 % fin 2010 et 26 % fin 2004).

Attention cependant à ne pas vendre précipitamment ses valeurs mobilières « quand ça baisse ». Les placements en actions sont des investissements de long terme.

De la dette publique grecque dans l’assurance vie ?

S’agissant de la dette publique grecque, et des effets de la participation des créanciers privés à sa restructuration décidée le 21 juillet 2011, l’impact pour les épargnants concernera essentiellement leurs contrats d’assurance vie et principalement les contrats en Euros.

  • Les contrats en euros.

Ils constituent 85 % des 1 400 milliards d’€ actuellement investis par les Français dans l’assurance vie bénéficient de la part de la compagnie d’assurance d’une garantie en capital et d’un taux d’intérêt minimal garanti pour l’année annoncé par celle-ci en début d’année et qui peut en fin d’année se révéler supérieur.

Ces fonds figurent au passif, dans le bilan des compagnies d’assurance ; pour savoir dans quoi ils sont investis, il faut regarder l’actif général de la compagnie d’assurance. Celui-ci est composé majoritairement de titres obligataires notamment des titres publics offrant en principe un rendement sécurisé. Les sociétés d’assurances françaises ont largement investi en titres d’emprunt de l’État Français (OAT) mais aussi en des titres d’autres États dont la Grèce et dans des obligations d’entreprise. Le rééchelonnement de la dette grecque devrait avoir peu d’incidence sur le bilan des compagnies d’assurance.

En effet, la dévalorisation est limitée et les titres grecs ne représentent que 1 % ou 2 % des investissements. De plus les compagnies d’assurances disposent de réserves pour faire face à l’impact d’un accident de cette nature sur les garanties accordées aux contrats d’assurance vie en Euros. Bien entendu l’impact pourrait être plus élevé si des États comme l’Italie ou l’Espagne faisaient défaut sur leur dette.

L’épargne est alors pour l’essentiel investie dans des parts de fonds collectifs choisis par les souscripteurs. Ceux-ci peuvent connaitre la composition du portefeuille d’actifs détenus dans le fonds en consultant le rapport annuel du fonds qui donne un inventaire des éléments d’actifs à la date de clôture de l’exercice.

Cela leur donne une indication sur ce qu’était à cette date l’exposition du fonds au risque de la dette grecque. Sauf si l’OPCVM auquel ils ont souscrit est un « fonds de fonds » c’est-à-dire dont les ressources sont investies dans des OPCVM. Mais, en tout état de cause, cela ne donne pas d’information sur la situation présente.

Il reste que la détention de dette grecque sera vraisemblablement faible sauf si le fonds est un fonds « obligataire »l dont les placements sont majoritairement faits dans des obligations ou dans des fonds obligataires ou s’il s’agit d’un fonds avec un profil de risque élevé dont le gestionnaire aurait récemment cherché à tirer profit de la crise grecque.

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