La dette publique évolue constamment au rythme des remboursements d’emprunts effectués par l’État et les administrations publiques et des nouveaux emprunts qu’ils contractent pour financer leurs déficits.
Comment se définit la dette publique ?
Alors que le déficit est un flux, la dette est un stock. C’est en fait la somme des déficits passés.
Chaque année, l’État définit ses ressources et ses dépenses.
Les dépenses de l’État
Les dépenses intègrent non seulement les dépenses courantes de fonctionnement (salaires, achats de fournitures et de services…), les opérations de redistributions (aides, bourses, minimas sociaux…) mais aussi les investissements (travaux d’équipement, acquisitions immobilières et mobilières des collectivités locales…) et les dépenses en capital (charges de la dette des différentes administrations publiques par exemple).
Les ressources de l’État
Les ressources sont constituées par les impôts, les taxes, et autres recettes non fiscales (par les dividendes des entreprises dont l’État est actionnaire).
La différence entre les dépenses et les ressources est ce qu’on appelle le déficit public. Structurellement, l’État français est déficitaire de plus de 100 milliards d’euros par an.
Quelle est la dette de la France aujourd’hui ?
À la fin du quatrième trimestre 2024, la dette publique s’établit à 3 303 milliards d’euros. 81 % de la dette publique (2 691 milliards d’euros) provient de l’État. Si l’on ajoute les autres organismes d’administration centrale, le total de l’État représente 83 %.
Les organismes de Sécurité sociale et les administrations publiques locales (collectivités territoriales) représentent respectivement 9 % et 8 % de la dette publique.
Rappelons que les critères européens exigent que la dette publique des pays membres ne dépasse pas la norme de 60 % du PIB (alors qu’elle est de 113 % du PIB en France).
La crise du Covid-19 a entraîné un fort accroissement de l’endettement public en France. Cependant, la période post-covid a également connue des déficits marqués (près de 6 % en 2024).
Pour rembourser la part de sa dette arrivant à échéance, L’État emprunte de l’argent sur les marchés financiers notamment par le biais d’obligations du Trésor (OAT) pour financer son déficit. L’argent nécessaire pour couvrir ces besoins est appelé besoin de financement. En 2025, le besoin de financement de l’État est anticipé à environ 300 milliards d’euros (pour financer le déficit et refinancer la dette arrivée à maturité). C’est l’Agence France Trésor (AFT) qui gère la dette de l’État. Cependant, en augmentant la dette publique, l’Etat augmente aussi grandement ses dépenses notamment via les Intérêts de la dette.
Mesurer l’endettement public : le ratio de dette sur PIB
Pour obtenir une mesure interprétable et comparable entre pays, on mesure la dette publique en pourcentage du produit intérieur brut (PIB). Autrement dit, on calcule un rapport entre tout l’argent que l’on doit rembourser avec toutes les richesses que l’on créé chaque année. Cela nous permet ainsi d’avoir une indication sur la durée et la difficulté du remboursement.
En pratique, l’État ne va jamais rembourser effectivement la dette. Il va emprunter de nouveau pour rembourser l’ancienne, et gardera ainsi toujours un stock de dette important. Cependant, afin que les créanciers acceptent de prêter à faible coût, l’État doit montrer qu’il pourrait rembourser sa dette s’il le voulait.
Depuis quinze ans, la dette publique s’est largement accrue. Elle était de 60 % du PIB au début des années 2000, a dépassé le seuil des 100 % du PIB en 2017 et atteint désormais 113 % du PIB.
Entre 2021 et 2023, le ratio de dette publique sur PIB a baissé. Cela n’est pas dû à un changement majeur dans les recettes et dépenses de l’État, qui était en déficit, mais à une reprise économique. La hausse du PIB a été plus forte que la hausse de la dette, ce qui réduit mécaniquement le ratio de dette !
Comment l’État se finance-t-il ?
À la différence des entreprises ou des ménages, les collectivités publiques ne financent principalement pas leur dette en faisant appel à du crédit bancaire mais en émettant des titres financiers (surtout des obligations) sur les marchés financiers. Exceptions faites des collectivités locales qui, elles, passent également beaucoup par des emprunts et des lignes de trésorerie.
Une forme d’endettement spécifique
Contrairement aux particuliers, les organismes publics, lorsqu’ils s’endettent, ne remboursent à chaque échéance que les intérêts, car ils émettent des obligations.
S’il émet une OAT à 10 ans, l’État remboursera les intérêts (par exemple 0,5 % du montant de l’obligation émise) chaque année ou chaque semestre pendant 10 ans, mais remboursera le capital en une seule fois, à l’échéance. La différence principale entre une obligation et un crédit bancaire est qu’une obligation est négociable, c’est-à-dire échangeable sur les marchés financiers.
Plusieurs fois par mois, l’Agence France Trésor émet des obligations sous forme d’enchères (les « adjudications du Trésor »). Celles-ci sont achetées par des Spécialistes en Valeurs du Trésor (SVT), des banques d’investissement triées sur le volet pour participer à ces enchères, c’est ce qu’on appelle le marché primaire. On y rencontre notamment la BNP Paribas, la Société Générale, Goldman Sachs, Bank of America, ou encore HSBC. Les SVT vont ensuite « distribuer » ces obligations à une myriade d’acteurs en les revendant sur le marché secondaire. Ils font donc office d’intermédiaire entre le Trésor et les acteurs du marché financier (fonds d’assurance-vie, fonds de pension, banques…).
Qui détient la dette de la France ?
Nombreux sont les acteurs souhaitant détenir de la dette publique française, plutôt attractive et sûre. C’est en fait le cas des dettes publiques de tous les grands pays développés : États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Japon…
La dette française a cependant une particularité : ses détenteurs sont majoritairement non-résidents.
Selon les chiffres publiés par l’Agence France Trésor (AFT), parmi les détenteurs de la dette publique, on trouve, fin 2024, 54,7 % de non-résidents. Une proportion en hausse sensible depuis la fin du XXe siècle (en 1993, seul un tiers de la dette publique française était détenu par des non-résidents), mais en baisse par rapport à 2009 (67 %).
Pour l’essentiel il s’agit d’investisseurs institutionnels (fonds de pensions et fonds d’assurance notamment), mais aussi de fonds d’investissements souverains, de banques, voire de fonds spéculatifs.
Viennent ensuite les assurances et les banques françaises (un peu moins de 10 % chacune), les fonds de placement, et d’autres acteurs (Banque de France, particuliers…).
On retrouve au sein des pays développés une grande hétérogénéité de la structure de détention de la dette publique. Fin 2024, selon les données d’Eurostat, plus de 90 % de la dette chypriote était ainsi détenue par des non-résidents, contre moins de 25 % au Danemark.
bonjour
j’ai une question est ce que la dette permet elle de soutenir l’economie ?
Bonjour,
Une réponse complète à votre question nécessiterait de long développements… Voici, cependant, un élément de réponse : la dette publique est, tout d’abord, très utile car elle permet, par exemple, à l’Etat et aux collectivités de financer des investissements qui bénéficieront à l’ensemble de la population et de lutter contre les conséquences négatives des crises économiques.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Répondre à chaque question entre 10 15 lignes maximum,
QUESTION 1 Quels sont les avantages et les inconvenients d’une dette publique pour Un Etat ?
QUESTION 2 Pourquoi faut-il lutter contre l’inflation sur le plan economique)?
Bonjour,
Nous ne pouvons rédiger vos devoirs à votre place. Voici en revanche des articles contenant des éléments de réponse :
– « La dette publique est-elle néfaste pour la croissance économique ? » : https://www.lafinancepourtous.com/juniors/lyceens/l-instant-maths/correlation-nest-pas-causalite/
– « Quel est l’impact de l’inflation sur les ménages ? » : https://www.lafinancepourtous.com/2022/06/28/quel-est-limpact-de-linflation-sur-les-menages/
– « Inflation » : https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/politiques-economiques/theories-economiques/inflation/
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bonjour,
Est ce que vous pouvez me dire en details quels sont les avantages et les inconvénients d’une dette publique pour l’état ?
Bonjour,
Une réponse complète à votre question nécessiterait de long développements… Voici quelques éléments de réponse. La dette publique est, tout d’abord, très utile car elle permet, par exemple, à l’Etat et aux collectivités de financer des investissements qui bénéficieront à l’ensemble de la population et de lutter contre les conséquences négatives des crises économiques. L’endettement n’est, toutefois, pas gratuit : chaque année, les administrations publiques versent plusieurs dizaines de milliards d’euros au titre des intérêts de la dette.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bonjour et merci pour votre travail.
J’ai plusieurs questions :
1) Lorsque les taux ont été négatifs, pourquoi nos dirigeants n’ont ils pas renégocié l’ensemble de la dette publique? ainsi l’Etat aurait gagné beaucoup d’argent…non?
2) Vous indiquez : L’Etat fait « rouler » sa dette : On s’aperçoit ici que la partie « capital » de la dette augmente beaucoup, alors que la charge (intérêts) reste autour de 30 à 40 Milliards grace à des taux plus bas, voire négatifs. Pourquoi ne pas afficher, dans le budget de l’état (dans dépenses et dans recettes) cette partie « remboursement du capital »? Effectivement, il s’agit du même montant, mais cela permettrait de mieux visualiser l’endettement de l’Etat dans son budget.
Vous affirmez, un peu rapidement je trouve, que l’Etat ne rembourse que les intérêts… or, en fait, rien n’indique que l’Etat emprunte en 2021auprès du même créancier, pour rembourser une obligation contractée en 2020… Donc il y a bien remboursement du capital, (certes avec un autre emprunt).
3) Est-ce bien le traité de Lisbonne qui assure l’anonymat des créanciers de l’Etat ? et l’interdiction aux banques centrales de prêter directement aux Etats?
4) Pouvez vous m’indiquer, sur 2020 ou 2021 quel a été le montant des remboursements : du capital et des intérêts de la dette publique ?
5) Il me semble que l’Etat emprunte à taux variables, quelle serait l’augmentation de la charge si les taux augmentent cette année (de 1point (%?) par exemple)
Voilà, beaucoup de questions, mais le sujet me semble important, et lié aussi à l’avenir des pays et des services publiques… Merci par avance pour vos éclairages…
Bonjour,
Vous avez raison d’écrire que le sujet est important : nous tâcherons donc de vous répondre aussi précisément que possible.
1) lorsque l’Etat emprunte sur les marchés financiers, il le fait généralement en émettant des obligations. De nombreuses conditions contractuelles entourent l’émission de tels titres (taux d’intérêt, date de remboursement, etc.), et l’Etat ne peut pas les modifier de manière unilatérale. De plus, il est fréquent que l’Etat s’interdisse explicitement de procéder à tout remboursement anticipé d’une obligation (cf. par exemple l’article 4 de l’arrêté du 12 janvier 2018 relatif à la création d’obligations assimilables du Trésor 0,00 % 25 février 2021 en euros : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000036499533).
2) en comptabilité, un remboursement d’emprunt ne constitue pas une « dépense ». Il n’apparaît donc pas au budget (ou au compte de résultat pour une entreprise).
3) nous ne connaissons pas suffisamment bien le traité de Lisbonne pour vous répondre précisément, mais le lien que vous évoquez entre celui-ci et l’anonymat des créanciers de l’Etat nous semble incorrect. En effet, cet anonymat nous semble davantage lié aux modalités de financement de l’Etat via les marchés financiers : l’Etat lève des fonds sur les marchés financiers en émettant des obligations. Ces dernières constituent des titres au porteur, ce qui rend l’identification de leurs propriétaires plus difficiles. Par ailleurs, l’interdiction du prêt direct à un Etat par la Banque centrale européenne (BCE) est aujourd’hui inscrite dans l’article 123 du Traité de fonctionnement de l’Union européenne. Il faut toutefois souligner que cette pratique n’était pas autorisée en France avant même la création de l’Union européenne.
4) en 2020, selon l’AFT, la charge budgétaire nette a atteint 35,8 milliards d’euros (source et données pour les années antérieures : https://www.aft.gouv.fr/index.php/fr/principaux-chiffres-budget-etat). Dans le même temps, le montant des emprunts à moyen et long terme était de 289,5 milliards d’euros (https://www.aft.gouv.fr/fr/publications/communiques-presse/20201209-programme-indicatif-financement-2021).
5) l’Etat français emprunte majoritairement à taux fixe. L’augmentation des taux aura donc un impact progressif sur la charge d’intérêts à payer. Nous détaillons cette question dans l’article disponible à l’adresse suivante : https://www.lafinancepourtous.com/outils/questions-reponses/augmentation-du-taux-d-emprunt-de-la-france/
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
bonjour j’aimerais savoir la définition du ratio du service de la dette extérieure sur les recettes fiscales. merci d’avance
Bonjour,
Cet indicateur met en relation la dette extérieure d’un pays (soit les engagements de ce pays vis-à-vis du reste du monde) et ses recettes fiscales. Il permet, notamment dans les économies en développement, d’étudier la capacité de remboursement de la dette extérieure d’un pays.
Meilleures salutations,
L’Equipe de lafinancepourtous.com
je suis tunisienne j habite en Grèce mon fils a été operé en 2018 en france a coeur ouvert a l hopital de marseille Latimone .j ai pas pu payer les dépenses de l opération c est plus que 100k euros est ce que j ai toujours cette dette en France et est ce que je dois les payer ?
Bonjour,
Nous ne pouvons vous renseigner sur cette question. Le mieux est sans doute de contacter directement l’administration de l’hôpital concerné.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bonsoir,
Je ne sais pas si vous allez pouvoir répondre à ma question qui porte sur L’Initiative d’Allègement de la Dette Multilatérale (IADM), elle vise quoi?
– Le rééchelonnement de la dette publique des payx pauvres très endettés (PPTE) ou,
– Le rééchelonnement de la dette publique des PPTE vis-à-vis des bailleurs de fonds bilatéraux ou,
– L’annulation de l’encours de la dette publique des PPTE vis-à-vis des bailleurs de fonds bilatéraux ou,
– L’annulation de l’encours de la dette publique des PPTE vis-à-vis des institutions internationales ou,
– Mettre en place un groupe de travail dont le rôle est de trouver des solutions coordonnées et durables aux difficultés de soutenabilité de la dette publiques des PPTE.
Pour ma part, j’ai mis que c’était l’annulation de l’encours de la dette publique des PPTE vis-à-vis des institutions internationales. Etes-vous d’accord?
Merci d’avance.
Bonjour,
Vous trouverez une présentation de l’Allégement de la dette au titre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés sur la page suivante du FMI : https://www.imf.org/fr/About/Factsheets/Sheets/2016/08/01/16/11/Debt-Relief-Under-the-Heavily-Indebted-Poor-Countries-Initiative
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bonjour,
Je vous remercie, la lecture de la page du FMI m’a conforté dans mon idée de départ.
Cordialement,
Vivi.
Bonjour,
Et merci pour votre commentaire !
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
ces comptes c’est de l’embrouille !le but est de pomper du fric pour l’état et les pouvoirs !
il faut y croire ! si vous y croyez , vous banquez ! faites le !
vous n’y croyez pas ? faites autrement !
mes impots c’est 80 90 % de mon budget , pour rien !
je dépense chaque mois 150€ chez leclerc et ça suffit + essence !
Tant que le peuple ne comprend rien aux chiffres , c’est gagné !
A la lecture de l’article, je me pose une question sur le service de la dette publique. A savoir : si le service de la dette publique est d’autant plus élevé que les taux d’intérêt sont élevés, ou faibles, ou le stock de dette publique est faible, ou le taux de change est volatile ? Je me pose également une question sur la notion du solde public structurel. Dans mon cours, je recherche à quoi correspond cette notion et je ne sais pas si elle correspond au solde annuel corrigé des variations conjoncturelles, saisonnières, des intérêts de la dette publique, ou structurelles ?
Bonjour,
Le service de la dette publique désigne l’ensemble des sommes déboursées par l’Etat au cours d’une année pour honorer sa dette. Il dépend donc directement du niveau des taux d’intérêt. Plus les taux sont élevés et plus s’endetter est coûteux. Pour la définition du solde structurel, nous vous renvoyons à notre article consacré au déficit structurel et disponible à l’adresse suivante : https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/politiques-economiques/economie-francaise/comptes-publics/le-deficit-public/deficit-structurel/
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bonsoir,
Merci pour votre réponse.
Cordialement.
Article intéressant, les questions/réponses le sont encore plus. Ne serait-ce pas là un braquage à ciel ouvert que l’on est en train de vivre ? Sa dimension internationale fait froid dans le dos. Bon été 2022.
Bonjour, en complément de l’évaluation de la dette en % du PIB, est-ce qu’il ne serait pas judicieux de la comparer également au montant des actifs de l’Etat ? Merci pour votre réponse !
Bonjour,
C’est effectivement une possibilité. Selon les données de l’INSEE (disponibles à l’adresse suivante : https://www.insee.fr/fr/statistiques/5430978), l’actif total des administrations publiques atteignait, en 2020, 3946 milliards d’euros. L’ensemble des passifs financiers était, quant à lui, de 3754 milliards d’euros.
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com