Durée d’assurance retraite : quelles sont les règles de validation des trimestres de retraite ?
Le montant de la retraite de base, notamment dans le régime général géré par l’Assurance retraite, est déterminé notamment par la durée d’assurance. Cette durée d’assurance, requise pour se constituer des droits à la retraite, s’exprime en trimestres, 4 au maximum par année civile.
Pour bénéficier d’une retraite calculée au taux maximum de 50 %, c’est-à-dire au taux plein, il est nécessaire de réunir un certain nombre de trimestres. Le nombre de trimestres à valider dépend de l’année de naissance de l’assuré. Pour les personnes nées à partir de 1965, 172 trimestres (43 ans) sont exigés pour obtenir une pension de retraite au taux plein.
Il existe plusieurs modes de validation de trimestres, selon la période concernée :
- Les trimestres cotisés, pour les périodes d’activité salariée, artisanale commerciale qui ont donné lieu au paiement de cotisations ;
- Les périodes assimilées à des périodes d’assurance retraite (maladie, maternité, chômage, service militaire…) ;
- Les trimestres validés par présomption
- Les trimestres rachetés pour le taux et la durée d’assurance.
Ces trimestres constituent des trimestres validés pris en compte pour le calcul de la durée d’assurance requise.
A ces trimestres validés, peuvent s’jouter des trimestres de majoration de durée d’assurance, attribués lors de la liquidation des droits à la retraite (majoration pour enfant, aidant familial…).
Comment valider des trimestres cotisés ?
Les trimestres cotisés ne correspondent pas au nombre d’heures ou de trimestres civils travaillés. La validation des trimestres de retraite dépend du montant des salaires soumis à cotisations.
Pour valider un trimestre de retraite, il faut avoir cotisé à hauteur d’un salaire au moins égal à 150 fois le Smic horaire brut en vigueur au 1er janvier de l’année concernée (11,65 € au 01/01/2024).
En 2024, il faut percevoir un salaire brut au moins égal à 1 747,50 € (11,65 x 150) pour valider un trimestre de cotisation vieillesse, et 6 990 € pour valider une année entière (quatre trimestres au plus par année civile).
Pour les années situées avant le 1er janvier 2014, la valeur d’un trimestre de retraite est égale à 200 fois le Smic horaire.
Des trimestres cotisés sont-ils attribués en cas d’activité partielle ?
Les activités partielles sont soumises à des cotisations retraite, qui ouvrent des droits à la retraite. Les règles sont les mêmes quel que soit le type d’emploi : CDI, CDD, temps partiel…
Interim et retraite
Comme tout salarié, l’intérimaire bénéficie du régime général de la Sécurité Sociale ainsi que des régimes complémentaires qui complètent la retraite. Un salarié effectuant des missions d’intérim cotise donc pour sa retraite au même titre qu’un salarié employé en CDI.
Temps partiel et retraite
Un trimestre de cotisations est validé à partir d’un salaire cumulé de 150 fois le Smic horaire. Donc, si la durée du travail à temps partiel payé au Smic est inférieure à 150 heures par trimestre, le salarié validera seulement deux ou trois trimestres même en travaillant toute l’année. Et le montant de sa retraite (calculé sur sa rémunération) pourra être inférieur à celui d’un salarié à temps plein exerçant la même fonction.
Le salarié à temps partiel a la possibilité de cotiser sur la base d’un salaire à temps plein reconstitué, c’est-à-dire que son temps de travail peut être décompté comme du temps plein. Cette possibilité est ouverte à tous les salariés à temps partiel, qu’il s’agisse d’anciens salariés à temps plein ou de salariés recrutés directement sur un temps partiel, ainsi qu’aux personnes cumulant plusieurs activités à temps partiel. Néanmoins ce mécanisme de surcotisation suppose l’accord de l’employeur. Celui-ci va en effet verser une part patronale plus importante, puisqu’elle est calculée sur la base d’un salaire à temps plein.
Job étudiant et retraite
Il suffit de cumuler sur l’année un salaire équivalent à 1,5 fois le smic mensuel pour obtenir un trimestre d’assurance au régime général.
Étudiant en apprentissage et retraite
L’étudiant en alternance ou en contrat de professionnalisation est affilié au régime de la Sécurité sociale de son entreprise car il a le statut de salarié. Il cotise donc pour la retraite comme n’importe quel salarié.
Stage rémunéré et retraite
Le stagiaire n’est pas salarié. En conséquence, l’éventuelle gratification qui lui est versée n’est soumise ni aux cotisations Assedic, ni aux cotisations Agirc-Arrco. Ce principe vaut aussi bien pour les stages obligatoires que facultatifs et ce, quelle que soit la gratification.
Dans les deux ans qui suivent la fin du stage, le stagiaire peut déposer auprès de sa caisse de retraite une demande de validation d’un ou deux mois de stage, en contrepartie du versement d’une cotisation.
Comment sont attribués les trimestres assimilés ?
Certaines périodes d’interruption involontaire de travail sont assimilées à des périodes d’assurance pour l’ouverture de droits à la retraite et le calcul de votre retraite du régime général de la Sécurité sociale. Il s’agit principalement d’interruption pour maladie, maternité, invalidité, accident du travail, chômage, service militaire.
Ces périodes non travaillées permettent de valider des trimestres, intégrées dans la durée de cotisation. Mais aucun revenu n’est pris en compte pour le calcul du montant de la pension.
Les conditions de validation de ces « trimestres assimilés » sont variables selon les causes d’interruption de travail.
Périodes assimilées |
Modalités d’attribution des trimestres assimilés |
Maladie indemnisée |
60 jours (consécutifs ou non dans le cadre de l’année civile) = 1 trimestre Possibilité de report sur l’année suivante pour une période à cheval au 31 décembre. |
Maternité |
Avant 2014 : le trimestre civil comportant la date de l’accouchement = 1 trimestre Depuis 2014 : 90 jours de perception de l’indemnité journalière d’assurance-maternité = 1 trimestre |
Accident du travail Incapacité temporaire Incapacité permanente d’au moins 66%. |
60 jours (consécutifs ou non dans le cadre de l’année civile) = 1 trimestre |
Invalidité |
3 mois de paiement des arrérages de la pension d’invalidité = 1 trimestre |
Rééducation professionnelle après accident du travail |
90 jours = 1 trimestre Décompte de date à date avec arrondi au chiffre supérieur. |
Service militaire légal, de rappel et de maintien sous les drapeaux |
90 jours = 1 trimestre Décompte de date à date avec arrondi au chiffre supérieur. |
Service civil |
90 jours = 1 trimestre Décompte de date à date avec arrondi au chiffre supérieur. |
Chômage indemnisé |
50 jours civils indemnisés = 1 trimestre |
Chômage partiel
|
220 heures indemnisées par l’employeur = 1 trimestre |
Chômage non indemnisé |
50 jours civils = 1 trimestre La durée d’indemnisation est variable selon que le chômeur a cessé d’être indemnisé ou n’a jamais été indemnisé |
Formation professionnelle |
50 jours de stage = 1 trimestre (stage rémunéré ou non depuis 2015) |
Emplois aidés : |
50 jours de stage = 1 trimestre |
Sportifs, entraîneurs, arbitres et juges sportifs de haut niveau
|
90 jours d’inscription continue = 1 trimestre |
Source CFDT Retraités
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