L’imposition des plus-values immobilières

la finance pour tous

Si, lors de la revente de son bien immobilier, le propriétaire réalise une plus-value, cette plus-value sera imposable à certaines conditions et dans certaines limites. Aucun impôt à payer en cas de revente de la résidence principale ou de n’importe quel bien au bout de trente ans ou plus.

Sachez tout d’abord que les plus-values ne sont pas imposables lorsqu’elles concernent votre résidence principale. Il s’agit du premier grand cas d’exonération, il en existe d’autres plus limités. Par ailleurs, au bout de plusieurs années de détention, par le jeu des abattements, la plus-value est effacée. Toute revente dans l’intervalle donne lieu à imposition (à la fois prélèvement forfaitaire d’impôt sur le revenu au taux de 19 % et prélèvements sociaux au taux de 17,2 %)

Quels sont les biens concernés par l’imposition des plus-values immobilières ?

Les résidences principales sont toujours entièrement exonérées. Les biens concernés sont donc les résidences secondaires, les biens locatifs, les logements vacants, les locaux commerciaux, les terrains et les parts de SCPI ou celles détenues dans une SCI et, depuis le 1er septembre 2014, les terrains à bâtir.

Les différents cas d’exonération de plus-values immobilières

Exonération de plus-values immobilières sur la résidence principale

La cession de la résidence principale et de ses dépendances (garage, aire de stationnement, cour…) est exonérée, même si le propriétaire a quitté les lieux le jour de la vente, sous réserve que le logement ait été occupé en tant que résidence principale jusqu’à sa mise en vente et que la cession intervienne dans un délai d’un an à partir du déménagement du propriétaire. L’exonération concerne également le conjoint, le partenaire de Pacs ou le concubin ayant quitté le logement au moment de la vente, à la double condition que l’ex-conjoint, partenaire ou concubin occupe toujours ce logement à titre de résidence principale et que la cession soit motivée par la séparation ou le divorce.

Exonération de plus-values immobilières sur les « petites ventes »

La vente d’un bien immobilier (ou de chaque part indivise) dont la valeur de cession n’excède pas 15 000 euros.

Exonération de plus-values immobilières : la « première fois »

Les personnes non propriétaires de leur résidence principale au cours des quatre années qui précèdent la cession, qui vendent pour la première fois une résidence secondaire, sont exonérées de la taxation sur les plus-values à la condition qu’ils deviennent propriétaires de leur résidence principale dans les deux années suivant cette vente. L’exonération s’applique à la seule fraction du prix que le cédant remploie dans l’acquisition de son habitation principale.

Exonération de plus-values immobilières : les autres cas de figure

On admet également que les personnes âgées ou les adultes handicapés, entrés depuis moins de 2 ans dans une maison de retraite médicalisée, un foyer d’accueil médicalisé ou un établissement spécialisé de même que les retraités et invalides échappent à la taxation de la plus-value à condition que leurs ressources soient inférieures à certains plafonds et qu’ils ne soient pas passibles de l’IFI.

La vente d’une habitation située en France par un non-résident (contribuable non domicilié fiscalement en France) est soumise à un régime d’imposition particulier. Dans certains cas, la plus-value est exonérée de la taxation sur les plus-values.

La plus-value réalisée lors d’une expropriation pour cause d’utilité publique est exonérée à condition que l’indemnité perçue soit réemployée au moins à 90 % dans les 12 mois suivants pour acheter, construire ou agrandir un bien immobilier.

La plus-value d’échange réalisée dans le cadre de certains remembrements urbains ou ruraux. Toutefois, lors de la vente du bien remembré ou échangé, la plus-value est calculée à partir de la date et du prix d’acquisition du bien d’origine.

Les abattements selon la durée de détention

Plus longtemps on détient le bien et plus légère est l’imposition.

Exonération de l’impôt sur la plus-value après 22 ans de détention…

Pour bénéficier de l’exonération totale du prélèvement forfaitaire d’impôt sur le revenu de 19 % sur les plus-values immobilières, il est nécessaire de détenir le bien pendant 22 ans.

L’abattement d’impôt sur le revenu pour durée de détention est de 6 % par année à compter de la 6ème année jusqu’à la 21ème année et de 4 % la 22ème année. Soit 100 % au terme de 22 ans.

… mais exonération des prélèvements sociaux au bout de 30 ans seulement

Les plus-values immobilières sont exonérées totalement des prélèvements sociaux de 17,2 % après un délai de détention de 30 ans. L’abattement est de 1,65 % à compter de la 6ème année de détention, de 1,60 % la 22ème année et de 9 % à partir de la 23ème année. Soit 100% au terme de 30 ans de détention.

Quel est le taux d’imposition des plus-values ?

La plus-value immobilière nette (après abattements) est soumise au prélèvement forfaitaire d’impôt sur le revenu de 19 %. Auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux au taux de 17,2 % (depuis le 1er janvier 2018). Soit une fiscalité totale de 36,20 %. 

Une surtaxe sur les plus-values élevées

Depuis le 1er janvier 2013, une surtaxe de 2 à 6 % s’ajoute à l’impôt sur les plus-values immobilières lorsque celles-ci sont supérieures à 50 000 euros. Elle est calculée sur le montant total de la plus-value imposable, c’est à dire réduite éventuellement de l’abattement pour durée de détention.

Elle s’applique sur les plus-values de cession d’immeubles autres que les terrains à bâtir (et les ventes exonérées d’impôt sur les plus-values telles que la résidence principale).

Consultez le barème de cette surtaxe.

En cas de pluralité de cédants (couple marié ou pacsé, concubins ou tous autres indivisaires), l’appréciation du seuil de 50 000 euros de plus-values s’effectue individuellement à hauteur de la quote-part détenue par chacun dans le bien vendu.

Un couple marié vend un bien appartenant à la communauté. La plus-value nette imposable est de 90 000 euros. La quote-part de plus-value imputable à chacun des époux est de 45 000 euros. Les époux ne sont donc pas redevables de la taxe sur les plus-values élevées puisque chacune de leur quote-part est inférieure au seuil d’imposition de 50 000 €.

 

Calcul de la base d’imposition de la plus-value immobilière

Eléments du calcul de la plus-value immobilière

La plus-value est calculée en faisant la différence entre le prix de vente (duquel on déduit certains frais) et le prix d’achat (auquel on rajoute certains frais).

Le prix de vente retenu est celui enregistré dans l’acte de vente ; on peut le minorer des frais liés à la cession, comme par exemple les diagnostics obligatoires, la commission de l’agence immobilière, ainsi que du montant de la TVA acquittée.

Le prix d’acquisition retenu est celui enregistré dans l’acte d’origine augmenté de certains frais comme la commission d’agence, les frais de notaire, les droits de donation … A défaut de pouvoir justifier ces frais réels sur présentation de factures, il est admis une majoration forfaitaire du prix d’achat de 7,5 %. 

Les travaux réalisés (reconstruction, agrandissement ou amélioration) peuvent également être ajoutés au prix d’achat. C’est le montant des factures qui sera retenu si le bien a été détenu moins de 5 ans. Si le bien a été détenu plus de 5 ans, il faut retenir soit le montant des factures soit un montant forfaitaire de 15 % du prix d’achat.

C’est sur cette différence entre le prix de vente corrigé et le prix d’acquisition corrigé que s’applique l’abattement pour années de détention puis le taux d’imposition sur la plus-value de 19 % et les contributions sociales de 17,2 % au 1er janvier 2018.

Vous avez acquis en janvier 2009 un bien immobilier pour la somme de 200.000 euros ; vous avez effectué des travaux pour 18.500 euros et l’avez occupé en résidence secondaire. Vous le vendez en mars 2023 pour 300.000 euros.

 

Détermination de votre prix de vente

300.000 – 500 € (frais de diagnostics sur facture) = 299.500 euros

Détermination de votre prix d’achat

200.000 + 7,5 % (forfait pour frais d’acquisition) + 15% (forfait travaux) = 245 000 euros) On retiendra ici le forfait travaux de 15 % soit 30 000 euros au lieu du montant réel des travaux de 18.500 € car le forfait est plus intéressant.

Votre plus-value imposable est donc de 299.500 – 245 000 = 54 500 euros.

Pour 14 années de détention du bien, vous bénéficiez d’un abattement de 54 % pour l’impôt de plus-value, soit une base taxable de 25 070 € (au taux de 19 %), et d’un abattement de 14,85 % pour les prélèvements sociaux, soit une base taxable 46 406 € (au taux de 17,2 %).

L’impôt proprement dit est donc de 25 070 x 19 % = 4 763 € et les prélèvements sociaux  de 46 406 x 17,2 % = 7 981 €, ce qui représente un total de 13 744 €.

Le notaire s’occupe de tout. Il établit la déclaration de plus-value (imprimé n°2048-IMM) et paye l’impôt pour le compte du vendeur. Toutefois, vous devez indiquer sur la déclaration de revenus complémentaire (2042 C) le montant de la plus-value déclarée par le notaire. L’impôt sur les plus-values n’est pas prélevé deux fois. Le montant déclaré sera uniquement pris en compte pour déterminer votre revenu fiscal de référence.

    316 commentaires sur “L’imposition des plus-values immobilières”
    1. Bonjour,
      Je souhaite vendre un appartement que j’ai mis en location depuis 6 ans, afin d’acheter ma résidence principale. Je suis en effet moi-même locataire depuis 12 ans.
      Serai-je taxée sur la plus-value de l’appartement vendu, en sachant qu’en 2015, j’ai déjà vendu un autre appartement dont j’étais propriétaire bailleur (mais sans acheter de résidence principale pour autant)? Autrement dit, la vente que je compte faire sera-t-elle considérée comme une « première fois » permettant l’exemption de taxe?
      Merci d’avance pour votre réponse.

      1. Bonjour

        Sachant que vous avez déjà été propriétaire d’un bien immobilier, il nous semble que vous ne pouvez pas bénéficier de l’exonération. Voyez avec votre notaire.
        Meilleures salutations.
        L’équipe de lafinancepourtous.com

    2. Bonjour,
      Nous vendons un bien acheté il y a 10 ans à un promoteur immobilier.
      Les frais de notaire ont été « offerts » lors de l’achat et donc réglés par le promoteur.
      Pouvons nos déduire forfaitairement 7,5% pour les frais d’acquisition? Mon notaire ne semble pas être d’accord.
      En vous remerciant d’avance pour votre réponse rapide

      1. Bonjour,
        Nous ne pouvons pas répondre précisément à votre interrogation. Vous pouvez interroger votre centre des finances publiques. Vous pouvez également consulter un conseiller départemental de l’Agence nationale pour l’information sur le logement : https://www.anil.org/lanil-et-les-adil/votre-adil/
        Meilleures salutations.
        L’équipe de lafinancepourtous.com

    3. Bonjour,
      Ma soeur et moi avons reçu en donation partage un terrain en 2002. Depuis, mes parents ont construit une maison dessus. Aujourd’hui, nous souhaitons la vendre : ma mère a 30% via usufruit (mon père est décédé), ma soeur et moi 35% chacune. Ma question porte sur le calcul de la plus value. Doit-on intégrer les frais liés à la construction de la maison pour calculer le montant de la plus value ?
      Si oui, que faire si nous ne retrouvons pas les factures ? La construction date de plus de 15 ans, et la plupart des sociétes ont fermé depuis. Merci de vos réponses !

      1. Bonjour

        Votre situation est un peu compliquée car normalement ce sont les propriétaires du terrain (c’est à dire vous et votre soeur) qui auraient du construire ce bien. Il faut voir cette question avec un notaire.

        Meilleures salutations.
        L’équipe de lafinancepourtous.com

    4. bonjour,
      je viens de vendre une résidence secondaire acquise en francs (en 1995) et vendue en euros, en vue de la taxation j’avais précalculé le montant de la plus-value sur la base du taux de conversion de l’Insee, mais le notaire a utilisé un taux qui m’est nettement plus défavorable
      pouvez-vous m’indiquer quel taux est correct
      D’autre part, le notaire a prélevé le montant de la taxe du montant de la vente qu’il m’a reversé (ce qui me semble correct) mais sans me remettre la mondre copie du formulaire qu’il a rempli et qu’il m’a fait signer… est-ce normal que je n’aie aucune pièce justificative, pourtant nécessaire pour ma déclaration de revenu

      1. Bonjour,
        Le prix d’achat en francs d’un bien immobilier est converti en euros sans être majoré de l’inflation. Le notaire se réfère au taux de conversion appliqué lors du passage des francs en euros en 2002 (1 € = 6,55957 francs) et non au convertisseur de l’INSSE, qui tient compte de l’évolution de la valeur de la monnaie. Pour évaluer le montant de la plus-value immobilière, vous trouverez un simulateur de calcul sur le site des notaires : : http://plus-values.notaires.fr/simulateur/index.xhtml
        Vous devrez demander au notaire de vous communiquer le montant de l’impôt dû pour le reporter sur votre déclaration de revenus.
        Meilleures salutations.
        L’équipe de lafinancepourtous.com

    5. Bonjour, nous avons fait l’acquisition d’une résidence secondaire en bord de mer, il y a 3 ans. Des travaux de rénovation énergétique et agrandissement ont été effectués soit un montant de 30 000 euros.
      Quel serait le calcul à effectuer pour connaître le montant de la taxe plue-value ? merci d’avance

      1. Bonjour,
        Les travaux d’agrandissement et d’amélioration peuvent être ajoutés au prix d’achat du bien immobilier, pour réduire la base taxable. Vous trouverez un exemple chiffré dans notre article ci-dessus. Vous pouvez également consulter un notaire, chargé du calcul et de la déclaration de plus-value immobilière.
        Meilleures salutations.
        L’équipe de lafinancepourtous.com

    6. bonjour j’ai mis en vente un appartement qui est éstimé à 193000 € il a 23 ans combien vais-je régler de plus value aux impôts svp ? merci

      1. Bonjour

        Vous serez exonéré sur la plus-value et il restera un peu de prélèvements sociaux à payer, sur le montant de la plus-value constatée. Le notaire va se charger du calcul.
        Meilleures salutations.
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    7. Bonjour
      Nous vendons une résidence secondaire que nous avons depuis 2 ans et demi. Nous la vendons 310000 euros et l’avons acquis pour 260000 frais de notaires inclus. Nous avons fait pour 40000 euros de travaux dedans. Cette maison à été mises en locatif saisonnier des le début avec une déclaration des frais au réel. (les travaux ont été intégrés dedans). Est ce que pour le calcul de la plus value, ces travaux seront intégrés ?
      De plus nous souhaiterions acheter une résidence principale une fois la vente effectuée, residence que nous ne pourrions occuper comme principale qu’à partir de mi 2025 pour raisons pro. Nous n’avons pas été propriétaire de notre résidence principale ces 4 dernières années, mais nous avons vendus ces 3 dernières années 2 biens. Nous avons été imposés sur le dernier bien mis en vente en 2022. Avons nous la possibilité d’être exonéré de la plus value ?
      Cordialement

    8. Bonjour, J’ai vendu un bien immobilier que j’avais depuis 29 ans. J’ai donc été exonérée d’impôt mais j’ai payé les prélèvements sociaux. Est-ce que je déduire la csg déductible sur ma déclaration de revenus ? Si oui quelle case dois-je remplir ?
      Vous remerciant de votre réponse, Salutations

      1. Bonjour

        Non ces prélèvements sociaux ne sont pas déductibles. Mais vous avez dû en payer peu car ils ont été calculés sur une année (les PS ne sont plus dûs au bout de 30 ans.
        Meilleures salutations
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    9. Bonjour,
      Où peut-on trouver les cas concrets correspondants à ce paragraphe : La vente d’une habitation située en France par un non-résident (contribuable non domicilié fiscalement en France) est soumise à un régime d’imposition particulier. Dans certains cas, la plus-value est exonérée de la taxation sur les plus-values.
      Merci !

316 commentaires

Commenter