Tour d’horizon des principales interventions du FMI lors de la survenue des crises financières à partir du début des années 1980.
Mexique, 1982
En 1981, le cours du pétrole chute fortement entrainant une baisse sensible des recettes issues des exportations du Mexique. L’économie du pays, qui dépend largement de ces exportations de pétrole, se contracte. Les recettes fiscales diminuent alors que les déficits accumulés depuis le milieu des années 70 ne cessent de se creuser.
Le 22 août 1982, incapable de faire face à l’échéance de fin de mois du paiement de sa dette, le Mexique réclame un moratoire de six mois à ses créanciers. La dette totale du pays s’élève à 86 milliards de dollars soit 70 % de son produit intérieur brut (PIB). Elle est essentiellement détenue par des banques étrangères.
Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque des règlements internationaux (BRI) acceptent de prêter huit milliards de dollars en urgence à une double condition que :
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cet argent serve à rembourser les banques privées étrangères
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le Mexique adopte des mesures d’ajustement
Le Mexique accepte, dévalue sa monnaie, augmente les taux d’intérêts, réduit les dépenses publiques et sauve les banques privées du pays de la faillite en les nationalisant.
Mexique, 1994
En décembre 1994, les autorités mexicaines dévaluent leur monnaie, le peso, entraînant une fuite des capitaux qui déstabilise gravement la devise mexicaine et provoque une crise économique dans le pays. Le FMI intervient et accorde un prêt d’un montant de 18 milliards de dollars.
Asie du sud-est, 1997
Au début de l’année 1997, l’éclatement de la bulle financière en Thaïlande provoque la chute de la bourse et la fuite des capitaux du pays. En réaction, les autorités thaïlandaises décident de laisser flotter leur monnaie qui jusque-là était arrimée au dollar américain. Cette décision amène les spéculateurs à attaquer les autres devises des pays asiatiques qui sont rattachées au dollar américain (Philippines, Malaisie et l’Indonésie).
En l’absence d’intervention immédiate du Trésor américain et du FMI, la défiance des investisseurs à l’égard de l’ensemble des devises des pays du sud-est asiatique se propage. La Corée du Sud, Singapour, Taïwan et Hong Kong sont touchés à leur tour. Les fuites de capitaux s’accélèrent et les économies des pays asiatiques tombent en récession en raison de la succession de faillites bancaires et de grandes entreprises qui s’étaient endettées en dollars.
Le FMI intervient après plusieurs mois de crise. Il accorde des prêts pour un montant total de 37 milliards de dollars à la Thaïlande, à la Corée du Sud, à l’Indonésie et aux Philippines.
Russie, 1998
Après le déclenchement de la crise asiatique, l’économie russe a souffert à la fois de la moindre demande de matière premières en liaison avec le ralentissement économique mondial, et d’une surévaluation du rouble –laquelle était due à des taux d’intérêt fixés à un niveau élevé pour lutter contre l’inflation- qui pénalisait la compétitivité des produits du pays.
Dans ce contexte, les recettes fiscales, déjà insuffisantes, se sont amoindries et une situation d’impasse budgétaire est apparue. Le FMI (prêt de 22,6 milliards de dollars) et la Banque mondiale intervinrent pour prêter à la Russie, mais ces interventions provoquèrent la défiance des investisseurs internationaux et une fuite de capitaux. Les autorités réagirent en dévaluant le Rouble et en déclarant leur pays en défaut de paiement sur sa dette.
Brésil, 1998
L’impact de la crise asiatique se répercute au Brésil à partir d’octobre 1997 et s’accentue au cours de l’année 1998. La fuite des capitaux qui s’ensuit amenuise les réserves du pays, obligeant le gouvernement à dévaluer le Real en janvier 1999. Au préalable, le FMI avait accordé un plan de sauvetage de 41,5 milliards de dollars en décembre 1998.
Turquie, 2000
La banque centrale turque intervient pour éviter la faillite de plusieurs banques affectées par la baisse brutale du marché des bons du Trésor, elle-même provoquée par des ventes massives de la part de la Demirbank qui se trouvait à court de liquidités.
Cette intervention a suscité des craintes des investisseurs internationaux quant à la solidité du système bancaire turc et les sorties de capitaux se sont accélérées, poussant les autorités à demander l’assistance du FMI qui lui a consenti une aide de 11 milliards de dollars.
Argentine, 2001
À compter du 1er janvier 1992, la valeur externe du Peso est alignée sur celle du dollar américain de façon à lutter contre l’hyper inflation et l’État ne peut plus recourir aux avances de la Banque centrale pour financer son déficit. Les résultats sont immédiats : le taux d’inflation passe sous 10 % en 1992 et la croissance du PIB dépasse 10 % en 1991 et 1992, et reste très forte jusqu’en 1998. Le système de change choisi est favorable tant que le dollar ne s’apprécie pas par rapport aux monnaies des pays avec lesquels l’Argentine commerce.
Mais la brutale remontée du dollar en 1998, à la suite du déclenchement de la crise asiatique, ébranle l’économie argentine.
La dévaluation soudaine du Réal brésilien en janvier 1999 et la montée constante du dollar provoquent rapidement un effondrement des exportations. L’Argentine est entraînée dans la déflation car les stocks des entreprises se gonflent et l’activité se contracte.
Le gouvernement fait alors appel au FMI qui lui prête 21,6 milliards de dollars.
Grèce, 2010 et 2011
En arrivant au pouvoir en octobre 2009, le Premier ministre Georges Papandreou découvre un déficit public de 12,9 % et une dette publique équivalant à 115% du PIB, niveaux qui se situent bien au-delà des critères de convergence exigés pour les pays membres de la zone euro mais qui jusqu’alors avaient été masqués par les autorités grecques.
Ce décalage est le résultat d’une fraude fiscale massive, d’une économie souterraine qui représente un cinquième du PIB, de dépenses publiques bien supérieures aux moyens de l’Etat. L’exécutif s’engage à ramener son déficit public à 8,7 % pour fin 2010 mais peine à convaincre ses partenaires européens. Afin d’éviter le défaut de paiement sur sa dette, Athènes doit se tourner vers l’Union européenne et le FMI. Ceux-ci accordent à la Grèce en mai 2010 une aide financière de 110 milliards d’euros sur trois ans, dont 30 milliards de la part du FMI (seuls 20 milliards seront utilisés).
En mai 2011, il apparaît que la Grèce ne pourra pas emprunter sur les marchés en 2012 et que de nouveaux financements doivent être trouvés. En effet, le pays n’arrive pas à réduire la fraude fiscale et voit sa récession aggravée par l’austérité. Les Européens et le FMI qui redoutent qu’un défaut de la Grèce ne vienne provoquer une nouvelle tourmente financière sont prêts à venir en aide au pays. Le FMI accorde un nouveau programme de prêts allant jusqu’à 28 milliards d’euros sur 4 ans.
Portugal, 2011
Le Portugal a vu ses taux d’emprunt augmenter à la suite de la dégradation de la note de sa dette souveraine par les agences de notation. En 2010, la dette extérieure (privée et publique) du pays atteint un niveau élevé (93 % du PIB) et son déficit public se monte à 9,8 % du PIB.
Éprouvant des difficultés croissantes à se financer sur les marchés internationaux, le gouvernement portugais trouve, le 17 mai 2011, un accord avec l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international pour un programme d’aide de 78 milliards d’euros. Dans ce cadre, le FMI lui accordera des prêts d’un montant total de 26 milliards d’euros environ entre 2011 et 2014.
Ukraine, 2023
Le 31 mars 2023, face aux besoins de financement créés par la guerre, le FMI approuve un programme de 48 mois (EFF) de 15,6 milliards de dollars. L’objectif est d’« ancrer » les politiques budgétaires, monétaires et financières, de soutenir la reprise et la gouvernance, et de catalyser des financements concessionnels des partenaires. Les revues successives ont permis des décaissements réguliers en 2023‑2025, confirmant le rôle du Fonds comme prêteur de dernier ressort en contexte de conflit.
Sri Lanka, 2023
Après la crise de balance des paiements et le défaut de 2022, le FMI approuve le 20 mars 2023 un programme EFF sur 48 mois d’environ 3 milliards de dollars pour restaurer la stabilité macroéconomique, restructurer la dette et protéger les plus vulnérables. Les revues de 2025 confirment une reprise naissante, tout en pointant la nécessité de maintenir les réformes et d’améliorer la qualité des données publiques.
Ghana, 2023
Le 17 mai 2023, le Ghana obtient un programme ECF de 3 milliards de dollars sur 36 mois pour répondre aux tensions financières de 2022 et rétablir la soutenabilité de la dette. Les premières revues (janvier et décembre 2024, puis 2025) soulignent une stabilisation progressive (inflation en baisse, amélioration des comptes externes), mais aussi des risques de dérapages budgétaires nécessitant des mesures correctives.
Égypte, 2024
Le 6 mars 2024, compte tenu des déséquilibres externes et de l’inflation élevée, le FMI porte de 3 à 8 milliards de dollars l’enveloppe de l’EFF signé fin 2022 et l’accompagne d’un financement additionnel pour la transition climatique. L’accord s’appuie sur une plus grande flexibilité du taux de change et un recentrage des investissements publics.
Pakistan, 2024‑2025
Le 27 septembre 2024, le FMI approuve un nouvel EFF de 7 milliards de dollars sur 37 mois, destiné à consolider la stabilité macroéconomique et engager des réformes structurelles. En mars 2025, un accord au niveau des services est trouvé pour débloquer environ 1,3 milliard de dollars supplémentaires au titre d’un dispositif de résilience climatique, parallèlement à la première revue du nouvel EFF.
bonjour fmi financement m as envoyé un mail pour avoir une subvention non remboursables le problème il me demande 284 € pour tous les documents administratifs payée en transfert cach et pcs jusqu’à de ce jour j attend le virement bancaire pour moi c’est virtuel ?
Bonjour,
Il s’agit vraisemblablement d’une arnaque. Le FMI ne traite pas avec les particuliers. Et aucune banque ne verse des fonds sans aucune contrepartie et sans attendre de remboursement.
Meilleures salutations.
L’équipe de lafinancepourtous.com