Usurpation d’identité : quelques pistes pour s’en protéger

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L’usurpation d’identité, c’est-à-dire le fait de prendre délibérément l’identité d’une autre personne notamment dans le but de réaliser des actions frauduleuses, constitue un délit. Et elle peut avoir de graves conséquences sur la personne dont l’identité a été usurpée, y compris sur le plan financier et bancaire : ouverture d’un compte à son nom, souscription de crédits… pouvant mener à l’inscription dans des fichiers d’incidents.

Usurpation d’identité : attention à vos données personnelles !

A la base de l’usurpation d’identité, il y a la récupération par un escroc de données personnelles de sa victime, que ce soit sous forme :

  • matérielle, par exemple à partir de la perte ou du vol d’une pièce d’identité,
  • numérique, sur Internet et sur les réseaux sociaux, via le détournement ou l’attaque d’identifiants, de données échangées ou stockées…
  • « mixte », en récupérant frauduleusement des copies dématérialisées d’une carte d’identité, d’un RIB, d’un justificatif de domicile… ou en obtenant la communication d’informations personnelles, par exemple en se faisant passer pour une administration, un prestataire de services essentiels, etc.

Comment se protéger de l’usurpation d’identité ?

Pour limiter les risques dans la vie courante, le réflexe à acquérir est de détruire tout papier comportant des données personnelles avant de le jeter. Mais il convient également de :

  • ne pas répondre aux appels téléphoniques non sollicités de personnes que l’on ne connait pas ou n’identifie pas, car l’escroc utilise cet échange pour essayer de récupérer des informations personnelles ;
  • ne communiquer ses documents personnels (originaux ou copies) qu’à des destinataires de confiance ;
  • vérifier régulièrement et dans les cas susceptibles d’amener un vol (bousculade…) que ses papiers d’identité sont toujours à leur place ;
  • faire attention à ceux qui regardent par-dessus son épaule : à l’occasion d’un retrait DAB/GAB, à la caisse des magasins, dans le train ou l’avion ou au café… ;
  • analyser ses factures, vérifier ses relevés de compte… pour pouvoir réagir le plus rapidement possible.

Attention aussi à l’usurpation d’identité subie par vos contacts !

La plupart des techniques d’hameçonnage (« phishing ») reposent sur l’envoi d’un message par l’escroc à partir d’une adresse voisine de celles d’une personne ou entité avec laquelle vous êtes en relations habituelles.

Une variante est l’appel à l’aide d’un ami ou d’une connaissance, qui demande de le dépanner en lui prêtant rapidement de l’argent pour pouvoir se tirer d’une situation difficile. Même si le message semble convaincant, venant d’une adresse électronique connue, avec un style conforme à celui de l’ami ou de la connaissance, c’est très souvent une arnaque, encore plus sûrement s’il donne un nouveau numéro de téléphone (sous un prétexte fallacieux comme la perte de son smartphone).

Un seul remède : contrôler, vérifier auprès de cet ami ou connaissance directement (à son numéro de téléphone habituel) si la demande émane bien de lui ou via un tiers, qui en est plus proche.

Que faire si on est victime d’une usurpation d’identité ?

Les conséquences peuvent être diverses car l’usurpateur peut nuire à la réputation de sa victime, commettre des actes délictueux voire criminels sous l’identité usurpée et, très souvent, essayer de s’enrichir financièrement.

Dès que l’usurpation est découverte, il faut agir au plus vite et tout d’abord déposer plainte auprès d’un commissariat de police, de la gendarmerie ou du procureur de la République. Dans nombre de cas, il sera également utile de faire refaire ses papiers d’identité.

Dans la sphère numérique, à partir de l’ensemble des éléments qu’il est possible de collecter (captures d’écran…), il convient de demander à tous les sites touchés par l’usurpation d’identité de supprimer toutes les informations concernées.

Il est également possible de signaler les arnaques informatiques sur le site dédié du gouvernement : www.internet-signalement.gouv.fr.

Et pour éviter les conséquences financières ?

Il convient, de toute urgence, de prévenir sa banque (ou ses banques) de l’usurpation en cours.

Ensuite, pour vérifier si des comptes bancaires ont été ouverts sous l’identité usurpée par l’escroc ou des complices, il faut demander à la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés), avec copie du dépôt de plainte, la consultation des comptes recensés dans le fichier des comptes bancaires (FICOBA).

Il est également utile de vérifier (via son droit d’accès) son inscription sur les fichiers d’incidents tenus par la Banque de France (fichier central des chèques – FCC et fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers – FICP) et de refaire régulièrement cette interrogation en cas de découverte d’une usurpation d’identité.

Si des incidents sont inscrits dans ces fichiers dont la victime de l’usurpation n’est pas responsable, elle devra déposer un dossier d’usurpation d’identité auprès de la Banque de France. Après avoir constaté la réalité de l’usurpation d’identité sur enquête auprès des entités concernées (banques et organismes de crédit), cet organisme apposera une mention particulière dans ses fichiers, accessible à toute banque les consultant. Il est également possible de demander aux établissements qui ont inscrit ces incidents de les supprimer.

Et, bien sûr, il convient de pointer tous les paiements sur son relevé de compte et d’analyser les messages que vous recevez.

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