Points clés de la gestion d’une entreprise

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La mortalité des entreprises est importante, notamment dans leurs premières années d’existence puisque seulement 60 % d’entre elles passent le cap des 5 ans. Mais, même au-delà, la gestion d’une entreprise n’est pas un long fleuve tranquille. Quelques repères sont indispensables pour que l’entreprise et son dirigeant puissent surmonter les principaux écueils.

Il n’y a pas de martingale pour qu’une entreprise connaisse le succès. Et même si celui-ci est au rendez-vous, il est la conséquence d’une situation particulière, rarement renouvelable et qui peut ne pas être pérenne. Les éléments cités ci-dessous ne constituent que des pistes, généralement considérées comme positives.

Sérénité dans la gouvernance de l’entreprise

Une entreprise qui se crée et veut se développer doit faire des choix initiaux qui vont impacter les conditions de son existence et de son évolution :

  • son statut juridique et son objet social ;
  • son nom, son logo et son siège social ;
  • les modalités d’évolution des participations aux capital, qui peuvent être liées au statut (ex : société en commandite par actions) ou au gré des fondateurs (agrément ou non des nouveaux actionnaires par exemple) ;
  • ses partenaires privilégiés comme ses conseils, son expert-comptable, son commissaire aux comptes

Bien sûr, les batailles d’actionnaires (voire boursières) peuvent faire grandir une entreprise mais en général elles ne sont ni sans risques ni sans dommages.

Et être (bien) accompagné favorise aussi la résistance de l’entreprise aux aléas conjoncturels.

Positionnement concurrentiel

Deux notions liées sont fondamentales pour assurer la rentabilité (et donc la pérennité) de l’entreprise :

Bien sûr, offrir un bon produit/service est indispensable, encore faut-il qu’il soit proposé à un prix qui soit accepté par le marché, qui soit concurrentiel et qui permette à l’entreprise de couvrir ses charges.

Et ensuite, le danger est de rester statique. Savoir s’adapter à une évolution du marché ou de la réglementation, être en veille permanente, former son personnel, innover pour rester toujours compétitif est indispensable (et éviter de continuer à fabriquer des règles à calcul à l’heure des calculatrices électroniques).

Attention aussi aux services associés : après-vente, pièces détachées, service client…

Pour vérifier ce bon positionnement concurrentiel, le plus facile est d’écouter les clients notamment via leurs réclamations mais aussi via le réseau commercial voire, le cas échéant, par le biais d’enquêtes de satisfaction.

Gestion de trésorerie très attentive

La gestion du besoin en fonds de roulement et de la trésorerie de l’entreprise couvre le risque le plus fréquent de disparition de l’entreprise. Cela passe par :

  • une action sur les stocks, permettant de limiter les frais fixes ;
  • une action sur les fournisseurs, pour obtenir des délais de paiement optimum et plus généralement des offres plus attractives (prix, délais de livraison, qualité…) ;
  • une action sur les clients, pour encaisser le produits des ventes au plus vite.

Ces actions permettent notamment de limiter les frais bancaires (agios…).

Bonnes relations avec ses partenaires

Une entreprise ne peut pas vivre en autarcie. Elle a des fournisseurs, des clients, des régulateurs, des partenaires…

Bien sûr, la dépendance vis-à-vis d’un (ou d’un nombre restreint) de clients et/ou fournisseurs est à éviter. Et la situation financière des clients et fournisseurs est à surveiller régulièrement.

Mais la mise en place de véritables partenariats avec des clients (notamment dans le BtoB) et surtout des fournisseurs, mais aussi d’autres entités (qui peuvent être très variées : organismes publics, écoles…) est souvent la clé pour détecter des tendances, profiter de progrès, etc.

Et bien sûr, la relation de confiance avec son expert-comptable et/ou son commissaire aux comptes permet d’assurer une optimisation des ressources consacrées à la gestion comptable, financière et fiscale et de faire face à des situations de crise plus rapidement et plus efficacement.

Gestion financière adaptée

Pour pouvoir se développer ou simplement résister, une entreprise doit constamment investir dans différents domaines comme la recherche, le matériel (de qualité), les collaborateurs (recrutement, formation…).

Pour réussir ces investissements, les ressources correspondantes doivent être disponibles. Pour s’en assurer, le préalable est de disposer d’une vision prévisionnelle réaliste et pertinente de sa situation. Cela passe notamment par une connaissance de ses charges, de ses ventes, de sa rentabilité

Pour prendre des décisions adaptées, l’entreprise élabore des tableaux de bord, simples ou complexes selon sa taille, son organisation et ses moyens. La comptabilité analytique et le contrôle de gestion sont les outils qui permettent de mesurer et d’analyser l’activité de l’entreprise ainsi que ses capacités de financement. Si elle ne dispose pas de compétences en interne, l’entreprise s’appuie sur son expert-comptable pour disposer de ces tableaux de bord, de ces indicateurs-clés… qui doivent être analysés très régulièrement (fréquence à adapter à la taille et au type de l’entreprise et pouvant aller jusqu’à un examen quotidien pour les grandes entreprises). Eviter en particulier de reporter des décisions qui doivent être prises rapidement, notamment en cas de crise (plan d’urgence, demande d’aide…).

Enfin, le plan stratégique (à 3 ou 5 ans) sous-tend et assure la cohérence de ces investissements.

Organisation structurée

Au fur et à mesure que l’entreprise grandit, son organisation se structure autour de fonctions que les créateurs assumaient au départ, dont :

  • stratégie ;
  • marketing ;
  • commercial ;
  • finances, gestion et comptabilité ;
  • système d’information ;
  • ressources humaines ;

Et elle se dote de méthodes de travail, de pilotage de projet, de prise de décisions… sans faire perdre de la souplesse et de la réactivité. Avoir des méthodes et des processus agiles n’est pas s’en dispenser.

Parallèlement, en sus de ses outils de production, elle a recours (sous des formes à ajuster selon sa situation comme l’achat, la location, la sous-traitance…) à des outils de gestion plus complets, par exemple pour mesurer sa qualité de production ou pour gérer sa trésorerie.

L’entreprise n’a pas forcément toujours les moyens de tout réaliser en interne ; elle peut avoir intérêt à demander des conseils en externe, à faire réaliser par d’autres des tâches qui ne constituent pas son cœur de métier… Un équilibre entre acheter et faire est à trouver.

Communication soignée

La communication est un vecteur important de la notoriété de l’entreprise. Cela peut commencer par un bon emplacement pour un commerce par exemple. Mais, sous toutes ses formes, elle permet d’attirer les clients, les collaborateurs… Sa cohérence avec l’image et les actions de l’entreprise est à respecter. Parmi les supports :

  • Internet et, en particulier, les réseaux sociaux – il n’est plus « raisonnable » de ne pas y être présent ;
  • marketing direct – éviter qu’il soit ressenti comme trop agressif, les consommateurs se lassant des appels téléphoniques venant de plateformes lointaines ainsi que des flyers jetés dans leurs boites à lettres ;
  • presse avec ses différents canaux ;
  • manifestations ou informations réservées à quelques clients ou partenaires.

Pour s’assurer d’un impact maximal au meilleur coût, l’objectif est à définir : les cibles, le message, le calendrier…

La communication interne joue également un rôle important dans la mobilisation des équipes et leur cohésion.

Équipe efficace

Le succès d’une entreprise résulte d’abord des hommes (et femmes) qui la composent.

Cela passe par une capacité à attirer et recruter les meilleur(e)s, sans avoir pour corollaire une inflation des salaires (et donc des charges de l’entreprise) :

  • un recrutement rigoureux, qui est un investissement, avec un processus long…
  • l’image de l’entreprise (exemple : son positionnement en matière de responsabilité sociale et environnementale) et de son métier, les avantages annexes, la culture d’entreprise (soutenue par la communication interne) sont de bons leviers ;
  • les perspectives d’évolution personnelle, incluant la formation et les degrés de liberté laissés à la créativité sont également des critères appréciés.

Puis, la gestion des ressources humaines est un des éléments permettant la cohérence des équipes, la motivation de chacun. Parmi, les thèmes à traiter :

  • le mode de fonctionnement : une structure en « silos » ne favorise pas les échanges mais une organisation matricielle dilue les responsabilités. A chaque entreprise son dosage pour assurer la cohésion interne, le travail efficace en équipe…
  • la mobilité et la promotion : le temps n’est plus à un avancement à l’ancienneté. Pour garantir le maintien de la motivation de chacun et l’exploitation des compétences, la gestion individualisée se révèle la plus performante, en s’appuyant sur la formation ;
  • le climat social : les conditions matérielles, le niveau de digitalisation des métiers, la qualité de vie au travail, avec notamment la lutte contre les discriminations ou le cadre du télétravail, ne sont pas à négliger.

La gestion des ressources humaines n’est pas une science exacte. Même si des méthodes (parfois, hélas, sujettes à des effets de mode) aident les dirigeants, il est impossible de tout prévoir, d’autant plus dans un environnement sociétal et juridique (droit social) mouvant. Mais il n’est pas possible de ne pas y consacrer son attention (tout en pesant les avantages et inconvénients de solutions comme l’externalisation, la sous-traitance…).

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