Prix de détail de l’électricité en France

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Le prix de détail de l’électricité, c’est-à-dire pour le client final (particulier, entreprise), comprend le coût de production ou d’approvisionnement sur le marché de gros, le coût d’utilisation des réseaux, la fiscalité mais également les coûts de commercialisation et la marge de rémunération du fournisseur.

Actuellement il coexiste deux types de tarifs :

  • Une offre tarifaire de marché qui est fixée librement par le fournisseur d’électricité
  • Un tarif réglementé fixé par le Ministère de l’Economie sur proposition de la CRE que seul les fournisseurs historiques EDF et les entreprises locales de distribution (communes, collectivités…) peuvent proposer.

Les clients souscrivant à une puissance supérieur à 36 kiloVolt Ampère (kVA), c’est-à-dire les entreprises, ne peuvent pas bénéficier depuis le 1er janvier 2016 du tarif réglementé. Les autres consommateurs (particuliers, petits professionnels) ont le choix entre les deux tarifs. S’ils choisissent un tarif de marché, ils peuvent revenir sans pénalité au tarif réglementé qui est aussi appelé tarif bleu résidentiel pour les particuliers et tarif bleu non résidentiel pour les professionnels.

Le tarif bleu ou réglementé

Les tarifs réglementés de vente d’électricité illustrent bien la ventilation des différents coûts qui viennent  constituer le prix de l’électricité pour les utilisateurs finaux.

Ils sont fixés à partir de la méthode de l’empilement des coûts établie par la loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité) de décembre 2010. Le tarif doit refléter les coûts supportés par un fournisseur alternatif ce qui lui garantit la possibilité de proposer des offres de marché plus compétitives que les tarifs réglementés de vente.

Il est composé des coûts suivants :

  • Le coût de l’énergie, reposant sur un approvisionnement pour 70 % environ au prix de l’ARENH (Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique c’est-à-dire l’électricité provenant directement du parc nucléaire français) et pour 30 % au prix d’achat sur le marché de gros
  • Le coût de transport et de distribution de l’électricité
  • Le coût de commercialisation fixé à 3 % par la CRE.

L’ajout de la fiscalité permet d’obtenir la répartition suivante :

Répartition des coûts de l'electricité

Il existe 3 types de tarifs bleus :

– L’option de base avec un seul prix du kWh

– L’option Heures Pleines Heures Creuses (HP HC) avec deux prix du kWh : un tarif moins cher que l’option de base 8h00 par nuit (Heures creuses) et un peu plus cher que l’option de base les 16 autres heures.

– L’option Tempo ou EJP qui mixe un tarif Heures Pleines Heures Creuses et trois types de jours :
–> 22 jours à tarif Rouge par hiver avec un kWh quatre fois plus cher qu’en Heures Pleines
–> 43 jours à tarif Blanc avec un kWh moyennement cher
–> tous les autres jours, un tarif Bleu avec kWh à prix avantageux

En 2015, plus de 50% des tarifs réglementés relevé de l’option Heures Plaines Heures Creuses.

Envolée des tarifs réglementés

Les différents tarifs réglementés n’ont cessé de progresser depuis la libéralisation du marché de l’électricité en 2007 sous l’effet conjugué d’une hausse des coûts de l’opérateur historique dont les charges dédiées à la sûreté du parc nucléaire augmentent, en particulier depuis l’accident nucléaire de Fukushima au Japon, et la pression concurrentielle qui pèse sur ses volumes de vente. Seule une hausse des prix permet de venir couvrir cet effet ciseaux entre ses charges et ses recettes.

Evolution des tarifs bleu résidentiel et non résidentiel

Résidentiel Non résidentiel
16-août-08 2 % 2 %
15-août-09 1,9 % 1,9 %
15-août-10 3 % 4 %
01-juil-11 1,7 % 1,7 %
23-juil-12 2 % 2 %
01-août-13 5 % 5 %
01-nov-14 2,5 % -0,7 %
01-août-15 2,5 % 0,0 %
01-août-16 -0,5 % -1,5 %

Source : Commission de Régulation de l’Energie (CRE)

Associé à la progression de la CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité) qui finance le développement des énergies renouvelables, la facture annuelle d’électricité pour un particulier a ainsi connu une hausse de plus de 40% en 10 ans.

Les tarifs libres de l’électricité

Au 1er trimestre 2017, les particuliers ayant souscrit à une offre de marché représentaient seulement 15 % de la consommation résidentielle. Il s’agissait quasi exclusivement d’offre alternative à l’opérateur historique EDF.

Mais en intégrant les sites professionnels, la consommation d’électricité en France aux tarifs libres représente maintenant 62 %, mais plus de la moitié est encore délivrée par le fournisseur historique.

Répartition de la consommation électrique

Toujours selon la CRE, au 1er trimestre 2017, l’offre de marché à prix fixe la moins chère à Paris est inférieure de 6 à 7 % à l’offre réglementé de base ou heures pleines heures creuses.

Le chèque énergie (anciennement tarifs sociaux)

Historiquement appelé Tarif de Première Nécessité (TPN), il vise à aider les foyers les plus modestes à faire face à leur facture d’électricité. Le chèque énergie l’a remplacé en 2018 sur l’ensemble du territoire. Il bénéficie aux ménages dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 7 700 euros pour une personne seule et 16 170 euros pour un couple avec deux enfants.

Il est versé automatiquement pour un barème allant de 48 à 227 euros par an, soit une enveloppe moyenne annuelle de 150 euros qui passera en 2019 à 200 euros.